Un Batman livré avec accessoires
Le début de ce tome 1 de Joker War met en avant de nouveaux gadgets. James Tynion IV s’amuse à inventer des accessoires et véhicules surprenants et astucieux voire excessifs par moments. Autant d’occasions aussi de dialogues entre Batman et Lucius Fox, son nouvel « Alfred » d’une certaine manière. Au début de Joker War, ces nombreux gadgets surprennent et, au fil des épisodes, on comprend pourquoi James Tynion IV les a mis en avant : leur disparation souligne un peu plus la fin dramatique de l’album. Et en plus des gadgets, on remarquera que le scénariste entreprend de créer de nouveaux lieux dans Gotham City, qui apportent souvent un petit peu de nouveauté.
Trois artistes pour une ambiance réussie
Graphiquement, les prémices de la Joker War sont illustrées par 3 artistes : Guillem March, Tony Daniel et Jorge Jimenez. Guillem March apporte un sex appeal indéniable, les poses langoureuses de ses héroïnes raviront les amateurs. C’est sans surprise qu’on le retrouve majoritairement sur les planches de Catwoman, Harley Quinn ou Punchline. Son travail sur les autres vilains n’en reste pas moins intéressant, proposant certaines visions intéressantes, comme le Pingouin ou le Sphynx. Des 3 artistes, Tony Daniel fait un peu figure de vétéran puisqu’il a travaillé pendant longtemps sur les comics Batman et on l’a vu il n’y a pas si longtemps, puisqu’il a participé au run de Tom King. Enfin, Jorge Jimenez fait ici figure d’étoile montante, et il ne dément la bonne impression qu’il nous a fait sur Justice League. Sous son crayon, l’histoire gagne en dynamisme et en relief. Mention spécial à une scène de dialogue entre Batman et Catwoman sous la pluie au rendu magnifique. Un ensemble très agréable, solide et cohérent avec l’ambiance de Joker War.
Alors, c’est bien ?
Avec Joker War, James Tynion IV revient vers quelque chose de manifestement plus classique. Votre appréciation dépend de votre rapport au run de Tom King : soit vous regretterez ce retour au classique, soit vous aimerez retrouver le bon vieux Batman très traditionnel. Ensuite, le gros problème du tome 1 de Joker War, paradoxalement… c’est le Joker. DC Comics semble avoir des difficultés à proposer autre chose que le Joker (ce n’est pourtant pas les supervilains qui manquent). Même si on comprend que l’éditeur profite de l’intérêt du grand public sur son Clown Prince du Crime, je regrette que le Joker soit « encore » à la manœuvre. Enfin, Joker War tome 1 constitue en réalité l’avant-propos de la « Joker War » ; d’ailleurs aux États-Unis, cette saga démarre officiellement au numéro suivant. Du coup, on referme ce tome 1 sur une poignée de pages qui annoncent la fameuse guerre et son postulat (qu’on ne spoilera pas), et surtout l’impression de n’avoir lu qu’une « introduction ». Réussie, certes, mais tout reste encore à faire. Il faut donc attendre que les choses sérieuses commencent dans le tome 2. ■
Joker War, tome 1 est un comics publié en France par Urban Comics. Il contient : Batman n°86 à 92 et Batman Secret Files n°3.
LIRE AUSSI : Batman : 10 superhéros qui ont défoncé le Dark Knight (et 10 superhéros qu’il a facilement vaincus) !