Quand on découvre le catalogue Outbuster pour la 1re fois, on a le sentiment d’entrer dans un vidéoclub étrange, avec beaucoup de films inconnus, mais où tous nous feraient envie. Sur quels critères sélectionnez-vous les films ?
Le 1er critère de sélection est le bouche-à-oreille. Nous avons un partenariat avec SensCritique qui nous permet d’identifier les films qui génèrent le plus d’envies de voir alors qu’ils n’ont, et n’auront pas, de diffusion. Nous vérifions ensuite quelle a été la « carrière » de ces films jusqu’à présent : leurs passages en festivals, les sorties sur d’autres territoires. Et, pour finir, nous les regardons. C’est naturellement ce visionnage qui est le plus déterminant : nous aimons tous les films que nous programmons ! Cette ligne éditoriale pop/contemporaine/étrangère vient également de notre volonté de proposer un cinéma qui « gratte », un cinéma dont les sujets, ou la forme, sont un peu transgressifs… En contrepoint de ce qui peut paraitre un peu aseptisé ou standardisé dans les salles ou en TV.
Selon vous, pourquoi ces films souvent excellents n’ont-ils pas trouvé les salles ni même de distributeurs vidéo ?
Les raisons sont multiples mais la principale est qu’ils représentent un risque trop important pour les distributeurs traditionnels, le risque de ne pas trouver leurs publics. Le réseau des salles est très encombré avec parfois une vingtaine de sorties par semaine et des grosses machines qui attirent tous les regards. Si vous n’avez pas des arguments directement perceptibles par les audiences, il est compliqué de mettre en place tout un appareil éditorial et marketing pour les expliquer… Si donc vous n’avez pas un gros budget de production, des noms connus dans le casting, une signature intéressante à la réalisation, un scénar un peu consensuel, ça devient très compliqué de sortir un film sur ces réseaux.
Si vous aviez un top 5 à faire, quels seraient votre sélection personnelle de films ?
Being Good : parce que c’est le film qui a lancé Outbuster, qu’on l’a projeté une fois en salles et que les spectateurs sont sortis de la séance les yeux humides…
Euthanizer : Pour le personnage de Vejo, forcément mystérieux et charismatique.
Headhunters : parce que je l’ai découvert il y a très longtemps dans une version pourrie et que je m’étais quand même pris une grosse claque.
World of Kanako : parce que c’est un film fou, sans aucune inhibition.
Wrath of Silence : parce que c’est un équilibre parfait entre une vision d’auteur exigeant et un thriller violent et percutant. ■
À LIRE AUSSI : Matar a Dios : Apocalypse et humour macabre ! [avis]
