Road of the Dead : l’apocalypse à fond la caisse ! [avis]

Road of the Dead

Wyrmwood : Road of the Dead est un film australien et le chaînon manquant entre Mad Max et Le Jour des Morts-Vivants. Premier long-métrage de son réalisateur, est-il à la hauteur de ses modèles ?
■ par JB

Un phénomène inexpliqué immobilise tous les véhicules mais transforme la majeure partie de la population en morts-vivants. Au milieu de cette apocalypse, Barry perd femme et enfant lorsque l’épidémie se déclare et tente désespérément de retrouver sa sœur Brooke. Celle-ci est en effet enlevée par des militaires et livrée à un savant fou. Barry reçoit l’aide de Benny, un aborigène un peu idiot, et d’autres survivants.

 

 

Une synthèse du genre

Comme son nom l’indique, Road of the Dead (ou Wyrmwood) est un film de zombies, sorti en 2014 et réalisé par Kiah Roache-Turner. Les connaisseurs pourraient se demander quel genre de zombies ce film suit. Pour faire bref, tous ! On a droit aux morts-vivants lents de Romero, mais aussi aux coureurs de fonds de 28 jours plus tard. Les maquillages évoquent tantôt les horreurs humanoïdes de Lucio Fulci, tantôt les visages blafards des victimes de maléfices vaudous. Même les explications proposées évoquent une apocalypse biblique (d’où le titre Wyrmwood) ou un incident cosmique presque lovecraftien.

 

Road of the Dead

 

Un rythme endiablé

Pas de temps pour une métaphore sociétale à travers les cadavres animés ! Le film va à 100 à l’heure, très littéralement. Le scénario justifie le titre de Road of the Dead en faisant carburer le bolide des héros au zombie. La réalisation commence par un enchaînement non linéaire de scènes : une attaque de zombies par des protagonistes en armure suivi de scénettes décrivant l’apocalypse du point de vue des 3 héros, à chaque fois avec des tons différents : comique et absurde pour Benny (ah, cette poursuite qui vire au trekking), tragique pour Barry, orientée suspense et action pour Brooke. Ces changements de tons ne sont pas tous heureux : je dois avouer que j’ai saturé lors de la petite danse du savant fou. Néanmoins, on retrouve dans Road of the Dead l’énergie d’un Peter Jackson débutant.

 

Road of the Dead

 

Un scénario prétexte

L’histoire de Road of the Dead demande beaucoup en terme de suspension d’incrédulité du spectateur. Passe encore pour l’élément qui justifie l’existence de survivants, mais les voitures roulant grâce aux exhalations de morts-vivants ? L’histoire de Brooke prend également un chemin curieux, assez rare dans le genre mais qui sera à nouveau abordé dans Z Nation. Vous risquez d’être déçu si vous attendez un scénario construit : beaucoup d’explications manquent sur les militaires (comment sont-ils prêts aussi rapidement ?) ou sur ce qui arrive à Brooke. En revanche, le film en devient imprévisible. Qui s’attend à ce que le climax d’un film de zombie et de bagnole se fasse sur une baston mano a mano entre 2 humains ?

 

Road of the Dead

 

Des acteurs inégaux

Dans le trio de tête de Road of the Dead, c’est Benny qui vole la vedette. Son interprète, Leon Burchill, laisse transparaître un optimisme bon enfant que ne parviennent pas à entamer les morts de ses frères et compagnons d’armes. Bianca Bradey (Brooke) n’est pas exactement bien servie par le scénario : elle est immobilisée et bâillonnée pendant la majeure partie du film ! Au moins, elle a un regard expressif. Ce n’est pas vraiment le cas de Jay Gallagher qui incarne en Barry un héros standard un peu transparent. Les 2nds rôles de Road of the Dead vont de bon à insupportable (le savant fou, digne d’un personnage de Ted Raimi).

 

Road of the Dead

 

Au final, à voir ou pas ?

Malgré (ou grâce à ?) son manque d’originalité, Road of the Dead m’a beaucoup rappelé les séries B des années 80. Je trouve qu’on y retrouve le côté expérimental/fauché d’Evil Dead ou de Bad Taste. D’ailleurs, comme pour le 1er film de Peter Jackson, le tournage s’est déroulé sur plusieurs années. De même, sans parler des influences d’autres films de zombies, le combat de fin m’a évoqué la scène de lutte de Roddie Piper dans Invasion Los Angeles, et les courses poursuites sont des références à Mad Max. Si vous aimez ce cinéma, si vous avez la nostalgie des films des années 80, Road of the Dead devrait vous plaire. ■

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Road of the Dead

Road of the Dead est disponible sur la plateforme de VOD française Outbuster.




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.