Rien ne peut vous préparer à ces 7 comics totalement fous !!

Six-Gun Gorilla

7 comics totalement fous

Bienvenue dans un futur où les guerres sont devenues des émissions de télé-réalités et où l’on suit des candidats au suicide qui ont décidé de partir dans un dernier feu d’artifice. C’est ainsi que Bleu-3425, un bibliothécaire dépressif en plein chagrin d’amour, se porte volontaire comme chair à canon dans un conflit armé entre la Terre et une planète colonie qui s’est révoltée. Au préalable, il a été équipé d’une tumeur psychique implantée chirurgicalement et grâce à laquelle les téléspectateurs de la Terre entière peuvent prendre part à l’effort de guerre tout en profitant de la mort du candidat.
Dès qu’il débarque dans une zone aride appelée le « blister », l’hécatombe commence et notre cher Bleu-3425 va se retrouver esseulé. Pour très peu de temps car il va faire la rencontre d’un gorille parlant, pistolero de son état, qui va changer sa destinée et peut-être bien plus…
Bon c’est vrai qu’à la lecture de Six-gun Gorilla, on se demande constamment à quel type de drogue ont eu accès les auteurs. Et pourtant que c’est bon, que c’est intelligent. Bon d’accord, c’est très bourrinos avec plein de gens qui finissent découpés ou avec des orifices supplémentaires non prévus dans le cahier des charges mais ça va tellement plus loin. Vous aurez compris que la télé-réalité en prend plein le pif. Elle n’est qu’un prétexte pour nous parler de la manipulation des masses pour des visées militaro-politiques. Le décor que nous plante Simon Spurrier et qu’illustre Jeff Stokely est celui d’une planète inhospitalière où s’est développée une civilisation de survie et de nécessité sous les coups de l’oppression terrienne. Dans ce capharnaüm, le plus humain de tous c’est un gorille qui porte deux six-coups. La symbolique est magnifique. Le dessinateur impose une dynamique assez folle avec des traits souvent nerveux mais qui est en parfaite adéquation avec le récit.
C’est donc un livre violent mais jouissif avec juste ce qu’il faut comme réflexion. On le referme en se posant la question « mais qu’est-ce que je viens de lire ? » mais avec une énorme envie d’y retourner.
► En VF aux éditions Ankama

 

 

La Pro

7 comics totalement fous

Aux États-Unis, on emploie le terme « pro » pour désigner une dame qui vit de ses charmes, une vie bien éloignée de celle des super-héros. Et pourtant, un beau matin, une de ces femmes de petites vertus se voit enrôlée par la légendaire Ligue d’Honneur qui est composée des plus grands héros de la Terre. En effet, la belle est le sujet d’une expérience et poursuivie par un extra-terrestre qui veut prouver que n’importe quel humain peut devenir un héros. Sauf que… La donzelle fume, a une hygiène douteuse et est d’une vulgarité terrible qu’on dirait du Bigard en plus crado. De plus, elle est capable d’une violence incontrôlable. Lorsqu’on combine tout ça, cela donne une super-héroïne qui urine sur les méchants qu’elle terrasse. Comprenez bien que pour les héros propres sur eux de la Ligue, ça va vite devenir compliqué.
Résultat de l’association de Garth Ennis au scénario et d’Amanda Conner aux dessins (avec Jimmy Palmiotti à l’encrage car il n’est jamais loin de sa belle), La Pro se moque sans vergogne du monde super-héroïque en l’opposant à l’univers extrêmement glauque de cette prostituée tout à fait caricaturale de vulgarité. L’auteur malmène avec un plaisir sadique sa propre version de la Justice League bien proprette grâce à ce personnage de femme du trottoir qui finalement devient tout à fait attachante. Le contraste est à l’origine de gags souvent très gras mais l’hypersexualisation que l’on nous propose ici est franchement bien dosée, en tout cas suffisamment pour que l’on soit face à des situations désopilantes ! Grath Ennis, grand maître du comics trash, nous délivre donc un récit d’humour assez noir et, en définitive, très humain. Une putain de bonne bande dessinée !
► En VF aux éditions USA (épuisé)

 

 




A propos Dragnir 45 Articles
Dragnir , c'est 120 kilos d'amour des comics ! Lecteur depuis plus de 40 ans, il est désormais muni d'un cal au pouce de plus de 9 cm a force de tourner les pages des comics indépendants voire underground US ou UK dont il s'est fait une spécialité.