La Légion des Super-héros – La Saga des Ténèbres : un comics incontournable, mais est-il toujours pertinent ?

Episode corrigé par Keith Giffen
(image © Urban Comics, DC Comics)

 

Un graphisme vieillissant

Pour autant, La Saga des Ténèbres n’est pas parfait. L’élément qui risque de rebuter les lecteurs modernes sera probablement le graphisme. Keith Giffen et Larry Mahlstedt. Pas de problème pour la représentation des personnages : ce sont surtout les arrière-plans qui pêchent. L’absence régulière de décors lors des scènes d’action nuisent réellement à la lisibilité. En effet, l’action prend simultanément place sur plusieurs planètes. Sans aucun élément visuel pour vous repérer, vous avez intérêt à prendre des notes ! La préface évoque également la dévotion de Keith Giffen pour la série : il a redessiné une courte back-up pour l’édition de 1989. Mais l’évolution de son style m’a paru bien trop en décalage avec le reste de l’album. Mais je pinaille : si les dessins me paraissent un point faible dans la narration, ils sont loin d’être hideux ! On notera la splendide référence à la Création d’Adam de Michel Ange. l’arrivée de Superboy et Supergirl ou encore Darkseid percevant l’arrivée des Daxamites. Keith Giffen rend également hommage au créateur de Darkseid : le combat entre Darkseid et un fantôme de son passé ne lésine pas sur les fameuses Kirby Crackles !

 

Invisible Kid vs Darkseid
(image © Urban Comics, DC Comics)

 

Le renouveau de la Légion

La Saga des Ténèbres comprend les préfaces de Paul Levitz pour les éditions VO de 1989 et 2010 de The Great Darkness Saga. Il y évoque le contexte de cette série. Paul Levitz revient en effet sur la Légion des Superhéros après 3 ans. La série est alors très peu en vue. Après quelques épisodes avec Steve Ditko et Pat Broderick, Paul Levitz travaille avec Keith Giffen et c’est un duo légendaire qui se crée. Les 2 hommes se complètent et tentent un pari : raconter une épopée sur leur série. Il faut savoir que, contrairement à aujourd’hui, les histoires courant sur plus de 3-4 numéros dans les séries régulières sont une rareté à l’époque. Paul Levitz s’inspire alors de Roy Thomas ou Stan Lee pour créer une arche narrative, emprunte à JRR Tolkien son goût de l’épopée et du combat contre une figure du mal légendaire. Outre la saga elle même qui court des n°290 à 294, l’auteur prend le soin de construire son histoire : le réveil du Mal dans Legion of Super Heroes n°287, la création de son armée des ténèbres dans le n°289, dont un membre est envoyé en mission dans le 1er annual de la série.

 

Cauchemars de la Légion
(image © Urban Comics, DC Comics)

 

D’un mystère à l’horreur cosmique

On ne peut plus lire La Saga des Ténèbres comme lors de sa sortie. A l’époque, l’identité de l’ennemi de la Légion est un secret de son apparition jusqu’à Legion of Super Heroes n°293. L’auteur laisse cependant des indices permettant de l’identifier. Mais dès l’édition du TPB de 1989 jusqu’au présent album, la couverture ne laisse planer aucun doute dès la couverture. Avant même d’ouvrir le livre, le lecteur sait que Darkseid est l’antagoniste principal. L’histoire perd-elle de son intérêt ? Je ne trouve pas. On passe d’un mystère à résoudre à une conclusion inéluctable. Dans les récits de HP Lovecraft, le lecteur sait que les menaces sont des Dieux anciens, et voit le protagoniste lentement basculer dans la folie. On retrouve le même processus ici. Ceux qui connaissent le toucher de Darkseid sombrent dans un délire incohérent ou dans le coma. Le nouveau Invisible Kid se retrouve avec une marque physique après avoir contemplé Darkseid : une bande de cheveux blancs ! (suite de l’article page suivante)

 

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(image © DC Comics)

 

La suite ? Tout de suite !




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.