Shazam Anthologie : À la découverte du Captain Marvel originel [avis]

(image © DC Comics)

Avant d’être une super héroïne badass, ou un extraterrestre au costume blanc et vert, Captain Marvel fut Billy Batson. Un jeune orphelin dont la magie lui permettait de céder la place à un surhomme au costume rouge et or chaque fois qu’il prononçait le nom du sorcier Shazam. C’est cette version, et son évolution depuis l’Âge d’or qu’Urban Comics nous permet aujourd’hui de redécouvrir le parcours.
■ par Mad Monkey

 

À l’occasion de la sortie au cinéma du film Shazam! de David F. Sandberg, l’éditeur Urban Comics propose une anthologie sur le superhéros Shazam. Un héros qui ne s’est d’ailleurs pas toujours appelé Shazam, mais qui se nommait à l’origine Captain Marvel. Mais contrairement à nombre des surhommes qui peuplent nos illustrés, Captain Marvel à la particularité d’être un enfant. En effet après que le jeune orphelin Billy Batson ait suivi un inconnu dans le métro (les enfants ne faites jamais ça), il rencontre un sorcier millénaire du nom de Shazam. Le magicien lui promet alors qu’à chaque fois qu’il dira son nom, lui-même acronyme des noms Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille, et Mercure, il se verra doté des qualités de ces figures mythologiques. Lorsque Billy crie le nom du mage, dans un éclair il est remplacé par un colosse vêtu de rouge. Captain Marvel est né. Tout comme avec ses précédents recueils anthologiques, Urban Comics propose avec la Shazam Anthologie un ensemble de récits issus des différentes périodes éditoriales qu’a traversées le personnage. Ce qui nous permet de voir l’évolution de Shazam à travers les âges et offre l’occasion de revenir sur son parcours.

 

(image © DC Comics)

 

Les origines d’un éclair

En avril 1938 sort le 1er numéro d’Action Comics. Cette publication contenant la 1re aventure de Superman a l’effet d’une bombe dans le milieu des comics. Tous les éditeurs cherchent alors à imiter et concurrencer National Allied Publications, l’ancien nom de DC, et son superhéros qui venait de définir les codes du genre. C’est dans ce contexte que les lecteurs verront pour la 1re fois l’éclair de Shazam. En effet l’éditeur Fawcett Publications, soucieux de se positionner sur ce nouveau marché, commande au scénariste Bill Parker une copie à peine déguisée du kryptonien. Et c’est C.C. Beck qui est chargé de le mettre en image. C’est ainsi qu’en 1940 sort Whiz Comics 2 avec Captain Marvel en couverture. Couverture allant jusqu’à évoquer celle d’Action Comics 1, avec cet Hercule de foire détruisant une voiture, histoire d’insister un peu plus sur les ressemblances entre les 2 personnages. Et ça a marché ! Ce 1er Captain Marvel est un véritable succès. Allant même jusqu’à atteindre le sommet des ventes. En conséquence, Fawcett agrandit naturellement l’univers du personnage au travers de plusieurs séries spin-off. Il a même droit à une 1re adaptation cinématographique avec le serial Adventure of Captain Marvel avec Tom Tyler dans le rôle-titre en 1941 (soit 6 mois avant le Fleischer Superman Cartoons et 7 ans avant le 1er serial avec le kryptonien). Naturellement National ne peut accepter l’existence d’un autre Superman chez la concurrence, surtout s’il est aussi lucratif. Fawcett est donc assigné en justice en 1941, mais le procès ne commence réellement qu’en 1948 déclenchant un combat juridique de plusieurs années.

 

(image © DC Comics)

 

Un monde de magie

Bien entendu il n’est pas compliqué pour des avocats de montrer les ressemblances entre Superman et un Shazam encore appelé Captain Marvel. Malgré tout, ces ressemblances sont en réalité assez superficielles. Certes les tenues et les pouvoirs des 2 personnages sont similaires, mais leurs univers sont radicalement différents. Dans les années suivant sa création, l’univers de Superman est très réaliste. On y aborde souvent les problématiques sociales de l’époque. Quant à l’extraordinaire, il intervient par le biais de la science-fiction et s’ancre donc dans une certaine matérialité. À l’inverse, dès le départ, les histoires de la « Marvel Family » et du sorcier Shazam prennent place dans monde bien plus onirique. C’est un monde où les stations de métro donnent sur des repères de magiciens antédiluviens. Où le héros partage son pouvoir avec d’autres enfants (et même avec un lapin). Où il a pour ami un tigre anthropomorphe. Au cours d’une histoire, présentée dans Shazam Anthologie, il va même affronter la planète Terre, humanisée pour l’occasion, toute révoltée qu’elle est parce que lui font subir les humains. Mais pendant que les 2 éditeurs s’affrontent à coup de recours juridiques, la mode des superhéros passe peu à peu. Si bien que l’éditeur du Captain Marvel ne voit plus vraiment d’intérêt à continuer le combat. Un arrangement à l’amiable est donc trouvé et Fawcett cesse de publier des histoires autour du sorcier Shazam et de la Marvel Family. L’âge d’or est bien fini. Mais quelques années plus tard, un petit éditeur va remettre les superhéros en avant.

 

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