Vous aimez les histoires de terres parallèles ? Vous aimez les intrigues barrées de Grant Morrison ? Multiversity offre le meilleur des 2 ! Voici les 5 meilleurs moments de ce qui est assurément le comics de fin d’année publié chez Urban Comics !
■ par Stéphane Le Troëdec
Multiversity n°1
Si vous avez déjà lu Seven Soldiers of Victory de Grant Morrison (publié dans le tome 1 de Final Crisis chez Urban Comics), la structure globale de Multiversity ne vous surprendra pas. L’organisation de cet event est simple : 1 premier épisode, une succession de one-shots, et un second épisode de conclusion. Une formule simple et efficace. Et ce 1er numéro de Multiversity est tout simplement incroyable. Grant Morrison met en scène Nix Uotan, un des Monitors, voyageant à travers les dimensions de l’Univers DC à bord de son vaisseau, l’Ultima Thule. Pour sauver la réalité, Nix Uotan doit réunir une équipe de superhéros venus des différentes réalités. Oui, Captain Carrot, par exemple. Ensuite, il y a « Ultra Comics », une bande dessinée vivante et maudite, qui aura son importance dans la suite de l’histoire, une espèce de fil rouge entre tous les épisodes. Et si tout vous semble un brin confus, pas de panique, en réalité, c’est assez simple.
Society of Superheroes : un brin de pulp
Le 1er one-shot, Society of Superheroes: Conquerors from the Counter-World, se déroule dans une dimension du Multivers bien particulière : une dimension à l’ambiance très très pulp ! On y découvre des versions alternatives de personnages bien connus de DC, revus, évidemment, à la façon retro-SF. Doc Fate, Abin Sur, Mighty Atom sont des noms au connotation qu’on connait. Et Lady Blackhawk est badass comme on aime. Grant Morrison développe sans complexe une histoire amusante, imaginative, qui mêle magie, science et punchlines. On arrive à la dernière page en se disant que DC Comics aurait une bonne idée en développant une série à partir de cet épisode.
Pax Americana : une parodie réussie de Watchmen
Grant Morrison et Alan Moore ne s’entendent pas vraiment. Aussi, voir Grant Morrison et Frank Quitely écrire un pastiche de Watchmen a quelque chose d’assez amusant ! Watchmen était construit sur un gauffrier à 9 cases ? Pax Americana singe le principe ! Watchmen ne pouvait pas utiliser les personnages de Charlton Comics ? Pax Americana ne se gêne pas ! Pax Americana est un groupe de superhéros qui se construit enfin après qu’un membre de l’équipe pète un plomb et assassine le président des États-Unis. Il y a un vrai plaisir coupable à lire cette parodie, très réussie au demeurant. Autant dire qu’on en aurait bien repris là-aussi encore un peu…
Le guide du routard du Multiverse
On l’aura compris : Multiversity est un event hors-normes. À peu près à la moitié de l’histoire, Grant Morrison marque une pause et offre au lecteur un guide du Multivers. Ce guide passe en revue toutes les dimensions alternatives du Multivers. Chacune d’entre-elle est illustrée par un groupe de personnages qui représentent bien l’esprit de telle ou telle dimension. C’est un vrai plaisir que de feuilleter ce guide. Et surtout ce n’est pas du tout accessoire : on y apprend plein de petites choses qui ne sont pas développées dans l’intrigue générale ! Et chose qui ne gâche rien, les illustrations sont très réussies. Dernier petit détail, Urban Comics offre carrément un poster qui reprend la carte du Multivers. Au cas où vous décideriez de partir l’explorer ?
Multiversity n°2
Le 2e épisode de Multiversity est aussi le dernier. Celui qui vient conclure la saga toute entière. Vous pensiez que Grant Morrison allait réunir tous les personnages des one-shots précédents dans un ultime affrontement ? C’est bien mal connaitre le scénariste, qui nous réserve pas mal de surprises. C’est dense, c’est riche, et par moment on se dit qu’on relira tout cela pour scruter les moindres détails dans les cases. Tout ceci n’empêche pas Multiversity n°2 d’être un comics d’action, qui réserve des scènes de baston puissantes (Aquawoman rules !). On referme Multiversity avec la tête qui tourne. Et aussi un brin triste, car finalement, on retrouvera plus, du moins dans l’immédiat, tous ces personnages ahurissants. ■