Infinite Frontier n°0 : que devient l’univers DC Comics après Death Metal ?

 

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(image : © DC Comics)

 

Des retours bienvenus

Becky Cloonan & Michael W. Conrad actent les conséquences de la disparition de Diana chez les Amazones, via les dessins d’Alitha Martinez & Mark Morales. Sa mère Hippolyte devient Wonder Woman, alors que Nubia devient reine. James Tynion IV et Stephen Byrne font plaisir aux fans en ramenant Alan Scott, le Green Lantern de la JSA, et ses enfants, Jade et Obsidian. Le scénariste acte l’existence des superhéros de l’Âge d’Or, mais effectue une habile synthèse car Alan révèle ici vouloir assumer d’être gay, comme son équivalent de la défunte série Earth-2. Tim Sheridan et Jordi Tarragona amènent des 1ères recrues pour l’Académie des Teen Titans, dont le scénariste a donné une fin dans le futur. Phillip Kennedy Johnson, très inspiré sur Superman dans Future State, se penche ici avec Jamal Igle sur Jon Kent, et offre un portrait contrasté et pertinent d’un Superboy qui a grandi trop vite. Alex Maleev dessine encore Green Arrow et Black Canary après Leviathan, mais surtout Joshua Williamson acte le retour de Roy Harper, mort dans Heroes in Crisis. Le même auteur annonce que Barry Allen rejoint la Justice League Incarnate de Multiversity. Le superhéros passe au niveau supérieur, et le trop souvent maltraité Wally West redevient le seul Flash sur Terre, sous les traits inspirés d’Howard Porter.

 

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(image : © DC Comics)

 

Le choix de Diana, et une « nouvelle » menace cosmique

Joshua Williamson, James Tynion IV et Scott Snyder narrent l’errance de Diana dans le monde DC, accompagnée par le Spectre. John Timms illustre sa quête, jusqu’au final où l’Amazone refuse de rejoindre la Quintessence. Elle préfère demeurer actrice du monde plutôt qu’observatrice, d’autant qu’elle apprend que la ligne temporelle altérée par Doomsday Clock est désormais rétablie. La continuité DC Classique revient, donc. Les barrières entre les univers et Multivers sont tombés, et elle veut tout découvrir. Cependant, la Quintessence est agressée voire anéantie par une menace issue d’un des nouveaux mondes… la Terre Omega, dirigée par un Darkseid encore ressuscité, encore de retour sous les traits de John Romita Jr et Klaus Janson !

 

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(image : © DC Comics)

 

Un catalogue hétérogène et une relance intrigante

Infinite Frontier n°0 est un catalogue des nouvelles orientations de chaque série, où tout ne peut être bon, mais l’ensemble est agréable. DC est relativement « timide » pour expliquer la continuité souple que l’éditeur veut instaurer, et les discussions cosmiques entre Diana et la Quintessence sont un peu lourdes. Le passage en revue des nouveaux titres est plus intéressant, et généreux en changements et révélations. Le coming-out de l’Alan Scott classique est tendre et réussi, tandis que le retour de Wally en Flash « seul » est plaisant, et pertinent dans le récit. La résurrection de Roy Harper est inattendue, tandis que celle de Darkseid est un peu lassante, avec cette impression que DC n’a quasiment que lui en super-menace. Idem pour l’énième crise supervilaine de Gotham. Infinite Frontier n°0 est ainsi un numéro généreux, un peu bavard, de bonne qualité graphique, et surtout qui tient son ambition. C’est bien une relance générale, qui évacue rapidement le capharnaüm Dark Nights : Death Metal et assume de revenir à la continuité d’avant DC Renaissance, avec des adaptations. C’est bien, c’est joli, et ça donne le sourire… ce qui est la preuve d’une belle réussite !

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(image : © DC Comics)

Infinite Frontier n°0 est un comics publié aux USA par DC Comics.