House of X/Powers of X n°1 : l’électrochoc Hickman !

House of X Powers of X
(image © Marvel Comics)

 

Où sont mes X-Men d’antan ?

Malheureusement, l’écriture de Jonathan Hickman a un revers. Accaparé par le déroulement de son grand plan de reconstruction des X-Men, le scénariste oublie que les X-Men, ce sont aussi des individualités fortes, au caractère parfois bien trempé. Dans House of X/Powers of X, Jonathan Hickman semble oublier cet aspect : il écrit ses personnages de manière quasi atonale. Il y a quelques années, quand il reprenait les Avengers pour conduire l’univers Marvel à Secret Wars, les dialogues entre Steve Rogers et Tony Stark venait apporter un peu d’humanité, de chaleur, à son style presque « clinique ». Difficile de croire que dans House of X/Powers of X il n’y ait pas un mutant pour s’opposer à Charles Xavier, se poser des questions sur ses méthodes ou du moins en parler à ses équipiers. De là à dire qu’on ne reconnaît plus les personnages, ce serait trop fort et trop prématuré, surtout qu’on va le voir, tout pourrait basculer dans le prochain numéro. Mais qu’on viendrait nous expliquer le mois suivant que ce n’était pas « nos » X-Men, qu’on ne serait pas surpris.

 

House of X Powers of X
(image © Marvel Comics)

 

Des dessins à fleur de peau

Pour faire passer ses idées ambitieuses, Jonathan Hickman peut compter sur les 2 dessinateurs attitrés de House of X et de Powers of X : Pepe Laraz et R.B. Silva. Ils n’ont pas la partie facile puisqu’ils doivent inventer les visuels d’une toute nouvelle ère et transposer un scénario qui laisse peu de place à l’action pour privilégier les dialogues, voire les monologues. Et mine de rien déployer un grand nombre de personnages. Autant dire qu’ils s’en tirent tous les 2 remarquablement bien, à tel point qu’on peut déjà dire que sans eux le projet ne serait pas aussi enthousiasmant. Dans leurs carrières, il y aura un avant et un après House of X/Powers of X. R.B. Silva hérite peut-être de la partie la plus amusante artistiquement parlant, puisqu’il doit imaginer des « hybrides », agglomération de l’ADN de plusieurs X-Men bien connu, ce qui explique l’ait de déjà vu de certains personnages. Pepe Larraz fait des merveilles avec une ambiance « végétale » surprenante (et un peu casse-gueule sur le papier, je pense) qu’il rend crédible en quelques cases. L’unité visuelle est assurée par les couleurs de Marte Gracia, qui s’adapte au ton de chaque série.

 

House of X Powers of X
(image © Marvel Comics)

 

Un espoir éphémère ?

Paradoxalement, House of X et Powers of X sont tellement énormes et radicales que la lecture de ce 1er numéro soulève des doutes. En lecteur aguerri, on « cherche le loup ». Et en refermant ce numéro 1, tout est ambitieux et paradoxalement on se demande si tout ne serait pas un énième tour de passe-passe scénaristique. Rien n’empêche, pour le moment, de penser que les X-Men seraient victimes d’un supervilain et de son plan machiavélique. Plongés dans une dimension alternative, ou une matrix. Ou manipulé mentalement (les manipulateurs ne manquent pas, le Cerveau en tête, par exemple). Si les X-Men ne vont pas se réveiller (lire les 1re cases de House of X) en mode « et tout ceci n’était qu’un rêve ! »… Bref on se demande si ce nouveau paradigme va pouvoir tenir sur la durée, car le peu qu’on nous en révèle est terriblement intéressant. Et même si on ignore où tout ceci va nous mener, Jonathan Hickman réussit son pari : nous faire espérer, pour le moment, que les X-Men vont retrouver de leur superbe. ■

House of X Powers of X
(image © Marvel Comics, Panini Comics)

House of X/Powers of X n°1 est un comics publié en France par Panini Comics.

 

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House of X Powers of X Jonathan Hickman
(image © Marvel Comics)




A propos Stéphane Le Troëdec 628 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.