Le top des 9 meilleures mini-séries X-Men

Temps de lecture estimée : 13 min.

4. X-Men/Micronauts (1984)

Quatrième place pour X-Men/Micronauts qui, à la relecture, tient encore particulièrement bien la route. Alors qu’une mystérieuse entité ravage le Microvers, les X-Men partent à la rescousse des Micronautes. Sauf que cette entité possède des liens tenus avec le mutant le plus puissant de l’époque : le professeur Charles Xavier lui-même ! Un combat psychique et physique va donc s’engager dans les deux univers. Si on reste véritablement cette fois-ci dans une série orientée « action », il faut reconnaître qu’elle sort du lot. Le désespoir qui en émane est tellement présent que à un moment Wolverine envisage même de suicider tous ses camarades.
Même si Claremont et Mantlo réutilisent l’idée d’un méchant Xavier possédé (c’était la même chose lors de la Saga des Brood) ils poussent le bouchon assez loin dans X-Men/Micronauts, nous dévoilant des scènes de torture psychique et de soumission assez rudes et inattendues. La pauvre Dani Moonstar se fait pratiquement violer psychiquement tandis que d’autres sont soumis à des épreuves plus qu’humiliantes. Le rythme, les enjeux sont très différents d’une mini-série classique en tout cas ! X-Men/Micronauts « casse » les codes, en évitant le fameux « on se bat, on devient amis et on s’allie pour battre le méchant », nous dévoilant encore une fois une face un peu inconnue du Baron Karza, ennemi ultime des mini-héros. Du côté des X-Men, c’est encore une fois Kitty qui est à l’honneur. Et que dire des dessins ? Si les dernières planches de X-Men/Micronauts peuvent parfois être un peu expédiées, c’est toutefois un réel bonheur de voir Butch « Jackson » Guice à un tel niveau. Il faut dire qu’il connaît bien les Micronautes et qu’il dessinera quelques années plus tard les Nouveaux Mutants. L’encrage de Wiacek et de Kelley Jones amplifie nettement la maestria des crayonnés, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Peut-être pas la saga la plus connue, mais finalement la plus « osée ». À noter : Ce « méchant » issu tout droit de l’esprit de Xavier préfigure bien évidemment Onslaught, même si Waid et consorts ne s’en sont pas servis lors du crossover.

 

 

3. New Mutants Special Edition / X-Men annual 9 (1985)

Si cette saga est assez classique au niveau du scenario, elle est en revanche exceptionnelle au niveau des dessins. C’est l’avènement d’Arthur Adams, qui en simplement 2 numéros a réussi à se faire une réputation d’artiste extraordinaire en dépit de sa faible production. Ses dessins, renforcés par l’encrage très fin de Terry Austin, étaient à l’époque du jamais vu, et on a tout de suite senti à l’époque que l’on avait devant nous l’éclosion d’une future star des comics. Suite directe de X-Men/Alpha Flight (dont on reparle très vite), elle prouve que Chris Claremont est très à l’aise avec l’univers d’Asgard même s’il n’a jamais scénarisé la série Thor.
Loki, après une défaite contre les X-Men, décide cette fois-ci de s’en prendre à leurs proches, à savoir les nouveaux mutants, la seconde génération de mutants. Grâce à un sortilège d’Illyana Raspoutine (qui n’ jamais été aussi bien dessinée que sous les crayons d’Adams), nos jeunes héros se retrouvent éparpillés aux quatre coins d’Asgard, que ce soit chez les nains, dans les déserts ou dans les forêts remplies d’hommes-loups. Plutôt qu’une histoire des X-Men, c’est surtout une histoire très importante pour les Nouveaux Mutants, qui va profondément modifier l’équipe. D’ailleurs, les X-Men n’arriveront que dans la 2ème partie et n’auront pas un rôle très important en dehors de Tornade.
Saga épique et très dense (plus d’une centaine de pages), elle n’est pas dénuée d’émotions, plaçant encore une fois les Nouveaux Mutants face à des dilemmes moraux. Certains vont connaître sur Asgard la gloire et la reconnaissance qu’ils n’ont pas sur Terre, et ils vont devoir renoncer à tout cela pour sauver leurs camarades. De plus, Claremont établit une relation assez intéressante entre Loki et Tornade, qui va perdurer pendant plusieurs années. À noter : Ces deux épisodes nous proposent le retour de Karma, la formation de valkyrie de Dani Moonstar.

 

 

2. X-Men/Alpha Flight (1985)

X-Men/Alpha Flight se trouve être la quintessence de tout ce qui a fonctionné chez les X-Men de l’époque et qui en a fait une franchise encore importante aujourd’hui. Elle joue sur de très nombreux thèmes, favoris de Chris Claremont, à savoir l’intégration entre humains et mutants, le pouvoir, la différence et surtout, la nécessité de sacrifier un petit nombre d’humains pour amener la civilisation à son pinacle.
L’histoire est très simple : les X-Men et Alpha Flight se retrouvent au Canada afin de retrouver l’avion disparu de Madelyne Pryor, Scott Summers et de leurs passagers. Ils les retrouvent au sein d’une cité fantastique complétement transcendés. Loki, frère de Thor et dieu du Mensonge, leur a en effet fait un cadeau : il les a amenés au maximum de leur potentiel. Tous ces personnages possèdent désormais un don qui les place tout en haut de l’échelle de l’humanité. Mais la perfection a un prix et bien évidemment, nos héros vont être confrontés à un choix moral terrible…
Tout est une réussite dans ces 2 longs épisodes : les personnages n’ont jamais été aussi humains et la philosophie de l’histoire dépasse largement le cadre d’un simple comics. Claremont réussit en 2 numéros à donner une dimension aux personnages d’Alpha Flight jamais encore atteinte jusqu’alors, alors que ce n’est pas lui qui gère la série. Il met sur le devant de la scène la jeune Talisman, qui devient instantanément un personnage fragile et intéressant mais aussi Madelyne Pryor, qui doit depuis le début de son arrivée se battre avec son statut de simple humaine entourée de dieux. C’est émouvant, c’est touchant, c’est intelligent et c’est surtout superbement mis en images par le plus que talentueux duo Paul Smith et Bob Wiacek qui livre des planches à tomber par terre. On peut juste regretter que Wiacek n’assure pas l’encrage jusqu’au bout. Une des meilleures histoires des X-Men, tout simplement, celle qui résume le mieux ce que l’on peut attendre d’une série mainstream. À noter : C’est dans cette série que Madelyne Pryor apprend aux autres X-Men qu’elle est enceinte d’un petit Nathan Christopher Summers qui sera plus tard connu sous le nom de Cable.




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Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.