Depuis ses 1res projections, le film Venom cumule mauvaises critiques sur mauvaises critiques. Analyses justifiées ou volonté de surfer sur une envie de « casser » ? La rédaction de Top Comics voulait en avoir le cœur net, surtout que la bande-annonce paraissait plutôt réussie. Pas de chance : les critiques avaient malheureusement raison.
■ par Doop
Venom : comédie ratée ou film de monstre fauché ?
Ce qui me semble être le principal défaut de Venom, c’est que le réalisateur Ruben Fleischer (que je ne connaissais pas) et ses scénaristes ne sont pas arrivés à donner une ambiance définie à leur film. Venom alterne les scènes de combats et les moments de comédie burlesque sans véritable lien, ce qui crée un certain malaise chez le spectateur. En effet, les dialogues entre Eddie Brock (joué par Tom Hardy) et Venom sont principalement utilisés comme relief comique, ce qui fiche en l’air toute la thématique de la possession. Entendre le symbiote dans la tête d’Eddie faire des punchlines pas drôles, ce n’est pas vraiment ce que ‘on pouvait attendre d’un film Venom. De plus, si Tom Hardy est généralement un bon acteur, il ne réussit pas du tout à rendre les scènes comiques crédibles, en faisant véritablement trop. Cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Généralement, le casting est terriblement mauvais. Après, le scénario de Venom ne laisse pas vraiment de quoi faire de grosses performances.
Un scénario hyper-linéraire sorti tout droit des années 90…
J’avais déjà lu cette comparaison ailleurs, et il faut reconnaître qu’elle fait sens. Venom propose en effet une histoire absolument linéaire sans aucun relief ni même un développement crédible des personnages, comme on pouvait en effet le voir dans certains blockbusters des années 80 ou 90. Rien n’est véritablement défini, la motivation des symbiotes est complètement basique et le retournement de veste de Venom est expédié en 2 phrases. On ne comprend véritablement pas pourquoi un symbiote dont le but est d’envahir la terre au départ veut finalement empêcher son extinction. Le méchant du film doit aussi supporter ce genre de traitement monocorde et sans intérêt. Je ne parle même pas d’Ann Weyling, l’intérêt amoureux d’Eddie et interprété par une Michelle Williams aussi fadasse que possible. La fin est totalement prévisible et sans aucune dimension épique. Il manque un véritable souffle à Venom, film en mode automatique du début à la fin.
…Tout comme les effets spéciaux et la réalisation
La réalisation et la direction d’acteurs de Venom laissent aussi clairement à désirer. Le but avoué des studios Sony était de faire un film peu cher qui pourrait rapporter gros, c’est-à-dire imiter Deadpool. Le souci, c’est que la réalisation du symbiote doit à mon sens coûter un peu plus cher que de mettre Ryan Reynolds en costume et que finalement, le Venom du film est un personnage numérique assez primitif, qui fait clairement penser à Spawn, le héros du film éponyme. Les effets spéciaux sont soit assez simples (avec Eddie qui fait apparaître des tentacules) soit ratés. Le méchant symbiote du film ressemble comme 2 gouttes d’eau à Venom si ce n’est qu’il est juste… plus gros et un peu moins noir ! Difficile de différencier d’ailleurs les 2 symbiotes car les scènes de bagarre sont quasiment impossible à comprendre. La réalisation de Venom pêche énormément de ce côté-là. Venom est brouillon et assez difficile à suivre.
Venom ne satisfera pas non plus les fans de comics
Lorsqu’une série ou un film de super-héros est pourri, le fan de base pourra toujours se dire que le réalisateur y glissera quelques allusions pour faire frétiller son cœur de fanboy. Ce n’est pas vraiment le cas dans Venom. De la mini-série Lethal Protector il ne reste que véritablement le pitch de base (une compagnie qui veut créer des symbiotes pour les exploiter), Ann Weyling et la localisation à San Francisco. Le dialogue de fin fait un peu penser à Venom : The Madness mais la comparaison ne dure pas plus d’un dialogue. Le fait que Spider-Man n’apparaisse pas dans le film n’est pas réellement un problème, les origines de Venom étant correctes en fonction de cette donnée. Même si l’histoire des symbiotes rapportés de l’espace par un vaisseau habité qui est allé les chercher… sur une comète fait directement comprendre au spectateur que la cohérence à l’intérieur du film n’est pas la volonté principale des scénaristes. On a même une allusion à la mini-sére de sinistre mémoire Venom : Along Came A Spider !
Un film raté, tout simplement
On pourrait essayer de se dire que Venom a été classé tout publics alors qu’il était prévu pour être pour adultes, et que c’est ce qui a peut-être fait pencher Venom du mauvais côté, mais il n’en est rien. Au vu de l’histoire proposée, cette dernière n’a jamais été prévue pour un public adulte. Au pire, on peut se dire que certaines scènes gores ont été coupées mas cela ne va pas plus loin. Superficiel et raté. ■