Un récit fort et fluide
Chip Zdarsky est un auteur qui charme de nombreux lecteurs par ses productions récentes, et Spider-Man : Spider’s Shadow n°1 reprend ses points forts. Il connaît et réutilise la continuité Marvel à bon escient, en replongeant son lecteur dans une époque ancienne, parfois floue. Nul besoin de connaître pleinement l’histoire originale : les éléments évoqués par le scénariste sont suffisamment clairs pour se lancer, sans difficulté. Le récit l’emporte sur les références, avec un rythme nerveux et dynamique. L’errance de Peter Parker est claire, le cheminement est pertinent et le choix de conserver le costume se « comprend » dans l’histoire elle-même. Surtout, Chip Zdarsky ose aller loin et taper fort, avec notamment la mort de May. Un moment déchirant, bien orchestré, qui permet de justifier la chute morale de Peter Parker.
Une réécriture intelligente d’un moment-clé
Spider-Man : Spider’s Shadow n°1 pourrait être une de ses histoires prétextes à plus de violence, plus de gore, plus de sang sur Spider-Man ; il y en a eu beaucoup. Mais Chip Zdarsky évite l’écueil, et utilise cette continuité qu’il maîtrise pour rendre hommage au récit initial. Comme indiqué précédemment, tous les éléments sont les mêmes – mais l’ordre diffère. Un Spider-Man crispé rencontre le Super-Bouffon plus tôt qu’avant, et va plus loin que d’habitude. La colère du super-vilain mène au pire, et au basculement qui a été bien préparé. L’ensemble sonne comme un mécanisme bien huilé, bien défini. L’auteur a pensé sa saga, notamment pour se différencier d’un précédent What If ? sur le même thème, et ça se voit.
Un beau début déchirant
Spider-Man : Spider’s Shadow n°1 bénéficie des dessins de Pasqual Ferry, auteur qui semble faire des allers et retours dans le monde des comics, en tout cas sur le devant de la scène. Il se fait connaître dans les années 2000 avec la mini-série Adam Strange puis le début du Mister Miracle des Se7en Soldiers de Grant Morrison. Il adopte un style cartoon, très informatique, au tournant des années 2010 sur Thor ou Ultimate Fantastic Four. Pasqual Ferry retrouve ici une approche plus classique, mais très efficace. Ses planches sont travaillées, ses personnages sont réussis et sa narration est dynamique. Il illustre bien la violence progressive de Spider-Man, avec un final terrible mais maîtrisé. Lui et Chip Zdarsky créent ainsi un What If ? intelligent, fin, bien référencé et fluide. Ils ont encore 3 numéros pour plonger encore plus Peter Parker dans l’abîme… On a de la peine pour Spider-Man, mais bien envie d’en voir plus ! ■
Spider-Man : Spider’s Shadow n°1 est un comics publié aux USA par Marvel Comics.
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