Interview de Florent Degletagne, président de Bliss Éditions

(image © Bliss Éditions)

Bliss Éditions est l’éditeur de Valiant Comics en France. Florent Degletagne, le président de Bliss, nous reçoit pour faire le point. Et notamment évoquer le crowdfunding Archer & Armstrong et les projet de Bliss.
■ Interview réalisée par Fletcher Arrowsmith

 

À propos de Bliss

Cela fait maintenant 3 ans que Bliss existe. Quel bilan en tires-tu ?

En effet, cela fait 3 ans à la fin du mois que le 1er bouquin est sorti. C’est un bilan positif, évidemment. C’est surtout l’évolution qui est la plus enthousiasmante. Le fait d’avoir commencé tout seul chez moi, et maintenant d’avoir pu embaucher une éditrice et que l’on soit désormais 2 dans un bureau, de travailler moins dans l’urgence, d’être plus confortable, d’avoir gagné ce confort alors que ce n’était pas évident au départ. Rien que le cap de ne plus être tout seul. L’autre aspect c’est qu’en 3 ans, on a pu se diversifier, même si Bliss a été créé dans l’objectif de publier Valiant, le projet étant né de cette opportunité-là. Et ce n’est que le début. Encore maintenant avec le crowdfunding, on essaie de s’aventurer dans d’autres sphères. Il faut que le travail soit toujours passionnant et intéressant. On est à flot. Juste le fait que l’on existe encore, que l’on soit toujours là, c’est top.

 

(image © Valiant Comics)

 

Quelles sont les titres de Bliss qui fonctionnent le mieux ?

Historiquement c’est nos 1res grosses séries comme Bloodshot Reborn, The Valiant, Divinity, Faith également. Le tome 1 de Faith a été notre plus grosse vente. On l’a sorti en 2017. Et nos intégrales aussi, proportionnellement au prix de vente de ces intégrales qui sont quand même des choses moins accessibles. Surtout Archer & Armstrong, Harbinger qui sont vraiment des succès. On les a réimprimés. Rai également. On a réimprimé des intégrales qui coutent une fortune à produire. On a pu le faire car ce sont des titres fondateurs qui marchent bien et avec Bloodshot, ce sont des personnages qui fonctionnent bien.

 

De mon côté j’aurai parié sur X-O Manowar.

X-O Manowar, c’est sur la durée. On est content du succès de la 1re série. On l’a sortie en 3 intégrales, des volumes assez chers. Le tome 1 est quasiment épuisé. Mais cela s’est fait sur plus de 2 ans. Cela fait presque 2 ans et demi que la 1re intégrale est sortie. C’est une série qui s’est bien vendue sur la durée.

 

Comment se déroulent tes relations avec Valiant Comics ?

Très bonnes. Dès le début on a travaillé en confiance. Je n’ai pas eu à me battre . Au départ on discutait beaucoup, on échangeait pour établir le plan de publication il y a déjà 3 ans et demi maintenant. Quand ils ont vu que les 1ers titres fonctionnaient, chaque fois que j’ai voulu sortir du format qu’ils faisaient aux États-Unis en terme de découpage en tomes, ils m’ont toujours dit « vas-y, il n’y a pas de problème ». Moi je leur donne juste mon plan de publication sur l’année et il valident. Il n’y a jamais eu de problème même pour faire un financement participatif, qui n’est quand même pas évident car il y a des risques que si cela ne réussisse pas cela peut porter atteinte à la marque par exemple. Ils ont été chauds direct. Cela fait 3 ans et demi et on vient de renouveler notre licence. On est reparti pour 3 années. Ils continuent de nous faire confiance.

 

Le renouvèlement, c’est une bonne nouvelle pour le lectorat français.

On est toujours là, et à moins d’un désastre, dans 2 ans, on sera toujours là. On bosse dur pour que cela se maintienne.

 

(image © Valiant Comics, Catalyst Game Labs)

 

J’ai une question spécifique de JB, un de nos spécialistes Valiant à Top Comics. Valiant Comics s’est intéressé à d’autres formats : la saga MP3 Archer & Armstrong avec Pendant Productions, la web-série Ninjak vs the Valiant Universe. As-tu des projets sur d’autres média que les comics papier pour Bliss ?

On reste sur la BD en général, le numérique y compris. On a d’ailleurs une offre en numérique. Déjà les droits sont souvent cédés à d’autres boites. Il existe des jeux de plateau, des jeux de deck (Valiant Universe : The Deck Building Game par exemple). On n’a pas l’expertise pour faire d’autre format, pas les bons canaux de distribution. La série Ninjak vs the Valiant Universe a été vite enterrée une fois sortie. Car Sony était là, produit les films et n’avait pas forcément envie qu’elle traine trop. Tant qu’aucune sortie (de la web série) n’est prévue en VF, ou au moins sous-titrée, cela ne servira pas à grand-chose de publier la minisérie comics liée à la web série. À quoi bon sortir ça ? Pareil pour une saga MP3 dont je découvre l’existence. Cela signifie qu’il faudrait déjà la traduire en français puis la produire pour le marché français. Ce n’est pas trop notre domaine d’expertise. Comment le monétiser ? Le jeu de deck, de cartes ou le jeu de plateau pourraient plus m’intéresser. Il y a beaucoup de jeu de plateau qui sont financés par crowdfunding aux USA. Cela pourrait être un délire. Les jeux de plateau ce n’est pas du tout mon truc, mais j’ai des copains qui en sont fans. Cela pourrait être rigolo. Mais on n’a pas encore les clés de compréhension pour ce marché-là. Se diversifier cela signifie faire autre chose que du Valiant et c’est déjà un gros défi. On va essayer de réussir avec ça.

La suite ? Tout de suite !