Astonishing X-Men : le blockbuster mutant selon Joss Whedon

Après le grand ménage de Grant Morrison (qui avait retourné la table avec ses idées de génie et ses coupes franches dans la continuité), Marvel confie les X-Men à un autre nom qui pèse lourd à l’époque : Joss Whedon. Résultat ? Astonishing X-Men, une série plus resserrée, plus classique dans son approche super-héroïque, mais avec une efficacité redoutable. Ici, pas de grandes paraboles transhumanistes ni de dystopies en trois dimensions : Cyclope reprend le leadership, Kitty Pryde revient au centre du jeu, et les X-Men se rappellent qu’ils sont aussi des super-héros. Le ton est tendu, rythmé, parfois drôle, et surtout lisible : un luxe après les années New X-Men de Morrison.
Mais sous ses airs de retour à la normale, Astonishing X-Men planque deux-trois grenades bien senties dans sa besace. C’est ici qu’apparaît l’idée d’un “remède mutant”, qui fera des vagues dans tout l’univers Marvel (et même un petit détour par le ciné dans X-Men : L’Affrontement final). Et c’est aussi dans ces pages qu’on découvre Hisako Ichiki, alias Armor, l’un des meilleurs ajouts récents à la galerie de jeunes mutants. La série tient en une poignée de tomes, se lit facilement, et coche toutes les cases pour celles et ceux qui veulent découvrir les X-Men sans se taper 40 ans de continuité. Et Panini vient de les rééditer en 2 tomes à tout petit prix ! En bref : une porte d’entrée solide, et un vrai kiff pour les vieux fans.
X-Men (1991) #1 : le jour où les mutants ont explosé les compteurs

On peut aimer les X-Men pour leur discours social, leurs dilemmes moraux ou leurs récits complexes. Mais en août 1991, c’est un autre genre d’exploit qui a marqué l’histoire : un record de ventes tout simplement indépassé. Le X-Men #1 version relaunch, scénarisé par Chris Claremont et dessiné par Jim Lee, s’est vendu à plus de 8 millions d’exemplaires. Oui, 8 millions. C’est simple : ce comics est l’équivalent papier du film Titanic au box-office. Grâce à un style graphique ultra-dynamique et des redesigns devenus cultes (le costume bleu et jaune de Cyclope, la veste de cuir de Gambit, la Tornade punk encore en vacances…), l’équipe retrouve un second souffle commercial monumental.
Et pendant une décennie entière, les X-Men deviennent la locomotive de Marvel, loin devant les Avengers ou Spider-Man. Ce numéro, pourtant souvent critiqué pour son scénario très basique, reste un tournant historique : il a installé les X-Men comme les rock stars de la Maison des Idées. Et entre nous, même si l’histoire ne révolutionne rien, elle déborde d’énergie, de bastons spectaculaires, et de cette fameuse « Jim Lee touch » qui a marqué toute une génération de lecteurs. Un moment-clé à connaître pour qui veut comprendre pourquoi les X-Men étaient, et sont encore, au sommet.
