Van Sciver et « son Combat »
Le dessinateur d’ Hal Jordan et le Green Lantern Corps, Ethan Van Sciver, est connu pour être on ne peut plus conservateur et a déjà fait l’objet de certaines controverses. Pour vous situer le bonhomme, il a notamment invité un internaute avec qui il avait un désaccord à se suicider ou encore il a intitulé le premier volume de son Sketchbook « My Struggle » que l’on peut traduire en Allemand par « Mein Kampf » et dont la couverture représentait un Sinestro à la chevelure et la moustache très hitlérienne selon certains.
On peut également ajouter à son tableau de chasse de ComicsGater le cas de Darryl Ayo. L’homme est un artiste et journaliste qui travaille majoritairement sur de petites productions comics et donc bien loin des univers super-héroïques. Le tort d’ Ayo fut de condamner sur twitter une déclaration de l’artiste John Malin qui qualifiait les SJW comme étant des nazis. Van Sciver lui proposa rapidement un débat avec Malin dans sa propre émission Livestream ce qui étonna particulièrement Ayo. En effet, il n’y avait aucune raison pour que le dessinateur du ComicsGate ne le connaisse aussi déclina-t-il l’invitation. C’est là que la machine du harcèlement fut lancée et alimentée par Van Sciver lui-même qui n’hésita pas à qualifier celui qui l’avait éconduit de « médiocre nègre ». Durant des semaines ce ne fut donc qu’injures et menaces au point ou la famille du journaliste hésitait même à voyager.
L’offensive réactionnaire continue
Le duo de choc Meyer/Van Sciver est donc désormais adulé par les Alt-Right du ComicsGate qui leur démontre en participant généreusement aux différentes campagnes de crowdfunding lancées par le duo leur permettant d’ailleurs de très bien en vivre, après tout pourquoi ne pas faire un peu de pognon en même temps vu que vendre de la haine fonctionne… ?
Bien loin de l’impact qu’ils voudraient avoir sur le monde de l’édition, ils ont pour autant réussi quelques coups de force. Meyer a notamment mené une campagne contre l’auteur Aubrey Sitterson de chez IDW. Ce dernier avait pour projet de transformer le personnage de la série GI Joe, Salve, en une femme Samoane. Des tweets dans lesquels l’auteur critiquait la perception du 11 septembre furent rapidement exhumés et cela aboutit à ce que Sitterson soit licencié. Meyer en a tiré une grande joie et s’est répandu sur le sujet partout où il le pouvait. Autre cas où l’on peut suspecter l’action des trolls du Alt-Right : James Gunn. Le réalisateur des Gardiens de la galaxie a été récemment écarté par Disney pour des tweets tendancieux vieux de plusieurs années. Le procédé est typiquement celui utilisé par les adeptes de Meyer et l’on est en droit de se poser la question de leur implication.
On épargne pas les veuves !
Dernier exemple en date, le dessinateur Bill Tucci a invoqué l’esprit d’un mort en déclarant que si le grand Darwyn Cooke était toujours en vie , il serait assurément au côté des ComicsGaters. Ce à quoi la veuve de l’artiste a répondu assez vertement qu’il n’en serait rien et que c’était des idiots dans leur genre qui causaient la ruine des comics. Une nouvelle fois, réaction immédiate des trolls extrémistes avec des messages toujours aussi tendres : « Tu es une merde, une honte. Calme toi ». Bien évidemment, Marsha Cooke (@Nicest girl evr sur twitter) qui a un caractère bien trempé ne s’en laissa pas compter et rendit coup pour coup à ce qu’elle appelle je cite « le KKKomicsGate ». Les insultes que la veuve a subies furent cependant tellement épouvantables et outrageantes y compris pour la mémoire de son mari que finalement Tucci présenta ces excuses et Van Sciver appela ces suiveurs à la modération.
L’ignoble visage du ComicsGate
On a déjà entendu parmi les amateurs de comics s’exprimer des griefs quant au fait que certains n’appréciaient pas que l’on transforme tel ou tel personnage. Le fait que Thor soit désormais une femme, que Peter Parker soit devenu un capitaine d’industrie ou encore que les X-Men du passé aient déboulé à notre époque sont des exemples qui reviennent assez souvent. On peut comprendre que des choix scénaristiques puissent déstabiliser des lecteurs plus sensibles aux poids de l’habitude ou de la nostalgie et cela ne fait pour pas autant d’eux des fascistes finis mais plutôt des puristes attachés aux personnages qu’ils aiment.
Non, ce n’est pas d’eux dont nous parlons, mais bien de ceux dont les critiques ne sont orientés qu’à l’encontre de personnages ou auteur.e.s LGBTQ, féminins ou issues des minorités ! Nous parlons de ceux qui sont rongés par une telle haine de ce qui leur est différent qu’ils sont capables de planifier des cabales numériques destructrices tant aux niveaux professionnels que personnels. Voilà quel est le visage du ComicsGate ! Une bande d’hyènes racistes, homophobe et sexiste qui n’hésite pas à harceler leur cible et a vomir leur détestation fanatique lâchement sous couvert de l’anonymat de leur écran. ■
