Dark Clark Returns
Et là patatras ! On retrouve Superman auprès de Lois, décidant d’abandonner son royaume sous-marin pour faire des études de journalisme… Sans aucune explication ! Pour vous dire, le récit est tellement décousu que j’ai cru que des pages s’étaient décollées. C’est assez hallucinant ! Lori Lemaris n’apparaît même pas dans le numéro ! On enchaîne d’une scène à l’autre sans aucune volonté de transition. Clark débarque alors à Métropolis et on se retrouve cette fois-ci dans une ambiance urbaine, où Frank Miller nous livre le pire. Nous avons encore droit à une apparition de son « goddamn Batman », cette version violente du justicier qu’on a pu voir dans All-Star Batman et cela ne marche pas du tout. Miller reprend ses clichés habituels et c’est très gênant, car il assombrit aussi le personnage de Superman. Pire : il écrit exactement de la même manière Clark et Batman! Superman combat encore des terroristes génériques dans une scène quasiment identique à celle de Dark Knight Returns, celle avec le kidnapping de l’enfant ! On en arrive même au point de voir Clark dans la nuit, sur une gargouille, avec la pluie qui lui tombe dessus !
Un final qui frise le n’importe quoi !
La fin de Superman : Year One dépasse tout ce que vous pouvez imaginer en termes d’incohérence puisqu’en à peine 10 pages, Frank Miller nous introduit Lex Luthor, Le Joker, Wonder Woman et Batman pour une nouvelle histoire rapidement expédiée et qui n’a, encore une fois, ni queue ni tête. La dernière partie est le pire passage de Superman : Year One. Clark Kent est écrit de manière générique, oubliant constamment ses petites amies pour tomber amoureux de la 1ère fille qui passe et cela n’a aucun sens ! La 1ère partie de l’épisode 3 nous incite à croire que Superman laisse tomber Lori pour Lois, mais 10 pages avant la fin, Clark saute comme un fou sur Diana, certainement plus digne de lui. Lois ne réapparaîtra pas. De fait, Frank Miller ne conclut jamais les intrigues sur les personnages secondaires, qui apparaissent et surtout disparaissent d’une scène à l’autre. C’est très agaçant car on a vraiment l’impression quasi-systématique d’avoir toujours tourné 2 pages au lieu d’une. John Romita jr s’en sort quand même mieux dans cette ambiance noire et urbaine. Mais cela ne suffit pas pour sauver Superman : Year One ! Un récit incohérent et qui n’arrive pas à traiter sur la longueur certaines idées qui auraient pu s’avérer originales. Même si Superman : Year One n’est pas nullissime, il ne se distingue en rien d’un comics lambda. On aurait espéré mieux. ■
Superman : Year One est une mini-série en 3 épisodes de 64 pages chacun publiée en 2019 par DC Comics.
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