Bloodstrike : le comics qui ne voulait pas mourir

Copie de Cable et Deadpool, le retour de Rob Liefeld
(image ® Image Comics)

 

Les aventuriers du phallus perdu

Rob Liefeld relance une série Bloodstrike en 2015. A la lecture des quelques numéros, on peut se demander si ce n’est pas un gigantesque troll. Les numéros des années 90 surfaient sur la vague de la paranoïa, des organisations secrètes avec la touche originale du concept du héros mort-vivant. Le 1er numéro de 2015 commence sur un nouveau Bloodstrike, réduit à l’état d’homme-tronc après sa capture. Afin d’échapper à ses chaînes, il commence à se ronger le bras droit… Heureusement, le projet Born Again envoie le vétéran Cabbot le secourir. Cependant lorsque le jeune Bloodstrike se régénère, il découvre qu’il lui manque une partie essentielle de son anatomie. Le symbole de sa virilité est aux mains de sa pire ennemie, Tragedy Ann, une pseudo Harley Quinn qu’il a livrée à Born Again dans le passé. Des débuts aberrants pour une série qui ne tente plus de cacher ses inspirations. Cabbot compare spécifiquement Deadlock à un mauvais cosplay de Wolverine. Bloodstrike et Cabbot ont une dynamique similaire à celle de Cable et Deadpool. Cabbot emprunte même à Cable son système de téléportation avec le code « Bodyslide » ! Le numéro suivant continue en présentant Blackstrike, un personnage rappelant fortement le Deathstroke de DC Comics…

Retours aux sources
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Bloodstrike : Grand Design

En 2018, Bloodstrike connaît sa dernière renaissance en date entre les mains de l’auteur et artiste Michel Fiffe. Sous la bannière Bloodstrike: Brutalists, il réalise les n°0, 23 et 24, comblant les dernières lacunes du titre d’origine, entre la fin du 1er volume et le n°25 d’Image of Tomorrow. Le n°0 donne l’origine de Deadlock. Petit truand, il fait une crise cardiaque au moment de son arrestation. Le projet Born Again le soumet au processus de réanimation, mais il s’échappe et, encore confus, commet des atrocités. Les Youngblood l’arrêtent et le ramènent au projet Born Again. Mais le processus fragilise de plus en plus son équilibre mental déjà instable. Le n°23 s’intéresse à Tag et, plus surprenant, à l’homme qu’elle a violé et contaminé. Celui-ci tente désespérément de la retrouver afin de trouver un remède à sa situation. En parallèle, Tag prend des mesures pour échapper à Bloodstrike et à Born Again. Ainsi, avec l’aide d’un allié au sein du projet de réanimation, elle récupère les corps de ses équipiers tués lors d’Extreme Prejudice. Enfin, dans le n°24, Cabbot tente de ramener Tag au projet Born Again, sans succès. Ce qui explique pourquoi il est seul au début du run de Tim Seeley. Ce dernier numéro sur Cabbot explique également que Cabbot: Bloodhunter n’était qu’un rêve du personnage ! Enfin, il justifie la mort des Bloodstrike originaux et le comportement peu habituel de Deadlock dans leur combat contre Epiphany : ils n’étaient que des clones instables.

 

Réinvention
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L’éternel retour

S’il n’y a qu’une chose à retenir de Bloodstrike, c’est sa capacité à se réinventer encore et encore. Groupe d’antihéros à la X-Force, puis série iconoclaste. Copie conforme des séries Marvel avant de passer à un titre d’action décérébré. Une tentative avortée d’un héros parcourant le monde, puis un titre de Rick Veitch qui avait l’ambition de faire de Bloodstrike un titre fondamental comme Jack Kirby l’avait fait sur Superman’s Pal Jimmy Olsen. Enfin, une série plus introspective avec Tim Seeley, une relance auto-parodique de Rob Liefeld et une relecture des origines au parfum de comics indépendants. Une étonnante longévité pour ce titre des plus obscurs parmi les productions d’Extreme Studio !■

 

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(image © Marvel Comics)




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.