Discopathe : le serial killer tue au son du disco ! [avis]

(image © Outbuster)

Un homme commet des meurtres sanglants dès qu’il entend de la musique. À l’heure de l’explosion du disco, sera-t-il possible de l’arrêter ? Une curiosité disponible sur la plateforme Outbuster.
■ par JB

 

New York, fin des années 70. Duane n’aime pas la musique. Alors qu’il travaille dans un grill, des jeunes entrent avec une stéréo jouant le dernier tube disco. Duane entre en transe et perd son job. La chance lui sourit lorsqu’il tombe sur une ancienne voisine qui l’invite à une soirée à la discothèque du coin. Le lendemain, Duane se réveille couvert de sang et trouve une main coupée dans ses vêtements. Il s’enfuit pour le Canada. Quelques années plus tard, alors qu’il travaille dans un pensionnat à Montréal, Duane sombre à nouveau lorsqu’il entend du Plastic Bertrand…

 

 

Discopathe, un film de genre(s) sous influence

Discopathe, réalisé par Renaud Gauthier à Montréal, est un hommage volontaire au cinéma des années 70-80. D’ailleurs le générique de début met bien dans l’ambiance avec une police de texte réminiscente de l’époque. Le film utilise également quelques fondus enchaînés et un écran splité du plus bel effet kitch. On y retrouve l’influence de plusieurs styles. Le polar tout d’abord. Le thème musical, l’esthétique m’a rappelé Le Sixième Sens (Manhunter) de Michael Mann. Le giallo ensuite : les meurtres dans les 2 discothèques font preuve d’une esthétique particulièrement léchée. Les couleurs vives du 1er rappellent notamment celles du Suspiria de Dario Argento, et la surenchère de gore évoque Les Frissons de l’Angoisse du même réalisateur. Les slashers américains sont également de la partie. La scène de Discopathe où une jeune femme erre dans des couloirs déserts en robe de chambre diaphane évoque Les Griffes de la Nuit.

 

(image © Outbuster)

 

Doux disco, sanglant disco

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Dans Discopathe, ce sont les films de série B à Z qui fournissent sa substance au film, notamment Douce Nuit, Sanglante Nuit. Dans ce film, un employé calme devient un tueur lorsqu’il voit des habits de Père Noël car il a vu un homme tuer ses parents avec un costume similaire. De même, dans Discopathe, un flashback nous apprend que Duane, enfant, a vu son père s’électrocuter alors qu’il réglait des instruments de musique. La suite de Douce Nuit, Sanglante Nuit est entrée dans l’histoire du web avec une scène devenue un mème Internet, où le tueur s’écrie « Garbage Day » avant de tuer un homme portant une poubelle. Discopathe lui rend directement hommage lorsque Duane poignarde un flic avec le one-liner « It’s Friday Night. » L’ambiance est également proche de Murder Rock, un giallo de Lucio Fulci transformé en film musical après le succès de Flashdance. Au fur et à mesure du film, le ton de Discopathe glisse ainsi vers le film Z tout en gardant une esthétique soignée.

 

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Un film schizophrène

Discopathe garde tout du long cet aspect ambivalent. Malgré des prémisses absurdes, le scénario reste souvent sérieux, sans blague métatextuelle à la Scream. Avant de voir ce film, je ne m’attendais pas à voir le meurtre gore de 2 jeunes filles au son du Stop ou Encore de Plastic Bertrand ! Des scènes horrifiques où Duane expose les têtes de ses victimes à une femme qu’il a kidnappée sont contrebalancées par d’autres, plus comiques, où le tueur, frustré, essaie de passer en simultané 2 vinyles. Le traumatisme de la mort des 2 victimes est contrebalancé par un prêtre qui en fait des tonnes dans les regards égrillards ou la lâcheté. À une 1re partie plutôt sérieuse s’oppose un final tout dans l’excès, sur I was Made for Lovin’ You de Kiss qui enchaîne déguisements idiots, des tirs dignes des Stormtroopers et même un cri de Wilhelm, avant un dernier twist bien dans le ton du genre révélé durant le générique. Malheureusement, j’ai justement l’impression d’une fin trop précipitée : on a l’impression qu’il manque des scènes après le meurtre à Discomania.

 

(image © Outbuster)

 

Alors, on danse ou pas ?

Discopathe s’adresse aux nostalgiques des films des années 70. Fans de cols « pelle à tarte » et de Dario Argento, de Wes Craven et de Plastic Bertrand, de Michael Mann et de Robert Charlebois, Discopathe est pour vous ! ■

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(image © Outbuster)

Discopathe est disponible sur la plateforme de VOD française Outbuster.




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.