La couverture est sans doute l’illustration la plus importante dans un comics. Bien souvent, c’est elle qui pousse le lecteur à acheter. Du coup, les éditeurs cherchent à attirer l’attention du client potentiel. Et parfois, ils vont trop loin. Voici 9 couvertures parmi les plus controversées de l’histoire des comics.
■ par Stéphane Le Troëdec
Crime SuspenStories #22
En 1954, cette couverture d’EC Comics a choqué beaucoup de lecteurs. Pas étonnant : on y voit tout de même un homme tenant la tête d’une femme manifestement tout juste tranchée à l’aide d’une hache ! Les yeux révulsés, la bave coulant de la bouche de la victime, le corps séparé de la tête, la hache tâchée de sang… Cela fait beaucoup, même pour un horror comics des années 50 !
Dans son livre Seduction of The Innocent, le psychiatre Fredric Wertham dénonce les comics et leurs illustrations perturbantes pour les jeunes lecteurs. Lors d’une commission sénatoriale, cette couverture de Crime SuspenStories est utilisée en exemple. Elle est presque devenue l’emblème de la violence dans les comic-books. La campagne à charge orchestrée contre l’industrie des comics aboutit à la création du Comics Code Authority, un système d’auto-censure instauré par les éditeurs.
Spider-Woman #1
En 2014, Marvel propose à Milo Manara, un des plus célèbres dessinateurs de bande dessinées érotiques, de réaliser une couverture alternative pour le lancement de la nouvelle série Spider-Woman. Milo Manara avait déjà travaillé pour Marvel à l’occasion d’un numéro spécial des X-Men relativement sage écrit par Chris Claremont.
Sur cette couverture, l’héroïne Jessica Drew prend une pose particulièrement explicite, d’autant que son costume très moulant ne cache absolument rien de son anatomie ! Certaines personnes s’indignent alors de la mauvaise image véhiculée par l’héroïne sur cette couverture. Pour être tout à fait honnête, certaines couvertures sont bien plus osées sans que cela ne créé de polémique. À moins qu’il ne s’agisse simplement d’un petit coup de pub orchestré par le service marketing de Marvel ?
The Divided States of Hysteria #4
Nous avons préféré flouter une partie de cette couverture particulièrement violente. On y voit un pakistanais ensanglanté, pendu, et castré. Howard Chaykin, l’auteur de Divided States of Hysteria n’a pas fait dans la dentelle !
Dès le premier numéro de Divided States of Hysteria publiée en 2017, l’artiste joue la carte de la provocation, avec une couverture montrant une femme avec une burqa aux couleurs du drapeau américain. Sur cette couverture de l’épisode 4, l’objectif de Chaykin est probablement de dénoncer l’inhumanité et la violence de la société occidentale. Mais la couverture de ce n°4 est jugée trop limite par l’éditeur Image Comics qui ne la publie pas et la remplace par une couv beaucoup moins polémique.