Parmi toutes les séries de l’Arrowverse, j’aurais tendance à classer Supergirl est plutôt en haut de la liste. Si les défauts sont malheureusement encore trop nombreux, le casting est plutôt réussi, avec des acteurs sympathiques qui jouent parfaitement leur rôle. La série propose aussi des intrigues principales assez progressistes, qui dans cette saison 4 sont nettement plus nuancées. Si vous rajoutez par-dessus des vilains ENFIN crédibles et des références comics jouissives, vous obtenez l’une des meilleures saisons de la série.
■ par Doop
Éloge nuancée de la différence
Je vais immédiatement modérer mes propos. La plupart des séries de l’Arrowverse sont au mieux divertissantes, souvent mal jouées et écrites avec les pieds. C’est dit ! Pourtant, la plupart d’entre elles transmettent une véritable énergie positive et de nombreuses références comics qui permettent souvent de faire passer la pilule d’intrigues soap plus que rébarbatives. Supergirl saison 4 s’étend encore une fois sur l’acceptation des différences. C’est depuis le début l’un des thèmes principaux de la série. Et le traitement était sans conteste assez lourd, avec souvent un peu trop de pathos et de naïveté qui desservaient le propos. On pouvait craindre un peu de retrouver la même chose avec le début de cette 4e saison, qui reprend l’intrigue là où elle l’avait laissée. Les extraterrestres sont en effet de plus en plus détestés par la population américaine. Et cela ne s’arrange pas avec la révélation des origines alien de la nouvelle présidente des Etats-Unis ! Un groupuscule anti-alien, les Enfants de la liberté, dirigé par le mystérieux Agent de la Liberté prend au fil des épisodes une place de plus en plus importante dans la série. On pouvait attendre tous les clichés et poncifs possibles. Et force est de reconnaître que c’est beaucoup moins lourd que prévu. On arrive via quelques scènes ou épisodes à comprendre tout le cheminement du personnage qui passe du progressisme le plus absolu à celui d’un vecteur de haine. C’est bien vu. De la même manière, Supergirl saison 4 nous introduit la 1ère super-héroïne transgenre, Nia Nal (Dreamer), interprétée par Nicole Maines. Et contrairement à tout le ramdam fait sur Batwoman, la série n’insiste pas plus que ça sur cet aspect. Son changement de sexe est certes évoqué, mais ce n’est pas du tout ce qui définit le personnage. C’est un fait établi et intégré dans la série, qui n’en rajoute pas. Et c’est à mon sens la meilleure solution pour faire avancer les choses. Supergirl saison 4 arrive donc à trouver un équilibre plutôt bienvenu sur ce thème, qui reste certes principal mais qui n’est pas unique.
Des vilains enfin charismatiques
La véritable amélioration dans Supergirl saison 4, c’est avant tout les vilains principaux de la série. Et l’on pouvait craindre le pire lors des 1ers épisodes, où l’on enchaine cliché sur cliché et mauvais jeu sur mauvais jeu. La palme revenant au personnage de Mercy Graves. En revanche, dès l’apparition de l’Agent de la Liberté, les choses s’arrangent. L’acteur Sam Witwer (Battlestar Galactica, Dexter) apporte tout son charisme à ce personnage plus ambigu que prévu. C’est véritablement une bonne surprise. Mais l’Agent de la Liberté n’est pas le seul méchant de la saison 4 de Supergirl. En effet, les scénaristes nous présentent une apparition de taille en nous dévoilant Lex Luthor en chair et en os ! Et là aussi c’est une excellente surprise ! Jon Cryer (Mon Oncle Charlie) arrive à représenter le personnage d’une manière tout à fait crédible, sans cabotiner ou en faire des tonnes. L’arrivée de Lex Luthor est d’ailleurs sans aucun doute l’un des tournants majeurs de Supergirl saison 4. Dès son apparition, la série devient beaucoup plus intéressante et les intrigues plus tendues. C’est le point fort de Supergirl saison 4. Lex est comme à son habitude manipulateur, intelligent et excessif et il va donner énormément de fil à retordre à la cousine de Superman. Son plan va d’ailleurs permettre de préparer les bases d’une 5e saison en passant le flambeau à sa demi-sœur.
Des références carrément inattendues et (presque) assumées
Bien évidemment, les clins d’œil aux fans des comics sont nombreux dans ce type de série. Mais d’habitude cela ne concerne qu’un personnage ou 2. Ici c’est carrément toute une histoire qui est adaptée, et pas la pire puisqu’il s’agit de Superman Red Son. Autant vous dire que je ne m’attendais pas du tout à voir une transposition du comics de Mark Millar et Dave Johnson dans une série comme Supergirl. Même si bien évidemment le propos est un peu plus lissé et beaucoup moins provocateur, l’idée est assumée et se développe sur une bonne moitié de saison. On retrouve aussi une jolie référence à la liaison entre Supergirl (Matrix) et Lex Luthor dans les comics des années 90. En effet, à cette époque, Supergirl n’était rien d’autre que la petite amie de Luthor ! Ce schéma se retrouve dans Supergirl saison 4 et on aurait aimé que les scénaristes puissent pousser cette idée un peu plus loin, en prenant comme exemple la relation Spike/ Buffy dans Buffy contre les vampires. Dans le même état d’esprit, nous avons droit à l’apparition de personnages moralement très discutables : Manchester Black et l’Elite. Là aussi, c’est surprenant de retrouver ces anti-héros dans une série de ce type. Malheureusement, les scénaristes n’ont pas osé aller jusqu’au bout et finalement, c’est une Elite un peu stérilisée qui se trouve devant nos yeux. C’est un regret. La série aurait pu aller dans un coté punk assumé. D’ailleurs les personnages sont très vite abandonnés. On ne pourra pas occulter non plus les hommages aux films Superman des années 80. Supergirl saison 4 nous donne l’occasion de retrouver le trio infernal composé de Lex Luthor, d’Otis et de la fameuse Miss Teschmacher ! Depuis le début, ce dernier personnage a pris énormément d’importance. Simple secrétaire dans les 1ères saisons, elle est devenue ensuite l’assistante de Lena Luthor. Et cette 4e saison est un sacré développement pour le personnage, qui devient beaucoup plus complexe que prévu. Il est parfaitement interprété par Andrea Brooks, qui arrive à changer le positionnement de son personnage tout en gardant le côté nunuche initial. Une autre référence à la Légion des Super Heros est présente, avec le personnage de Brainiac 5 mais aussi celui de Dreamer mais c’est peu exploité. (suite de l’article page suivante)
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