Grant Morrison s’empare de 4 personnages méconnus de l’univers DC pour construire une épopée de laquelle les grands héros de l’éditeur sont volontairement écartés. Le résultat ? Final Crisis, tome 1 est un album atypique aux ambiances très variées qui commence à dessiner un event qui s’annonce passionnant ! Comme le début d’un long voyage qui promet de tenir en haleine les lecteurs adeptes d’originalité…
■ par Stéphane Le Troëdec
Ils sont quatre seconds couteaux de l’univers DC : un apprenti sorcier, un chevalier de Camelot, une prestidigitatrice et un justicier employé par un quotidien new-yorkais. Ils se réunissent pour affronter différents ennemis qui veulent conquérir le monde. Mais ils ignorent que ces menaces font partie d’un plan qui remonte à l’aube de notre planète…
Quand Grant Morrison s’offre une liberté d’écriture
Dans la préface de Final Crisis, Grant Morrison émet un constat très honnête sur la liberté des scénaristes. Il explique qu’il est impossible de vouloir transformer un personnage important d’un éditeur. Alors Grant Morrison biaise. Oubliez Batman, Superman ou Wonder Woman… Le scénariste va piocher des personnages secondaires dans le catalogue DC pour s’octroyer plus de liberté artistique. En sélectionnant des seconds couteaux : le Shining Knight, Zatanna, Guardian et Klarion, il s’ouvre donc un espace dans lequel il va pouvoir travailler sans marcher sur les pieds des grandes icônes DC.
Des ambiances très différentes mais toujours réussies
Étrange objet donc que ce premier tome de Final Crisis ! En réalité, Urban Comics compile grosso modo 4 mini-séries consacrées à la présentation de ces 4 héros très différents. Cette différence se retrouve évidemment dans l’atmosphère, très variée d’une série à l’autre. Ne vous attendez donc pas à une uniformité de style dans ce premier volume. Pour autant, ce n’est pas un problème, une fois qu’on est prévenu. Toute la force de Morrison, ici, c’est de rendre hommage à des genres différents qui font toute la richesse des comics. Et en filigrane, Morrison dessine une menace qui explosera dans les tomes suivants.
Des dessinateurs de rêve
Évidemment, côté dessins, c’est tout aussi varié. Ce premier tome de Final Crisis fait côtoyer des ambiances visuelles incroyables mais très particulières. Et les artistes invités sont rien moins que des pointures, jugez plutôt. JH Williams III s’occupe de l’introduction (Seven Soldiers of Victory #0) et comme d’habitude avec cet artiste c’est un bonheur graphique et d’une ambition exaltante. On retrouve ensuite Simone Bianchi sur Shining Knight, où le dessin sombre et précis de l’artiste colle parfaitement à l’ambiance chevaleresque. Cameron Stewart au style détaillé prend la main sur les épisodes de Guardian. Ryan Sook s’occupe (temporairement hélas) de Zatanna et Frazer Irving de Klarion. Rarement des styles aussi variés auront si bien fonctionnés dans un comics. Aucune raison donc de passer à côté de cette introduction, même si le style de Morrison est particulièrement déstabilisant. ■