Clark Kent dans All-Star Superman : le roi du double jeu

S’il y a un comics qui capte l’essence absolue de Superman, c’est bien All-Star Superman de Grant Morrison. Parce que oui, Superman, c’est un alien ultra-puissant, parfois un peu flippant. Mais Clark Kent ? C’est le mec le plus normal, le plus maladroit, le plus attachant qui soit. Et spoiler : c’est totalement calculé.
Grant Morrison joue à fond sur ce sentiment d’isolement que Superman traîne depuis toujours. Il ne se sent jamais vraiment chez lui, alors il compense. Il trébuche, renverse des cafés, fait le type empoté… tout ça en mode discret, parce qu’en réalité, il sauve des gens en douce. Ses proches, ses ennemis, tout le monde y passe. Et au fond, c’est ça, Clark Kent : un rôle qu’il joue à la perfection, mais qui compte autant pour lui que le symbole qu’il porte sur sa poitrine. Quand il lâche enfin le masque, il devient le meilleur des deux mondes.
Christopher Reeve : l’homme qui a réinventé Superman

Christopher Reeve était Superman. À tel point que son interprétation a redéfini le personnage dans les comics. Il pouvait encaisser des rafales de balles, soulever des voitures et remonter le temps en inversant la rotation de la Terre (on en reparlera, hein), mais ce qui frappait le plus, c’était sa bienveillance. Son Superman n’était pas juste un dieu en collants : c’était un mec avec un cœur énorme, forgé par une famille aimante. Et surtout, grâce à son Clark Kent maladroit et attachant, il a rendu Superman accessible, presque humain.
Et quel Clark Kent ! Là où d’autres auraient juste mis des lunettes et fait semblant, Christopher Reeve a livré une masterclass. Impossible de cacher qu’il était grand et charismatique ? Pas grave. Il s’est voûté, il a bégayé, il a bousculé tout ce qui passait à portée, transformant Clark en l’antithèse absolue de Superman. Faire tomber des objets et sauver des gens en douce, c’était déjà un truc de comics, mais lui l’a sublimé au point que les scénaristes l’ont intégré dans les histoires suivantes. Et franchement, voir Clark Kent enchaîner les gaffes au Daily Planet tout en essayant de duper une journaliste géniale (qui, rappelons-le, aurait dû cramer son secret en dix minutes) reste un pur plaisir cinématographique.