Les X-Men, c’est l’un des piliers de l’univers Marvel. Une franchise qui aligne les décennies de publications. Le plus fou ? La qualité est souvent au rendez-vous. Ce n’est pas juste une équipe de super-héros mutants avec des costumes kitsch et des noms de code discutables : c’est une fresque mutante qui brasse science-fiction, politique, drames familiaux, et bastons interdimensionnelles. Le hic, c’est que pour qui débarque aujourd’hui l’univers des X-Men est aussi accueillant qu’un annuaire de 2 000 pages écrit en klingon. Heureusement, Marvel a structuré ses X-Men en périodes, en « ères », avec des sauts dans le temps bien identifiables. Ce qui permet aux lecteurs d’arriver un peu comme à un buffet : tu choisis ton époque, et tu croques dedans.
Mais même si tu veux te jeter dans les X-Men d’aujourd’hui, style ère Krakoa ou post-Fall of X, tu vas vite comprendre qu’un petit tour par le passé ne serait pas du luxe. Parce qu’il y a des récits essentiels, qui t’expliquent pourquoi Cyclope est parfois très froid, ou pourquoi Magnéto n’est pas juste un vilain avec un casque chelou. Des récits fondateurs, parfois en un seul épisode, parfois en maxi-saga, qui posent les bases de tout ce qui rend les X-Men uniques. Et qu’on le veuille ou non, ce sont souvent les histoires les plus anciennes qui ont encore le plus de choses à dire.
X-Men #1 : les débuts qui ont tout changé
Pas besoin de machine à voyager dans le temps : il suffit d’ouvrir X-Men #1 pour remonter à la genèse de tout un pan de l’univers Marvel. Publié en 1963, ce numéro mythique signé Stan Lee et Jack Kirby réunit pour la première fois Cyclope, Jean Grey, le Fauve, Angel et Iceberg. Le pitch ? Le professeur Xavier forme une équipe de jeunes mutants pour protéger un monde qui les craint et qui les hait. Et comme premier méchant, rien de moins que Magnéto, déjà prêt à foutre le feu aux poudres. Entre dialogues rétro et planches à l’ancienne, ce numéro historique pose les bases : un monde en guerre froide mutante, des ados surpuissants en quête d’identité, et un leader chauve en fauteuil roulant qui croit encore à la paix.
Mais là où X-Men #1 devient fondamental, c’est dans ce qu’il annonce plus qu’il ne raconte. Contrairement à d’autres héros Marvel qui ont peu changé depuis leurs débuts, les X-Men n’ont cessé d’évoluer. D’école pour jeunes gens un peu trop spéciaux à nation indépendante, de saga familiale à métaphore politique, les X-Men sont un laboratoire d’idées. Et tout commence ici, dans ces quelques pages un peu naïves mais ô combien cruciales. Pour comprendre ce que sont les X-Men aujourd’hui, mieux vaut savoir d’où ils viennent.
House of X / Powers of X : la révolution mutante façon Jonathan Hickman
Petit saut dans le temps : on laisse les uniformes jaunes des débuts pour plonger dans House of X / Powers of X, le reboot qui a dynamité les codes des X-Men en 2019. Sous la plume de Jonathan Hickman (le type qui écrit des schémas complexes comme d’autres font des listes de courses), les mutants se trouvent un nouveau foyer : Krakoa, une île vivante, souveraine, et strictement réservée aux porteurs du gène X. Finis les X-Men martyres à la porte du rêve américain, bienvenue dans une utopie contrôlée par Xavier, Magnéto et une poignée de cerveaux mutants, tous alignés autour d’un même but : la survie de leur espèce, coûte que coûte. Le résultat ? Une saga dense, politique, parfois cryptique, parois inégale mais visuellement somptueuse et terriblement ambitieuse.
Si tu veux comprendre les X-Men modernes, il faut lire l’ère Krakoa, point final. Et même si Marvel a déjà lancé une nouvelle phase (“From the Ashes” : on y consacre un podcast tous les mois sur YouTube), le run de Hickman reste la dernière ère complète et cohérente des mutants. C’est là que tout se joue : alliances impensables, résurrections à la chaîne, diplomatie intergalactique et éthique bancale. Tu veux savoir pourquoi Wolverine bosse avec Apocalypse ? Pourquoi Cyclope sourit ? Pourquoi Xavier a mis un casque chelou ? Tout est là. Et entre nous, c’est (peut-être) l’un des meilleurs points d’entrée récents pour redécouvrir les X-Men… ou replonger la tête la première dans leurs ennuis.
