Un crossover entre Wonder Woman, la princesse amazone, et Conan, le plus connu des barbares ? Pourquoi pas ! Surtout quand l’équipe aux commandes est composée de Gail Simone et d’Aaron Lopresti !
■ par Doop
Gail Simone et Aaron Lopresti nous ont déjà proposé un run de très bonne qualité sur la série Wonder Woman. Restait donc à voir si cette rencontre entre 2 géants de la culture pop allait être juste une grosse scène de bagarre ou si la personnalité des 2 héros allait être un peu développée. Si l’on peut rester un peu sur notre faim en ce qui concerne l’action, le lien entre les 2 guerriers est en revanche bien décrit. Une bonne surprise.
Une déesse et un barbare
Nous voici en Cimmérie, où notre ami Conan renconte une jeune guerrière brune enchainée par un esclavagiste et forcée de combattre dans une arène. Cette jeune femme farouche, de plus amnésique, n’est pas sans lui rappeler une certaine Yanna, son premier amour de jeunesse. Le sang de notre barbare préféré ne fait qu’un tour et le voici qui se jette dans l’arène ! Il va irrémédiablement lier son destin à celui de la guerrière qui dit s’appeler Diana. Que se passe-t-il ? Y aurait-il de la magie dans l’air ? Et qui sont ces 2 déesses mi-femmes, mi-corbeaux ? C’est ce que nous allons découvrir tout au long de Wonder Woman/Conan. Cette mini-série va non seulement nous en apprendre un peu plus sur le passé de Conan mais aussi nous faire voyager dans les confins de son univers !
Une relation délicate et romantique
Délicat n’est certainement pas le premier mot qui viendrait à l’esprit lorsqu’on s’apprête à ouvrir un bouquin intitulé Wonder Woman/Conan ! Ce serait pourtant méconnaitre le talent de Gail Simone. Tout au long de sa longue carrière, la scénariste a dressé des portraits de personnages souvent touchants. Et elle réussit encore une fois son coup puisque le lien entre Conan et Diana est le centre névralgique de l’histoire. Et qu’il est particulièrement bien développé tout au long des 6 épisodes de Wonder Woman/Conan ! La scénariste arrive à faire ressortir l’attraction naissante entre les 2 personnages. L’un pense avoir retrouvé son amour d’enfance et l’autre est irrésistiblement attirée par l’aspect fragile et noble de son compagnon. Rassurez-vous, il ne se passera (presque) rien entre les 2. Mais l’on ressent particulièrement bien le fait que Diana et Conan n’ont qu’une seule envie : se jeter dans les bras l’un de l’autre. Cet aspect de l’histoire a sincèrement fait vibrer mon petit cœur de midinette ! C’est le point fort de Wonder Woman/Conan qui reste par ailleurs un récit assez classique.
Une histoire classique
C’est tout le problème de ces crossovers qui ont lieu entre 2 univers différents : on ne peut pas proposer quelque chose qui vienne chambouler totalement l’histoire de l’un ou de l’autre. Il faut donc se contenter des versions génériques et des univers de base associés à chacun des protagonistes. L’histoire de Wonder Woman/Conan en elle-même reste donc classique, proposant le schéma combat/alliance contre un ennemi commun. Les enjeux ne sont pas extrêmement forts puisque Gail Simone a vraiment décidé de mettre l’accent sur l’idylle naissante entre ses 2 héros. Je ne sais pas si les sœurs Corvidae existent dans la continuité DC mais elles s’avèrent être de bons adversaires, même si leurs intentions sont légères. Les Corvidae permettent toutefois de justifier l’arrivée de Diana dans le monde de Conan. Les scènes de bagarre sont elles aussi un peu génériques. Qu’on ne s’y trompe pas, Aaron Lopresti est un grand dessinateur de comics. Son trait est simple et efficace est rendu de plus très fluide par l’encrage de Matt Ryan. Ses personnages sont beaux à voir, bien proportionnés et ses compositions toujours très lisibles. En revanche, il manque un peu de force et de rugosité, qui aurait peut-être un peu mieux convenu à ce monde barbare et sans pitié. Wonder Woman/Conan reste un excellent crossover, qui m’a surpris par son ton et sa volonté de s’intéresser plus aux personnages qu’aux combats. ■