Superman efface ta mémoire, mais c’est pour ton bien, camarade

Dans Superman : Red Son, on change les règles du jeu. Le vaisseau de Kal-El ne s’écrase pas au Kansas, mais de l’autre côté du Rideau de fer (pour un Homme d’acier, bravo !). Résultat : Superman devient le grand chef de l’URSS. Et comme il est convaincu de savoir ce qui est bon pour le peuple, il bâtit une utopie… version totalitaire. Les opposants politiques ? Direction la salle d’opération pour une petite lobotomie maison. Après ça, plus de débats, plus de grèves, juste des sourires et des « Da, Superman » à chaque coin de rue.
Ce qui glace le sang ici, ce n’est pas juste la dictature : c’est que Superman, dans toutes ses versions, a toujours incarné le choix. Le libre arbitre. La capacité de faire le bien malgré l’adversité. Or là, il arrache ce choix aux gens ; pour leur bien, évidemment. C’est le cauchemar en cape rouge : un héros si sûr de sa justice qu’il t’enlève le droit de penser autrement.
Superman étrangle Wonder Woman avec son propre lasso

Dans « Absolute Power » du comics Superman/Batman, Superman et Batman n’ont pas juste mal tourné : ils sont devenus les boss d’un monde dystopique. Élevés comme des frères par des super-vilains venus du 31e siècle (oui, c’est aussi tordu que ça en a l’air), ils dirigent la Terre façon dictature totalitaire. Évidemment, ça coince avec Wonder Woman. Elle réussit à tuer Batman… mais Superman, lui, va plus loin : il affronte Diana, l’attache avec son propre Lasso de la Vérité… et l’étrangle à mort.
Même dans un univers parallèle, même avec un Superman version « tyran galactique », la scène a de quoi choquer. Voir Kal-El assassiner l’une des figures sacrées de DC, et le faire en utilisant son symbole le plus pur, c’est un retournement d’estomac. Tout sonne faux dans cette ligne temporelle, et c’est précisément ce que les auteurs veulent : montrer à quel point un Superman corrompu n’est pas juste dangereux… il est obscène.
