La ligue des Gentlemen Extraordinaires : Nemo – le comics « blockbuster » et accessible d’Alan Moore et Kevin O’Neill !

comics alan moore nemo
(image © Top Shelf poductions, Panini Comics)

Des références culturelles sur plusieurs niveaux

Là encore, connaissant Alan Moore, on s’attend à un patchwork de références culturelles. Avec Némo on n’est pas déçu mais on distingue 2 niveaux de références. Alan Moore semble avoir voulu faire avec la trilogie Némo des histoires accessibles. On a donc des références plus qu’évidentes au 1er plan. On commence « Némo, Cœur de glace » et son hommage aux « Montagnes Hallucinés » de H.P. Lovecraft. Évidemment « Némo : Les Roses de Berlin » renvoie au chez d’œuvre de Fritz Lang, « Metropolis », tandis que « Némo, Fleuve de fantôme » revisite le Monde Perdu de Sir Arthur Conan Doyle. Honnêtement, cela suffit pour apprécier pleinement la lecture de cet album. Après, quand on prend le temps de creuser un peu plus, de passer le 1er niveau de références, on découvre qu’Alan Moore en a sous la pédale et est aller chercher encore une fois très loin dans l’histoire de la culture populaire. Dans le désordre, vous croiserez ou reconnaitrez des références à Mabuse, Moby Dick, au Gordon Pym d’Edgard Alan Poe, Robur, Le Dictateur de Chaplin, l’Étrange Créature du lac noir, King Kong, Ubu roi, des Agents Très Spéciaux, ou encore au Rosebud de Citizen Kane. Ce qui m’a semblé intéressant c’est qu’ici le scénariste de V For Vendetta utilise la culture populaire mais ne la revisite pas. La différence est importante dans l’approche qu’a Alan Moore au travers de son écriture, spécialement dans La Ligue des Gentlemen Extraordinaires.

 

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(image © Top Shelf poductions, Panini Comics)

 

Carte blanche à Kevin O’Neill

Alan Moore en fausse dilettante, c’est le co-créateur de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, Kevin O’Neill qui tient la baraque. Le dessinateur anglais s’en donne à cœur joie et n’a jamais semblé aussi à l’aise que sur Némo, spin-off de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Il laisse éclater son indéniable talent dans des planches à la puissance indéniables. Kevin O’Neill alterne les compositions de ses planches, et rythme efficacement les récits. Ainsi, on retrouve souvent une sur une double planche une case pleine page entrecoupée de 3 cases sur un bandeau vertical gauche. Kevin O’Neill utilise cette composition pour des moments expressifs comme l’arrivé à Berlin ou Hugo Coghlan aux prises avec un T Rex. Guidé par le scénario d’Alan Moore, ses compositions de 5 cases horizontales opèrent un rapprochement évident entre art graphique séquentiel et le cinéma. Cela donne des courses poursuites trépidantes ou des décors visuellement très impressionnants. La linéarité des intrigues permet à Kevin O’Neill de dérouler des planches procurant du plaisir à la lecture. La remarque sur les 2 niveaux de lecture d’Alan Moore est également valable pour les dessins de Kevin O’Neill. Les planches toutes expressives, fluides et compréhensives sont truffés de détails pour qui prend le temps d’observer. Là encore cela renforce cette idée d’histoires plus complexes qui n’y paraissent et surtout de qualité. On sent que Kevin O’Neill s’est donné les moyens de son ambition à mettre en image l’uchronie fantastique imaginée par Alan Moore. ■

 

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(image © Top Shelf poductions, Panini Comics)

La ligue des Gentlemen Extraordinaires : Nemo est un comics publié en France chez Panini Comics. Il contient : Nemo : Heart of ice, Nemo : Roses of Berlin et Nemo : River of ghosts.

 

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(image © Avatar Press)