Le tome 2 de Blade s’annonçait comme une montée en puissance pour le Diurne, un héros souvent coincé entre deux mondes : celui des humains et celui des vampires. Malheureusement, ce nouvel arc de Bryan Hill peine à trouver une véritable direction. Si l’idée de renforcer Blade en explorant son lien vampirique avec Dracula est séduisante, la confrontation avec le célèbre comte manque de tension dramatique. Ce moment, qui aurait dû être le pivot émotionnel et narratif de l’arc, se réduit à un simple échange fonctionnel. Blade gagne certes en puissance, mais ce « booster » n’a jamais le poids qu’il aurait pu.
Cette impression de désordre se prolonge à travers des épisodes où Blade passe d’un personnage ou d’un lieu à un autre, souvent sans lien clair ni progression véritable. Satana Hellstrom, Hulk ou encore des démons ne sont que des étapes anecdotiques dans une quête qui semble se construire au gré des besoins scénaristiques. Résultat : chaque épisode fonctionne de manière isolée, mais l’ensemble manque d’une ligne directrice forte pour ancrer les enjeux.
Adana, antagoniste majeure de cet arc, aurait dû représenter une menace écrasante, tant elle est décrite comme un être au pouvoir inimaginable. Pourtant, son aura s’effrite au fil des épisodes. Après une introduction efficace où elle surpasse Blade sans difficulté, elle est reléguée au second plan, tandis que le héros se perd dans des quêtes annexes. La confrontation finale aurait pu redonner du souffle à l’intrigue, mais elle s’avère précipitée et dépourvue d’impact. Adana, censée être une figure intimidante, est vaincue de manière simpliste, sans véritable montée en tension ni moment mémorable.
Une esthétique maîtrisée, mais une narration en panne
Si le récit de Blade trébuche, les visuels rattrapent en partie l’expérience de lecture. Les designs des personnages, notamment Dracula et Satana, offrent des variations intéressantes et des moments visuellement marquants. La représentation de l’Enfer dans l’épisode 8 est un véritable plaisir pour les amateurs d’ambiances gothiques et surnaturelles. Valentina Pinti, bien que présente de manière ponctuelle, apporte une énergie bienvenue à travers ses designs uniques de démons et de créatures surnaturelles. Cependant, ces réussites graphiques ne suffisent pas à compenser un récit qui manque de profondeur.
Le problème majeur de ce tome 2 réside dans l’absence de suspense ou de danger palpable. Les aventures de Blade s’enchaînent sans véritable enjeu dramatique. Qu’il affronte des démons, qu’il collabore avec Satana ou qu’il pourchasse Adana, le lecteur n’a jamais le sentiment que Blade est en péril ou que ses décisions auront des conséquences majeures. Le final, censé conclure en apothéose, s’avère mécanique, presque générique. L’impression qui en résulte est celle d’une série qui a perdu de vue ce qui rendait son personnage principal si captivant : sa capacité à naviguer dans des dilemmes moraux complexes et des combats viscéraux.
Conclusion : des ambitions étouffées par une exécution maladroite
Ce tome 2 de Blade avait tout pour séduire : un héros charismatique, des antagonistes fascinants et un univers visuellement riche. Pourtant, l’exécution laisse à désirer. L’histoire manque de cohésion et de moments marquants, et les personnages secondaires, aussi intéressants soient-ils, sont sous-exploités. En fin de compte, ce tome laisse une impression de potentiel gâché. Blade mérite mieux que cette quête désordonnée et peu engageante.
Blade tome 2 est un comics de 112 pages publié chez Panini Comics. Il contient les épisodes VO : Blade (2023) 6-10.