E comme Extinction : le jour où les mutants ont été rayés de la carte
Avant même que Décimation ne vienne ravager le monde mutant, Grant Morrison avait déjà appuyé sur le bouton nucléaire avec E comme Extinction. Premier arc de son run sur New X-Men, ce récit démarre par un carnage : un gigantesque Sentinelle, téléguidé par la très dérangée Cassandra Nova, pulvérise l’île de Genosha, refuge mutant jusque-là protégé par Magnéto. Bilan ? 16 millions de morts. Oui, 16 millions. Une boucherie silencieuse, graphique, qui change instantanément le ton des X-Men pour les années à venir. Plus de sécurité, plus d’utopie, juste un immense champ de ruines et une odeur persistante de mort.
Le massacre de Genosha reste l’un des événements les plus tragiques de l’histoire des X-Men, au point de devenir un traumatisme collectif que Marvel ne cessera de revisiter. Son impact dépasse les pages de comics : le dessin animé X-Men ’97 lui a offert une relecture animée particulièrement poignante. En filigrane, cette tragédie rappelle une vérité brutale qui colle aux mutants depuis toujours : même en paix, ils ne seront jamais à l’abri. E comme Extinction marque un tournant narratif, une perte d’innocence, et un changement de paradigme qui hantera les séries mutantes pendant des décennies. Une lecture indispensable, pour ceux qui veulent comprendre jusqu’où la haine peut aller.
Giant-Size X-Men #1 : le reboot qui a sauvé les mutants
En 1975, les X-Men sont au bord de l’oubli éditorial. Et puis débarque Giant-Size X-Men #1, et tout change. Dans ce numéro spécial, Marvel décide de virer (momentanément) les anciens élèves de Xavier et de recruter une nouvelle équipe : plus internationale, plus adulte, et surtout bien plus charismatique. C’est ici que débarquent Colossus, Tornade, Diablo… et Wolverine, fraîchement rapatrié du Canada après son premier round contre Hulk. Ces nouveaux venus vont insuffler un second souffle à la série, et accessoirement devenir les visages les plus emblématiques des X-Men pendant des décennies.
Mais ce n’est pas juste une affaire de casting. Giant-Size X-Men #1 redéfinit le ton : plus sombre, plus tendu, plus politique. Fini les bagarres de cour de récré avec Magnéto ; place aux traumatismes, à la diversité culturelle, aux vrais sujets de société. En une quarantaine de pages, Len Wein et Dave Cockrum relancent la franchise et posent les bases de tout ce qui fera la grandeur des X-Men. Ce n’est pas un simple relaunch, c’est une renaissance. Et encore aujourd’hui, ce numéro reste l’un des piliers absolus de l’histoire mutante. À lire et relire.
