Depuis quelques années, Archie Comics a su complètement relancer sa ligne éditoriale. Portée par le succès de la série Riverdale, elle fait venir à elle de grands auteurs comme Mark Waid, Fiona Staples ou Adam Hughes pour insuffler un nouvel élan à des histoires et des personnages qui vivotent depuis plus de 60 ans. Dans Vampironica, le couple Smallwood imagine une histoire mélangeant farce étudiante et vampires. De bonnes intentions, mais c’est malheureusement raté.
■ par Doop
Une nouvelle étape dans l’horreur
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Vampironica est un projet qui s’inscrit dans la ligne horrifique de l’éditeur. La série Afterlife with Archie, portée par Roberto Aguirre-Sacasa et Francesco Francavilla a démarré comme une farce. Mais tout le monde s’est vite rendu compte qu’il s’agit certainement d’une des meilleures ongoing de l’histoire d’Archie Comics. Et pourtant, Afterlife With Archie est à l’arrêt depuis plus de 2 ans, Roberto Aguirre-Sacasa étant trop occupé pour proposer de nouveaux scripts. Pour rassasier les lecteurs, la ligne horrifique d’Archie a vu le jour, avec des titres comme Jughead The Hunger ou encore The Chilling Adventures of Sabrina. Malheureusement, ces séries connaissent aussi de nombreux retards. On pouvait donc être méfiant lorsque l’on a vu débarquer Vampironica. Les délais allaient-ils être respectés ? Les promesses seraient-elles tenues ? Et on a eu raison.
Une histoire pas très prenante mais qui manque singulièrement d’émotion
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L’idée de confier Vampironica à Greg Smallwood et sa femme Meg paraissait alléchante. Et c’est vrai que si le dessinateur fait partie des tout meilleurs. On ne peut pas en dire autant du scénario. En fait, il ne se passe pas grand-chose pour 5 épisodes de Vampironica. Veronica est mordue par un vampire qui contamine Riverdale et doit tuer le maître des morts-vivants pour que tout revienne à la normale. Et voilà. Il manque énormément d’émotion. Le couple ne réussit absolument pas à livrer une quelconque impression de fin du monde ou de récit sans issue. Alors qu’Afterlife With Archie propose une histoire sans concession où les morts sont réelles et les situations dramatiques, Vampironica nous sert un récit léger et superficiel, sans aucun sens du terrifiant. L’aspect vampirique n’est qu’un ressort de comédie. De fait, si Afterlife With Archie ou Sabrina ne sont pas destinés à public très jeune, ce Vampironica n’effraye personne. Je comprends l’idée mais finalement cela donne une histoire creuse et sans ambition, décompressée à mort. J’ai dû lire le 1er épisode en 5 minutes à peine ! Tenter un ton léger, pourquoi pas, mais il faut au moins compenser par une volonté de bousculer un peu les codes, de proposer quelque chose de différent. Cela avait réussi à Adam Hughes dans la mini Betty & Veronica. Ce n’est pas le cas ici, avec un récit extrêmement linéaire et des situations pas du tout originales.
Tromperie sur la marchandise
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Confier les dessins de Vampironica à Greg Smallwood était aussi une bonne idée de départ. C’est d’ailleurs amusant de constater que l’artiste a su faire évoluer son style vers la simplification afin de mieux s’adapter aux contraintes de la ligne. Son dessin est reconnaissable mais simplifié. Le style manque un peu d’envergure. Malheureusement, Greg Smallwood tombe les 2 pieds en avant dans la marmite de la « malédiction Archie » qui veut qu’un artiste ne reste jamais assez longtemps sur une série. Le dessinateur ne réalise que 3 des 5 épisodes, laissant les crayons à Greg Scott, au style un peu plus sombre et hachuré. Et même si Greg Scott livre des planches agréables à regarder, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il y a quand même eu tromperie sur la marchandise. Tout comme ceux qui s’attendaient à une véritable série d’horreur. Vampironica reste une histoire faible et qui ne tient pas toutes ses promesses. En fait, la seule originalité du récit, c’est le jeu de mots du titre de la série. C’est vous dire… ■