Suicide Squad – The Worst of : une anthologie décevante

(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Les débuts des petits nouveaux ?

Le parti-pris de Suicide Squad : The Worst of est généralement de montrer les 1res apparitions des nouveaux personnages du film de James Gunn. Ces débuts vont des années 60 à 2000, même si le gros des personnages ont vu le jour dans les années 80. On découvre ainsi les débuts du fameux Polka-Dot-Man, dans ce qui est probablement le seul récit dans lequel les héros le prennent au sérieux… Blackguard est beaucoup moins intéressant dans Booster Gold n°1 où il fait figure de supervilain bourrin et sans nuance. Celui qui tire son épingle du jeu est Bloodsport, à l’histoire plus tragique. Il est d’ailleurs amusant de lire ce Superman n°4 après la controverse autour du personnage du film. Dans les bandes-annonces, on apprend que Bloodsport a expédié Superman à l’hôpital en l’abattant d’une balle de kryptonite. Inconcevable pour les fans connaissant mal les comics. En effet, dans Superman n°4, on voit Bloodsport l’expédier à l’hôpital en lui tirant… une fléchette de kryptonite ! Les origines des rookies sont ainsi à l’avenant, parfois intéressantes comme pour Ratcatcher ou King Shark, parfois peu mémorables. Javelot notamment est très caricatural avec son accent allemand à couper au couteau !

 

(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Quelques absents

Et pourtant, on compte plusieurs absents dans cet album. TDK, le personnage qu’interprète Nathan Fillion, a le pouvoir de détacher ses bras afin de les utiliser comme arme. Il s’agit d’une incarnation de Arm-Fall-Off-Boy. Personnage parodique, il sert surtout de volontaire rejeté de la Légion des Superhéros. Pourtant, il n’a pas droit à une histoire dans Suicide Squad : The Worst of. Mais il faut dire que son créateur, Gerard Jones, a été condamné pour possession d’image de pornographie infantile. On comprend alors les efforts de DC Comics pour effacer tout lien avec ce personnage… Pas de récit non plus pour Sol Soria. Femme de tête qui mène un mouvement de résistance dans le film, Sol Soria pourrait être l’équivalent de Juan Soria, membre de courte durée de la Suicide Squad dans les comics.

 

(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Des règles trop changeantes

Il est bien difficile de trouver une cohérence à certains choix… Comme indiqué, l’anthologie publie généralement la 1re apparition des personnages. Mais le problème, c’est que dans certains cas, comme Javelot ou Ratcatcher, cette histoire se déroule sur 2 numéros. Du coup, l’anthologie paraît manquer de place pour d’autres. Surtout lorsque la partie sur les Vétérans, pour la majeure partie des rééditions, occupe 148 pages ! Savant, dont l’histoire introductive dure sur 4 numéros, se voit ainsi relégué à une histoire où il joue un rôle secondaire, située 20 numéros après ses débuts. Pour Le Penseur et La Fouine, c’est encore pire. Urban zappe complètement leurs débuts pour ne publier que le numéro où tous 2 trouvent la mort ! Vous pouvez arguer que ce n’est pas la promesse d’Urban Comics. Le 4e de couverture vous promet en effet de revivre les moments les plus mémorables de leurs carrière ! Si vous acceptez cette explication, vous m’expliquerez en quoi Mongal est mémorable dans Superman n°170. Dans ce récit dédié à Krypto le Superchien, elle n’apparaît que sur 6 pages le temps de se prendre une trempe et de s’enfuir en Tunnel Boom. Il ne s’agit même pas de sa 1re apparition ! Il est donc bien difficile de trouver une logique éditoriale dans cet album, et ne comptez pas sur les textes d’accompagnement pour vous aider !

 

(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Un contenu éditorial réduit

L’un des éléments forts d’Urban Comics a toujours été l’aspect éditorial. Pourtant, le contenu de Suicide Squad : The Worst of m’a paru bien pauvre. Le lecteur aura droit sur les deux 1res pages à une présentation des personnages à raison d’un paragraphe chacun. L’ouvrage se referme également sur une série de couverture et la présentation des nombreux auteurs de cette anthologie. Mais que de place perdue à chaque début de numéro ! Un grand logo déjà vu par ailleurs, au lieu d’un texte de présentation du récit ! Un espace qui aurait pu servir à contextualiser, voire à justifier le choix de certaines histoires. Il est fort probable que le lecteur se trouve perdu à la lecture de Vigilante n°36 sans connaître l’histoire récente du personnage. Le cas de Savant est encore pire car il découle d’une arche narrative restée inédite, trop vite résumé dans le récit choisi. De la même façon, bon courage pour comprendre ce qui arrive à Captain Boomerang si vous n’avez pas lu Brightest Day, sachant que l’édito ne vous recommande que Flashpoint : Prélude sans davantage d’explications ! Une grande déception au vu du travail habituel d’Urban Comics.  ■

(image © DC Comics, Urban Comics)

Suicide Squad : The Worst of est un comics publié en France par Urban comics. Il contient les épisodes suivants : des segments de Legends n°1 à 4 ; Superman n°4 ; Superman n°170 ; Detective Comics n°300 ; Superboy n°9 ; Vigilante n°36 ; The Flash (2010) n°7 ; Doom Patrol and the Suicide Squad n°1 ; Detective Comics n°585 à 586 ; Birds of Prey n°74 ; Green Lantern n°173 à 174 ; Booster Gold n°1 ; Suicide Squad (1987) Annual n°1 ; Harley Quinn & the Suicide Squad April Fools’ Special n°1 ; The Brave and the Bold n°25.

 

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Suicide squad morts
(image © DC Comics)




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.

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