Je garde : Sentient
La bataille a été dure entre Sara et Sentient pour savoir qui finirait sur ma liste, mais j’ai finalement choisi le titre de science-fiction de Jeff Lemire et Gabriel Walta. Parce que même s’il ne se passe pas grand-chose non plus au départ, je trouve l’intrigue un peu plus originale. Là aussi Sentient joue sur les points forts de Jeff Lemire, dans un récit qui pourrait nous faire un peu penser à une variation autour de Descender/Ascender, où le thème de l’humanité et des robots est déjà très présent. Sauf que voilà, on a aux dessins Gabriel Walta, que j’aime vraiment beaucoup et qui propose un style un peu différent de ce qu’on a pu voir de lui sur Vision. Peut-être moins passe-partout que celui d’Epting, mais tout aussi recherché. Le thème m’a vraiment parlé et c’est donc un comics que je vous conseille.
Je garde : Moby Dick
Evidemment. C’est une très bonne idée de la part de Delcourt de ressortir cette adaptation du roman d’Hermann Melville, sachant qu’il y avait déjà eu une publication française il y a quelques années, accompagné d’un CD audio. Surtout quand l’adaptation est signée Bill Sienkiewicz. Et le scénariste/dessinateur livre une prestation incomparable, dans un style qui lui est tout distinctif et nettement au-dessus de son dernier travail sur les Nouveaux Mutants. On a ici tout un travail de couleurs et de composition qui se rapproche beaucoup plus de Stray Toasters ou de Elektra Assassin que du reste, avec parfois de très petites cases. Quel artiste ! Ce serait dommage de vous en priver ! Bon, le prix est un peu cher mais l’intérieur le mérite amplement !
Je garde : Promethea
Là aussi c’est une évidence. Parce que Promethea est, à mon sens, l’une des séries les plus réussies d’Alan Moore. D’abord parce que le scénariste réussit à gérer une histoire quand-même assez linéaire avec beaucoup de références à la magie ou au mysticisme. Alors oui, je pense que cela peut en dérouter certains, que ce n’est pas très accessible au 1er abord. Mais si le texte de Moore peut être compliqué à appréhender sur l’intégralité de Promethea, les 12 numéros présentés ici sont les plus accessibles, c’est la meilleure partie de toute l’histoire. Et si Promethea est à mon sens l’un des meilleurs travaux d’Alan Moore, c’est sans aucun conteste le meilleur boulot de J.H. Williams III. Sublimé par les idées du gourou de Northampton, le dessinateur acquiert au fil des pages du récit une nouvelle dimension. Moore nous introduit un univers futuriste, avec un maire de New York schizophrène et où la terre est submergée par la technologie et les informations via une chaîne d’info en continu, un peu comme dans Transmetropolitan. Et c’est juste l’univers autour du personnage ! Promethea, c’est globalement la Wonder Woman du futur, la version ultimate et mystique du personnage. C’est la personnification de l’imagination, qui prend possession du corps des auteurs qui écrivent ses aventures. Et au début du livre, Promethea s’accapare le corps de Sophie, une étudiante qui faisait des recherches ses apparitions dans les différents médiums. Dès qu’elle pense à l’héroïne, cette dernière apparaît pour combattre les démons. Mais c’est bien plus que ça, car le parcours s’annonce mystique et magique ! On va pouvoir suivre aussi toute l’histoire des Promethea antérieures. C’est brillant, intelligeant, dessiné de manière unique. Mais surtout, en dehors du simple exercice technique absolument génial, Promethea nous propose une véritable communion entre un scénariste génial et un jeune dessinateur qui va devenir l’un des tout meilleurs de sa génération.
On a donc fait le tour de ce mois-ci, avec encore 11,20 € que je pourrai rajouter aux 70 € du mois prochain pour un petit cadeau de Noël.
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