Rien ne peut vous préparer à ces 7 comics totalement fous !!

Oink, le Boucher du Paradis

7 comics totalement fous

Et si les cochons rêvaient de paradis ? Dans un monde cauchemardesque où les abus génétiques sont la règle, les hommes ont été mélangés aux autres animaux afin que la contribution de chacun soit la plus productive possible. Oink est donc un cochon à forme d’homme, un esclave qu’on éduque pour faire les plus basses besognes. Seulement voilà, Oink rêve ; il a de l’espoir. Celui de pouvoir un jour atteindre « le paradis » qui semble être une légende mais dont on dit que l’on y vit heureux. Seul problème mais de taille : un cochon de par ce qu’il est ne saurait prétendre à pénétrer dans ce lieu merveilleux. Commence alors une quête pour ce jeune révolté au cours de laquelle il obtiendra un surnom : le Boucher du Paradis.
Une claque visuelle et scénaristique car au travers de cette allégorie, c’est bien une critique amère du système éducatif quand il est aux mains des religieux que nous avons ici. L’auteur, John Mueller, qui a subi au cours de sa scolarité les affres d’une éducation de cette nature en dresse donc un portrait sans concessions et d’une violence inouïe . Mais il va plus loin car il fait un lien entre ce système et un asservissement sociétal voulu par une minorité de privilégiés , le propos est bel et bien politique et d’une grande subtilité.
Pour ne rien gâcher, Mueller est un artiste peintre et chacune de ses planches sont des délices pour l’œil, à encadrer et à exposer. Un livre injustement méconnu qui n’est rien de moins qu’une œuvre d’art complètement barrée !
► En VF aux éditions Delirium

 

 

Death Sentence

7 comics totalement fous

Quand on a plus que quelques mois à vivre, des super-pouvoirs et qu’on vit une vie de punk bien nihiliste, le résultat est catastrophique pour tout le monde. Depuis peu, un virus appelé G+ sévit surtout en Occident et il se trouve que ses effets sont pour le moins inhabituels. Transmissible par voies sexuelles, il confère à la personne contaminée des capacités paranormales surpuissantes. Par contre la maladie est incurable et mortelle dans 100% des cas en six mois environ.
Alors quand des gamins complètement paumés commencent à jouer les rocks stars mais sans contrôler des pouvoirs dévastateurs, la situation devient vite compliquée pour les autorités. Pire encore quand l’un d’entre eux décide de vivre de nouvelles expériences avant son trépas et que celles-ci incluent les massacres de masse, il ne reste guère que d’autres contaminés pour tenter de l’arrêter.
On s’est tous un jour posé la question : «  qu’est-ce que je ferais s’il ne me restait que peu de temps à vivre ». Et bien les auteurs se demandent la même chose mais leurs esprits d’artistes légèrement dérangés et très punk ne pouvaient pas s’arrêter là, il fallait y ajouter des pouvoirs !
Et cela donne notamment un semblant de Jim Morrison complètement dingue et qui se sait condamné. Voilà le paroxysme du concept si cher au punk qu’est le « no future ». C’est donc l’occasion pour le scénariste Montynero d’explorer la folie autodestructrice de certains artistes en poussant tous les curseurs à fond, sans épargner rien ni personne. Tout y est traité, de l’abandon de soi dans la dépravation à l’angoisse de ce que l’on ne peut maîtriser. La patte de Mike Dowling donne à l’ensemble un côté crado façon rock star qui sert parfaitement à cette ambiance si répugnante mais tellement triste. Un comics de dingos, fait par des dingos !
► En VF aux éditions Delcourt

 

 

D4ve

7 comics totalement fous

Les robots sont des gens comme tout le monde. Après avoir exterminé toutes les autres formes de vie de la galaxie, ils ont installé leur petite civilisation avec autant d’imagination qu’un producteur d’NRJ12 : ils ont calqué leur façon de vivre sur celle des humains. Dans cette vie un chouia monotone, D4ve, vétéran de toutes les guerres, s’ennuie comme un garde-barrière le dimanche soir sur l’île de Guernesey. Oh bien sûr, il a une compagne adorable et même un tout nouveau fils qui lui a été livré. Bon c’est vrai que l’ado-robot partage son temps entre fumette et masturbation, mais il faut bien que jeunesse se passe. Pour autant, rien à faire notre bon robot-père de famille s’emmerde comme si sa vie était un épisode de Derrick passé en boucle. Il en vient à être nostalgique de sa vie passée. Une bonne guerre, rien de mieux pour pimenter un peu le quotidien… Mais il faut se méfier de ses propres souhaits quelques fois.
En voilà un titre drôle et jouissif ! C’est une franche caricature de nos sociétés, passée au vernis du cynisme. Et même si les ficelles sont des cordages tellement elles sont grosses, et bien…. On s’en fout. On s’en fout parce que ça marche tellement. Ce flot d’absurdité du quotidien est finalement cohérent et même structuré. Les personnages sont certes un peu stéréotypés mais que peut-on attendre de la part de robots. Pourtant leurs personnalités sont assez abouties et attachantes. Après soyons clair, Ryan Ferrier nous livre un titre pas subtil pour un rond. Mais c’est précisément pour ça que c’est bon. Quant à Valentin Ramon qui illustre, il délivre un trait précis et clair tout à fait agréable et prend le temps de placer des détails hilarants qui appuient encore le caractère humoristique du titre. Ce n’est pas vraiment du grand n’importe quoi mais c’est quand même bien déglingué.
► En VF aux éditions Ankama




A propos Dragnir 45 Articles
Dragnir , c'est 120 kilos d'amour des comics ! Lecteur depuis plus de 40 ans, il est désormais muni d'un cal au pouce de plus de 9 cm a force de tourner les pages des comics indépendants voire underground US ou UK dont il s'est fait une spécialité.