
La Phase 6 du MCU déboule cette année et autant dire qu’on va probablement ramasser nos mâchoires à la petite cuillère. Au programme ? L’arrivée tant attendue des Quatre Fantastiques avec le film “Premiers pas”, et surtout un final en forme d’apocalypse avec Avengers : Secret Wars. Autant dire que ça s’annonce comme le plus gros séisme depuis Infinity War, avec le retour en fanfare de la quasi-totalité des anciens personnages. Et puisque Marvel aime la surenchère, la rumeur veut que les X-Men version Fox débarquent eux aussi dans la mêlée. Rien que ça.
Bonne nouvelle : les lecteurs de comics ne sont pas trop perdus. Car une grande partie de cette Phase 6 s’inspire très clairement du travail de Jonathan Hickman chez Marvel entre 2009 et 2015. Ce run monumental, surnommé la saga “Time Runs Out”, est littéralement la colonne vertébrale sur laquelle repose la version cinéma de Secret Wars. Si tu veux comprendre à l’avance qui va survivre, qui va trahir et pourquoi tout le monde panique, il est temps de te plonger dans ces pages. Et dans quelques autres pépites qu’on t’a listées plus bas…
10. Secret Warriors : le dernier testament de Nick Fury

Tout commence dans l’ombre. En 2009, Jonathan Hickman n’est pas encore la star des comics qu’on connaît aujourd’hui. Il arrive chez Marvel en toute discrétion, planqué derrière l’omniprésent Brian Michael Bendis, pour coécrire un titre de seconde zone : Secret Warriors. Un projet de barbouzes super-héroïques piloté par Nick Fury, alors reconverti en recruteur de jeunes agents surdoués. Brian M. Bendis se fait la malle au bout de six épisodes, probablement pour aller lancer un énième relaunch des Avengers, et J. Hickman se retrouve seul aux commandes. Et là, ça devient très très bon. Imagine un monde où Norman Osborn (oui, le Bouffon Vert) est chargé de la sécurité nationale. Les super-vilains ont carte blanche, et les héros doivent se planquer. Ambiance.
Mais le meilleur reste à venir : Nick Fury découvre que le S.H.I.E.L.D., pour lequel il a tout sacrifié, a été une émanation de l’Hydra depuis le début. Et là, tu sens le mec basculer. Le twist sera repris dans Captain America : Le Soldat de l’Hiver, mais ici il a une tout autre saveur : c’est personnel, intime, presque tragique. Fury ne joue plus selon les règles, parce qu’il vient de comprendre qu’il n’a jamais connu les règles. Le comics marque aussi la dernière grande sortie du vieux Nick Fury, avant que Marvel ne le remplace doucement par son fils. Si tu veux lire une vraie histoire d’espionnage, sombre, tordue, paranoïaque, et voir la naissance de personnages comme Quake (vue dans la série Agents of S.H.I.E.L.D.), tu tiens là une perle.
9. Dark Reign: Fantastic Four : réhabiliter Mister Fantastic

Petit retour en 2007. Civil War vient de retourner l’univers Marvel comme une crêpe… mais pas forcément dans le bon sens. Certes, voir les héros s’écharper à coups de punchlines et de principes, ça a son charme. Mais quand Iron Man se transforme en facho technocrate et que Mr Fantastic devient un sociopathe glacial, les fans ont de quoi grincer des dents. L’impression générale ? Ce ne sont plus les personnages qui dictent l’histoire, mais bien l’histoire qui plie les personnages à sa volonté. Résultat : une génération entière de lecteurs a découvert les comics Marvel à travers des versions méconnaissables de leurs héros préférés. Et une bonne cure de désintox s’imposait. Heureusement, la solution est venue de ceux qu’on croyait hors jeu : les Fantastic Four.
C’est en pleine période Dark Reign, cette ère bizarre où Norman Osborn est devenu le boss de la sécurité nationale (oui, encore lui), que Jonathan Hickman débarque pour réanimer la flamme. En cinq numéros à peine, il remet sur pied le personnage de Reed Richards en lui offrant un jouet aussi dangereux que fascinant : Le Pont , une passerelle entre les réalités. En clair, un outil pour voir comment chaque choix aurait pu modifier l’univers. Hickman en profite pour humaniser à nouveau Mr Fantastic, le reconnecter avec sa famille, et redonner au titre ce savant équilibre entre science débridée, émotions sincères et absurdités cosmiques. Une mini-série indispensable pour comprendre d’où Hickman est parti… avant de lancer la révolution qu’il allait imposer quelques mois plus tard.
