Die ! Die ! Die ! est un cocktail d’action et de violence, orchestré par Robert Kirkman, le co-créateur de Walking Dead. Âmes sensibles, s’abstenir.
■ par Stéphane Le Troëdec
Au cœur du gouvernement des États-Unis, il existe un service ultra-secret autonome. Cette organisation est chargée de rendre le monde plus sûr en éliminant les pires pourritures. Pour cela, on engage des mercenaires d’élite pour des missions très dangereuses. L’un de ses agents vient justement d’être capturé et mutilé (on lui a coupé le nez au couteau). Il est bientôt mis à vendre au plus offrant. Ce qui ne manque d’attirer l’attention des pires crapules du monde. Et c’est l’ultime occasion pour ses responsables de remettre la main sur lui…
Ultra-violent et gore
Die ! Die ! Die ! ne fait pas dans la dentelle. Robert Kirkman livre ici un travail bourrin et sans finesse, mais aussi, il faut bien l’avouer, jouissif si on apprécie ce genre de récit. Et le scénariste ne perd pas de temps puisque l’ultra-violence commence dès les 1res pages avec le découpage d’un nez au couteau particulièrement sanglant. Dans Die ! Die ! Die !, les coups portent, font mal, arrachent des grincements de dents du lecteur. Si ce genre de récit n’est pas votre truc, vous pouvez déjà passer votre chemin : Die ! Die ! Die ! n’est pas fait pour tout le monde mais a tous les atouts pour séduire les amateurs d’action échevelée et bourrine.
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Robert Kirkman fait son Garth Ennis
La lecture de Die ! Die ! Die ! procure les mêmes sensations que certains comics de Garth Ennis. On pense à The Boys et à Jimmy’s Bastards. Pour 2 raisons : d’un côté, l’ultra-violence graphique et de l’autre, les dialogues cyniques et too much, le tout dans une ambiance « espionnage ». C’est bien simple : j’ai dû revérifier plusieurs fois que c’était bien le nom de Robert Kirkman inscrit dans les crédits ! Ce dernier émule donc un récit à la manière de Garth Ennis, avec des scènes graphiquement impressionnantes et des réparties cinglantes. On distingue rapidement une organisation narrative particulière : la 1re page de chaque épisode résume la biographie d’un personnage de la série. Un moyen d’étoffer rapidement des personnages par ailleurs très occuper à se battre. Mais aussi de glisser quelques moments what the fuck puissants. L’autre aspect intéressant de Die ! Die ! Die ! c’est la partie d’échec à laquelle se livre 2 grands pontes du gouvernement. Un jeu dans lequel les agents sont des pions et où les coups bas et les trahisons pleuvent. On n’attendait pas forcément Robert Kirkman dans ces registres, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est très efficace.
Chris Burnham, maitre de l’action
Le dessinateur Chris Burnham prend un plaisir évident à illustrer Die ! Die ! Die !. Il enchaine les scènes délirantes de pure action avec des dialogues jouissifs mais par moment un peu longs. Mais il trouve le bon dosage, si bien qu’on enfile les épisodes les uns après les autres. Une des difficultés à laquelle Chris Burnham se retrouve rapidement confronter, c’est de devoir représenter 3 jumeaux. Et donc de réussir à les distinguer les uns des autres, sans trop en faire non plus. Autre très bon point : l’action ! Ça bouge bien, c’est fluide, on comprend ce qui se passe dans chaque case. Die ! Die ! Die ! forme un récit complet, mais la fin de ce tome laisse suffisamment de portes ouvertes pour une suite. Et je dois bien avouer que je rechignerais pas à lire de nouvelles missions dans cet univers assez dingue ! ■
Die ! Die ! Die ! est un comics publié en France chez Delcourt. Il contient : Die ! Die ! Die ! 1 à 8.
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