Titans, saison 1 : comment on est passé d’une purge à une série réussie [avis]

(image © Warner Bros, DC Entertainment)

La 1re bande annonce de Titans m’a fait hurler. Les 1ers retours m’ont convaincu qu’il ne fallait pas que je regarde cette série qui a débarqué sur Netflix le 11 janvier. Mais, pour les lecteurs de Top Comics, je suis prêt à regarder n’importe quoi. La preuve, j’ai même chroniqué Riverdale. J’ai donc lancé la série en serrant les dents et en me préparant à pleurer des larmes de sang. Et force est de reconnaître que si les 1ers épisodes sont d’une nullité affligeante, Titans gagne petit à petit en épaisseur et atteint un niveau que l’on n’aurait vraiment pas espéré. Vivement la suite !
■par Doop

 

 

Un peu d’histoire

Dick Grayson a lâché Batman car il ne supporte plus son comportement violent. Il a désormais rejoint les rangs de la police de Chicago. Sous le costume de Robin il tue et mutile les criminels les plus endurcis de la ville (oui, c’est contradictoire mais ce ne sera pas la seule incohérence de Titans). Le chemin de Robin croise celui de Rachel, une jeune fille qui semble être possédée par une âme maléfique. Recherchée par les membres d’une organisation satanique, la jeune adolescente troublée ne doit son salut qu’à Dick Grayson, mais aussi à 2 autres personnages un peu bizarres. Je parle de Kory Anders, une femme qui a perdu la mémoire mais dont le destin semble lié à celui de Rachel, et de Gar Logan, qui a la propriété de se transformer en tigre vert. Les 4 héros vont alors vite se retrouver pour former une équipe, les Titans !

 

(image © Warner Bros, DC Entertainment)

 

Une équipe de producteurs prometteuse

Précisons immédiatement que je suis un fan absolu des Teen Titans de Marv Wolfman et George Pérez. Nightwing est mon personnage favori. Quand j’avais 12 ans, j’étais amoureux de Donna Troy. Je ne suis absolument pas un ayatollah pur et dur des comics : je comprends qu’on ne puisse pas adapter fidèlement un comics au petit écran. Vous comprenez mieux pourquoi il me tenait à coeur que les producteurs de Titans (Greg Berlanti, Akiva Goldsman et Geoff Johns) ne fasse pas n’importe quoi. Greg Berlanti est le producteur du DC-verse à la télé avec Flash, Supergirl, Legends of Tomorrow, des séries en majorité sympathiques. Mais c’est aussi Berlanti qui a commis l’immonde Riverdale et Arrow. Le scénariste Akiva Goldsman a été oscarisé pour le film Un Homme d’Exception avec Russel Crowe. En revanche, il a également signé le script de Batman Forever, Batman et Robin et plus dernièrement du Roi Arthur de Guy Ritchie. Quant à Geoff Johns, c’est le boy wonder de DC Comics, le scénariste qui a remis Flash et ses ennemis sur le devant de la scène avant de brillamment relancer Green Lantern. Geoff Johns a aussi produit un sublime run de la JSA et des Teen Titans dans les années 2000 avant de se la péter un peu et de commencer à livrer des histoires pas terribles comme Brightest Day, un relaunch de la JSA et Doomsday Clock. Autant vous dire qu’avec ces trois auteurs, on pouvait s’attendre au pire comme au meilleur… Et c’est précisément ce qu’on obtient sur la série Titans !

 

(image © Warner Bros, DC Entertainment)

 

Un début de saison 1 honteux

Honteux. Je ne vois pas d’autres mots pour décrire les 2 ou 3 premiers épisodes de Titans. C’est bien simple, rien ne fonctionne. Dick Grayson tue, mutile, émascule des criminels sans la moindre hésitation en hurlant des « Fuck Batman ! » entre 2 gerbes de sang tout en expliquant qu’il a quitté Batman… parce qu’il le trouvait trop violent ! Gar est un ado aux cheveux verts qui ne peut, pour des raisons de budget, se transformer qu’en tigre vert de synthèse raté. Le tigre de Titans peut largement être considéré comme l’un des pires effets spécieux de ces dernières années. Kory quant à elle passe d’extraterrestre innocente à « pute de luxe » qui a perdu la mémoire et qui est totalement « badass ». Vraiment, le design de Starfire est lui aussi l’un des plus moches qu’il m’ait été donné de voir à la télévision. Johns, Berlanti et Goldsman écrasent à coups de pieds lourds tout le cahier des charges des personnages. C’est bien simple, il n’y a aucun point commun entre le Dick Grayson des comics et celui qui nous est proposé ici (mais alors aucune, toutes périodes confondues). Encore une fois, on ne demande pas une adaptation pure et dure, mais tout simplement de respecter un peu l’esprit des personnages tels qu’ils ont été créés. Ce ne sont pas les Titans, pourquoi alors appeler cette série comme cela et se moquer autant des personnages ? Mais ce n’est pas le seul défaut. Dès le départ, on sent que les scénaristes veulent donner un ton « adulte » à leur série. Mais plutôt que d’écrire un épisode complexe et abordant des sujets délicats, ils préfèrent largement la surenchère dans la violence, les mutilations et les gerbes de sang qui se succèdent à un rythme effréné sur l’écran. Ah oui, ils font aussi jurer leurs héros pour montrer que là, on a vraiment un côté adulte. C’est pathétique ! Dick Grayson cherche à s’émanciper et pourtant, dès qu’il a besoin d’argent il appelle Alfred ! Je m’apprêtais donc à subir de longues heures juste pour vous, fidèles lecteurs. Je peux d’ailleurs tout à fait comprendre que certains aient arrêté au bout du premier épisode. Dans un article consacré au 1er épisode de Titans, on soulignait déjà nombreux problèmes, tout en soulignant quelques points qui permettait d’espérer du mieux.

On se retrouve en page 2 pour la suite de l'article !




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.