Powers of X n°1 : les nouveaux X-Men de Jonathan Hickman sont-ils plus ambitieux que prévu ? [avis]

Jonathan Hickman
Powers of X 1

Avec House of X n°1, Jonathan Hickman avait posé les bases d’un renouveau de l’univers mutant en livrant une intrigue dense et complexe. Et en lisant ce 1er numéro de Powers of X, on se rend peut-être compte que l’histoire proposée par le scénariste est encore plus étendue que ce que l’on pensait. C’est en tout cas un projet indéniablement très ambitieux. Et pour l’instant réussi !
■ par Doop

 

Jonathan Hickman
Powers of X 1

 

Retour vers le futur

Dans Powers of X, si l’effet « catalogue » est moins présent que dans House of X, la majorité de ce qui se passe est assez confuse au 1er abord. Alors que l’on s’attendait à une explication, voire à certaines précisions concernant le numéro précédent, on a droit à tout le contraire. En effet, Jonathan Hickman nous propose dans Powers of X une intrigue qui se déroule sur 4 périodes temporelles différentes. L’année 0 où un jeune Charles Xavier rencontre une Moira Mc Taggert qui semble être très importante pour la suite, l’année 10 où se déroule la suite de House of X n°1, l’année 100 qui fait environ les ¾ du numéro et l’année 1000 ! Tout cela bien évidemment entrecoupé de pages de textes qui enrichissent non plus l’univers mutant actuel, mais son futur ! Si House of X semble s’intéresser au moment présent, Powers of X promet, peut-être, de nous livrer une véritable Histoire (avec un grand H) des mutants sur un millénaire. Ce qui peut sembler assez fou et en tout cas très ambitieux.

 

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Encore une fois, pas d’intrigue mais un plan global

Ce qui peut sembler dingue dans Powers of X, c’est que pour la 2e fois, Jonathan Hickman ne donne aucune indication sur ce que va être l’intrigue de base de son univers. Les méchants ne sont toujours pas identifiés et on se demande même s’il y en aura un ! Le coup de génie de Hickman ne serait-il pas celui-ci ? Nous faire croire qu’il y a forcément un méchant, alors que, peut-être, l’intrigue prévue se déroulerait sans la présence obligatoire d’antagonistes ! Ce qui se passe 1 000 ans plus tard peut faire penser en tout cas à cette idée. On reste en tout cas sur les mêmes bases que House of X, à savoir une présentation, cette fois-ci non plus de l’univers actuel, mais tout simplement de l’histoire de la Mutanité ! En tout cas, même si l’on se pose encore plus de questions à la fin de ce numéro qu’au début, il est certain que Jonathan Hickman a un plan en tête. C’est toujours rassurant. Et puis, je pense que contrairement à l’épisode précédent, Powers of X donne des pistes sur la trame générale de la série. Il n’y a pas, à proprement parler, de grosse différence entre House of X et Powers of X. Pourquoi avoir alors séparé la série en 2 titres distincts ? Peut-être parce que finalement les 2 séries vont raconter les mêmes évènements, mais sur 2 temporalités différentes, l’une complétant l’autre. Un peu comme Grant Morrison sur 7 Soldiers of Victory. Reste maintenant à savoir s’il y aura une vraie ligne de démarcation entre les 2. Ce n’est pas le cas pour le moment et la lecture de Powers of X me semble compliquée sans celle de House of X.

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All New but not so different X-Men

Si Jonathan Hickman invente à lui tout seul une chronologie mutante sur des millénaires, il n’en oublie pas toutefois les bases. Comme pour House of X, Powers of X fait constamment référence à des personnages ou à des situations caractéristiques de l’univers mutant. Cette fois-ci, nous avons de nombreuses allusions aux manipulations génétiques, qui sont une des clefs de voute des X-Men depuis l’introduction de Genosha et de M. Sinistre. On a même une référence à Unus l’Intouchable ! Les personnages que nous croisons 100 ans dans le futur font sens. D’ailleurs, pour ceux qui trouvent le style de Jonathan Hickman froid et clinique, il réussit une très bonne caractérisation sur cette période, proposant au moins 3 intervenants attachants et réussis. J’ai bien aimé le personnage de Raspoutin IV et son lien avec le Black Brain, référence directe aux chasseurs d’Ahab et à Rachel Summers. De la même manière, le Cardinal est plutôt bien campé et caractérisé. Et puis, 100 ans, cela n’est pas si éloigné que ça, peut-être certains mutants d’aujourd’hui sont encore présents. En clair, les fans de la continuité X-Men ne peuvent absolument pas crier au scandale. Tout ce qui a fait le succès et les fondements des X-Men est abordé ici, d’une manière ou d’une autre. C’est simplement la forme qui est différente, celle de Jonathan Hickman qui peut prétendre à livrer une histoire des mutants qui corresponde au prisme de notre décennie, tout comme l’avait fait Grant Morrison pour les années 2 000.

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Des dessins encore une fois très réussis

Je ne connaissais pas trop RB Silva. Il me semble que c’est lui qui avait réalisé du Superboy New 52 mais je l’ai perdu de vue depuis. Et que dire d’autre si ce n’est que son style s’est grandement amélioré. Encore une fois, et comme avec Pepe Larraz sur House of X, ce ne sont pas des dessins grandiloquents, pas tape à l’œil pour 2 sous. Il s’agit seulement de raconter une histoire de la meilleure manière possible. Et c’est un pari gagné haut la main ! Pour son travail dans Powers of X, RB Silva mérite d’être considéré comme l’un des dessinateurs importants de la compagnie, voire une future star. Cela rajoute bien évidemment une plus-value non négligeable à ce numéro. ■

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A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.