Fresh Start Avengers 1 : faut-il lui donner sa chance ? [avis]

(image © Marvel Comics)
Temps de lecture estimée : 4 min.

7,50 € par mois, c’est le prix à payer pour suivre les aventures de Captain America, Iron Man et Thor. Autant dire qu’à ce prix, on espère en avoir pour son argent ! Alors faut-il donner sa chance à ce numéro de lancement ? Oui ! Explications.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

En février 2019, Panini Comics réorganise ses softcovers à l’occasion de son opération fresh start. Avengers 1 est en quelque sorte la tête de proue du nouveau line-up, puisque le mensuel réunira les séries régulières 3 membres des Avengers les plus iconiques : Captain America, Iron Man et Thor, plus la série Avengers de Jason Aaron. Voici donc au programme de ce numéro de lancement : le très très court Avengers FCBD (2018), Avengers (2018) 1, Tony Stark : Iron Man 1 et Captain America Annual (2018) 1.  À l’heure où certains lecteurs envisagent d’abandonner les périodiques à cause du prix, le contenu d’Avengers 1 peut-il les faire changer d’avis ? Décryptage.

 

Avengers (2018) 1
(image © Marvel Comics)

 

Des Avengers en quête de légitimité

Jason Aaron commence son run sur les Avengers par l’idée que Captain America, Iron Man et Thor doivent reprendre les choses en main. En effet, ces dernières années ne les ont pas épargnés. Tony Strak résume les choses clairement en parlant d’un trio composé de « Cap de l’Hydra, Tony le comateux et l’indigne Thor ». Contrairement à ce qu’on a pu lire lors de précédents relaunch, il ne s’agit pas ici de construire le line-up le plus efficace des Avengers. Mais bien de restaurer une certaine camaraderie pour se reconstruire. Ce n’est pas un hasard si la réunion entre Odinson, Steve et Tony se déroule dans un bar autour d’un verre. Et il parait évident que les Avengers ont autant besoin d’eux qu’ils n’ont besoin des Plus Puissants Héros de la Terre pour se retrouver de l’éclat.

 

Avengers (2018) 1
(image © Marvel Comics)

 

Les prehistoric Avengers

En 2017, dans Marvel Legacy 1, Jason Aaron imaginait des « Avengers » préhistoriques. On apprenait qu’une 1re équipe d’Avengers s’était formée pour contrer l’apparition d’un Céleste. Dès les 1re pages de ses Avengers, Jason Aaron reprend l’idée et on comprend que le début de son arc va travailler cette idée d’invasion antédiluvienne et du prix de la victoire de ces « prehistoric avengers ». Car les copains du Céleste vaincu par le passé semblent bien décidés pour une seconde mi-temps. D’où la nécessité de réunir une équipe d’Avengers suffisamment puissante pour affronter des menaces cosmiques. Autour du trio Steve-Tony-Odinson, on retrouve donc des figures connues du grand public : Docteur Strange, Miss Hulk, Black Panther, Ghost Rider et Captain Marvel. Et il y a quelque chose d’assez jouissif à contempler 2 formations d’Avengers, chacune à un bout du spectre temporel. Bref, Jason Aaron mise sur le grand spectacle mais surtout pas décérébré, soutenu par Ed McGuinness très à l’aide dès qu’il s’agit de mettre en scène de l’action. Petit bémol : certains visages sont moins réussis (Captain Marvel, par exemple), mais il s’agit probablement qu’une simple question de temps.

 

Tony Stark : Iron Man 1
(image © Marvel Comics)

 

Le retour de Tony Stark

Il y a comme une évidence à retrouver Dan Slott sur une série régulière Iron Man. Dans Amazing Spider-Man, le scénariste s’est amusé pendant un temps à faire de Peter Parker un ersatz de Tony Stark. Dan Slott arrive donc sur ce nouveau titre déjà « chaud » si je puis dire. Et le scénariste commence par un 1er épisode en forme de lettre d’intention. Il met ainsi de côté les idées de Brian M. Bendis pour ne conserver que ce qui lui plait tout en ramenant certains visages du passé. Il en résulte un 1er numéro intéressant, qui pose une nouvelle fois le héros pour ceux qui prendrait le train en marche tout en multipliant les appels du pied aux vieux routards (oh, Bethany Cabe ; oh, Jocaste !). Conscient de la popularité des armures Iron Man, Dan Slott ouvre l’armurerie pour le bonheur des fans. Que vous aimiez l’armure traditionnelle, la nano-technologie ou les mecha (décidément, une marotte de Dan Slott), vous trouverez votre bonheur. L’histoire drague large, mais le fait efficacement, soutenue par les dessins de Valerio Schiti qui semble déjà beaucoup s’amuser en multipliant les clins d’œil.

 

Captain America annual (2018) 1
(image © Marvel Comics)

 

Captain America contre la persécution des minorités

Après Avengers et Tony Stark : Iron Man, l’annual qui ferme Fresh Start Avengers 1 n’est en fait qu’un bouche trou en attendant l’arrivée de la nouvelle série Captain America prévue dans le numéro 4. Cependant, cet épisode parvient à tirer son épingle du jeu. Durant la Seconde Guerre mondiale, Captain America et Bucky rencontre derrière les lignes ennemies les rescapés d’un camp de concentration. Cet épisode ne se contente pas d’une succession de bagarres contre les soldats allemands. Tini Howard évoque frontalement la persécution des juifs, des homosexuels et des tsiganes. Malgré le contexte historique, la scénariste écrit cette histoire de manière moderne, se reposant sur le style classique de Chris Sprouse et Ron Lim pour capter l’ambiance historique. Cet annual est donc une jolie surprise qui conclue un numéro de lancement très solide et convaincant. ■

(image © Marvel Comics, Panini Comics)




A propos Stéphane Le Troëdec 631 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.