Deathstroke Rebirth, tome 4 : les Titans de Slade Wilson ? [avis]

(image © DC Comics)

Vous avez aimé le Black Panther de Christopher Priest ? Ce tome 4 de Deathstroke Rebirth est pour vous. Suivez la quête de rédemption de Deathstroke vue par son entourage. Le mercenaire a-t-il changé ? La réponse à cette question pourrait bien vous surprendre. Si l’édition française repousse la conclusion de l’histoire au mois prochain, cet album est tout de même un incontournable.
■ par JB

 

(image © DC Comics)

 

Slade Wilson est un homme changé. Dans une tentative de sauver son fils Grant, il a volé les pouvoirs de Kid Flash et a remonté le temps. Les Titans l’ont suivi pour l’empêcher de détruire le continuum espace-temps. En entrant dans la force véloce, Deathstroke a contemplé l’infini. Il a alors abandonné son métier de tueur à gages. Depuis, il mène de jeunes héros au sein d’une équipe, Défiance, sous l’égide de la mère de Joseph, Adeline. Entourés de gens qui se méfient de lui ou le haïssent, Slade parviendra-t-il à rester sur le droit chemin ?

 

(image © DC Comics)

 

Une famille dysfonctionnelle

Le 1er épisode de Deathstroke Rebirth, tome 4 est la suite directe de DC Univers Rebirth, donc la fin de The Lazarus Contract. Slade semble touché par une révélation. Wilson se lance alors dans une campagne de recrutement. Ayant échoué à sauver son fils, il essaie de reconstituer sa famille. On l’a vu dans le 1er  tome, les relations familiales sont compliquées avec Slade. Son fils Joseph, alias Jericho, accepte de le rejoindre pour une raison bien précise. Un membre de son entourage a assassiné sa fiancée et Joseph veut garder ses ennemis à l’œil. Lors d’un voyage au Viêt-Nam, Rose Wilson a découvert que Wilson a orchestré une mascarade sur ses origines. De plus, Joseph lui a littéralement fendu le crâne alors qu’elle tentait de protéger leur père. Dès le 1er entraînement en équipe, elle transperce Wilson. L’ex-femme de Slade, Adeline, s’est vue dépossédée du projet Defiance qu’elle avait organisée pour son fils. Elle complote en parallèle contre son ancien mari avec Wintergreen. 2 orphelins s’ajoutent à cette famille dysfonctionnelle. La très chrétienne Power Girl, que Slade tente de persuader à coups de textes sacrés. Le jeune Kid Flash, auquel Wilson a volé ses pouvoirs durant The Lazarus Contract. Adeline ajoute à ce mélange déjà explosif Terra Markov. La Terra de The Judas Contract, ajouterais-je : fumeuse et ayant une relation trouble avec Slade. Celui-ci constitue sa propre version des Titans, eux-mêmes connus pour la forte mortalité de leurs membres.

 

(image © DC Comics)

 

Une question de points de vue

Deathstroke Rebirth, tome 4 tourne autour des débuts de cette équipe, qui doute des motivations de Deathstroke. De fait, celui-ci orchestre en secret les 1res missions de Défiance, à coup de meurtres et de trahisons. Slade Wilson a-t-il véritablement changé ? Difficile à dire. Christopher Priest reprend une narration non linéaire familière aux lecteurs de son Black Panther (à découvrir dans la collection Marvel: La renaissance) ou de Quantum & Woody. L’auteur alterne les points de vue des personnages, mais pas celui de Deathstroke. Les 1res pages du numéro suivent The Lazarus Contract et illustrent un moment de révélation pour Slade. Cependant, c’est la voix off de David Isherwood, un ancien collègue et nouvel antagoniste de Wilson, qui décrit la scène. Alors que Défiance se lance dans sa 1re mission, Deathstroke prend un thé avec leur ennemi, Docteur Light. C’est aux sentiments de ce dernier que le récit s’intéresse. Plus loin, Kid Flash, déjà trahi par ses figures paternelles précédentes, est pris à espionner Wilson. Celui-ci dévoile le journal audio de Wally à ses équipiers. A chaque fois, un autre point de vue. Les personnages comme les lecteurs restent dans l’expectative quant aux véritables motivations du… héros ?

 

(image © DC Comics)

 

Le cœur de Deathstroke

En parallèle des débuts houleux de Défiance, l’auteur suit plusieurs fils narratifs. L’enquête de Joseph sur la mort de sa fiancée le conduit à soupçonner le reste de sa famille. Sa confrontation avec Adeline est d’ailleurs un moment fort de cet album. Dans les bas fonds de Chinatown, Willow, une femme qui paraît être la réincarnation d’une princesse guerrière, assassine le Pablo Escobar des Triades et s’attire l’ire de la mafia chinoise. Quel est son lien avec Slade ? Deathstroke a reçu une convocation de la Société des Super-Vilains. Sa quête de rédemption le pousse à ne pas répondre. L’organisation de Vandal Savage perd patience et l’enlève. Cela conduit d’ailleurs à la fin de Deathstroke Rebirth, tome 4et le numéro le plus intéressant. Deathstroke fait l’objet d’un procès pour un motif étrange : a-t-il renoncé au mal. Le Sphinx, « avocat » de Slade, tente de prouver que son client est resté un homme mauvais. À coups de torture et de manipulation mentale, la Société va juger de la moralité de Wilson. Dans un univers où Lex Luthor et Killer Forst rejoignent la Ligue, comment évaluer à quel point Deathstroke est mauvais ? Christopher Priest est comme toujours fascinant et Deathstroke Rebirth, tome 4évite les réponses simplistes.

 

(image © DC Comics)

 

Un goût d’inachevé

Le point noir de Deathstroke Rebirth, tome 4est son caractère parcellaire. Le 1er numéro de l’album est l’épilogue du crossover The Lazarus Contract. De même, le dernier numéro, présenté ici comme la conclusion du story arc Defiance, n’en est que la 5e partie. Il reste en effet 3 numéros à cette histoire (dont un annuel). La logique d’édition en album nuit à la fluidité du récit, qui ne s’achève pas véritablement et appelle à une suite. Conscient de ce problème, Urban Comics sort dès le mois suivant le tome 5 de Deathstroke Rebirth afin de donner une véritable conclusion à cette histoire. ■

(image © DC Comics, Urban Comics)

Deathstroke : Rebirth Tome 4 est un comics publié en France chez Urban Comics.




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.