Batman – Curse of the White Knight : retour en fureur de l’univers du surdoué Sean Murphy

CotWK
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Un récit intense et imprévisible

Batman – White Knight a impressionné par sa qualité, car cette œuvre surprenante ose beaucoup dévier du canon classique, avec une attaque franche contre une forme viciée de capitalisme. Batman – Curse of the White Knight a une lourde charge pour tenir la comparaison, mais Sean Murphy maintient un haut niveau de qualité. Il propose ici 8 épisodes puissants, extrêmement denses, en livrant de très nombreux éléments et rebondissements. Le fan de Batman et le novice sont tous 2 surpris par les événements et les choix forts réalisés par Sean Murphy. Personne n’est à l’abri, rien n’est acquis. La lecture est prenante, les pages défilent sans ennui, l’envie de tout découvrir est constante, et les attentes sont comblées. Une réussite de dynamisme et d’intensité de narration.

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(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Une intrigue ambitieuse et brutale, très comics

Batman – Curse of the White Knight est hors-continuité, avec l’avantage de pouvoir oser plus qu’une œuvre classique. Sean Murphy s’empare entièrement de cette possibilité, et ose des changements et révélations drastiques. Ses apports sur « son » Batman et son histoire sont un choc pour les personnages, qui en sortent révolutionnés, avec un final jamais vu dans l’univers du Chevalier Noir. L’ambition est alors immense… mais concentrée ici sur un « aspect comics ». Batman – White Knight évoquait beaucoup un sous-texte politique et social, en montrant l’influence d’élites corrompues et un statu-quo nocif au peuple. Si ces éléments demeurent, ils deviennent secondaires dans Batman – Curse of the White Knight, qui a une intrigue plus « classique » en comics de superhéros. Ce n’est pas gênant en soi, mais les thèmes changent malgré une ambition maintenue. Le traitement du Joker et de Jack Napier l’illustre bien : ils apparaissent finalement « accessoires » ici, avec des destins moins prenants après un 1er volume centré sur eux. Comme si l’histoire et Sean Murphy étaient déjà passés à autre chose.

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(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Un graphisme puissant pour une suite réussie

Sean Murphy est un auteur complet, mais il a d’abord officié comme dessinateur. Son trait a été son 1er succès, et son graphisme demeure l’une des grandes qualités de Batman – Curse of the White Knight, bien édité en France avec de nombreux bonus graphiques agréables à découvrir. Les planches sont dynamiques, nerveuses, la narration est sèche et rapide. Les personnages ont des allures étranges, mais qui correspondent parfaitement aux archétypes qu’ils incarnent. C’est magnifiquement bizarre, et complètement réussi dans l’atmosphère oppressante qu’il installe ici. L’auteur se mue en pur scénariste pour le one-shot Von Freeze, publié au milieu de la saga pour accompagner le lecteur et révéler le terrible passé de Victor Fries, au père proche du pouvoir dans l’Allemagne de la 2e guerre mondiale. Klaus Janson illustre efficacement cet ajout pertinent dans la mythologie de ce « White-Knight-verse » en pleine construction, mais déjà haletant et prenant. Vivement la suite !

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(image © DC Comics, Urban Comics)

Batman – Curse of the White Knight est un comics publié en France par Urban Comics.