The Dark Knight Returns – The Golden Child : L’enfant sacré de Krypton !

Batwoman Golden Child
(image © Urban Comics, DC Comics)

Le moins que l’on puisse dire sur le Batman de Frank Miller, c’est que ce comics divise. Certes, son Batman: Year One ou Dark Knight Returns sont des monuments du comics. Mais The Dark Knight Strikes Again a été beaucoup moins bien accueilli, et All-Star Batman & Robin est devenu une source de memes Internet. Ne parlons même pas du projet Batman: Holy Terror… Mais The Dark Knight III: The Master Race semblait voir le retour en grâce de Frank Miller. Si The Last Crusade se déroulait avant les événements de Dark Knight Returns, le comics The Golden Child fait suite à The Master Race. L’auteur de ce one-shot est-il le Frank Miller trublion ou s’est-il assagi ?
■ par JB

 

Manifestation
(image © Urban Comics, DC Comics)

 

Les élections battent leur plein. La foule manifeste contre le candidat de la haine. Cependant, le gang du Joker les attaque afin de s’assurer que seuls leurs partisans auront voix au chapitre. Devant cette violence, Carrie Kelley, Batwoman, répond avec les mêmes armes. Alors que les rues sombrent dans le chaos, les enfants de Superman et Wonder Woman, Lara et Jonathan, cherchent le véritable artisan de cette élection : Darkseid lui-même.

 

Batwoman, Superwoman et Jonathan Kent
(image © Urban Comics, DC Comics)

 

Une fable moderne ?

N’attendez pas de cet album une histoire cohérente : elle n’a ni début ni conclusion. En effet, beaucoup de questions restent sans réponses. Où sont Superman, Batman et autres héros de la vieille école ? Vous devrez vous contenter d’une réplique vague et d’un SMS ! Le Joker de cette histoire est-il l’original et si oui, comment est-il en vie ? Aucune explication. Comment Superwoman sait-elle que Darkseid manipule une élection ? Cela ne vous regarde pas ! Le lecteur est ainsi placé devant des scènes sans explication. L’auteur joue davantage sur le ressenti, l’émotion. Héros et vilains, tous et toutes monolithiques, deviennent des symboles. Darkseid, l’incarnation de l’entropie et de l’ordre. Le Joker, le symbole du chaos. Superwoman et Batwoman, une nouvelle génération tour à tour misanthrope et anarchiste, révoltée par l’état du monde.

 

Joker Trump
(image © Urban Comics, DC Comics)

 

Un pamphlet politique ?

La charge politique de ce one-shot est évidente. L’une des premières scènes implique des manifestants rejetant un candidat ressemblant fortement à Donald Trump. Pourtant, on ne voit jamais ce dernier en chair et en os. Visible sur des pancartes, des affiches politiques, poupée qui parle… Il est d’ailleurs littéralement la marionnette du Joker ! Il apparaît un peu plus tard en vidéo spammée sur les portables, mais les Dark Knight précédent ont montré que les hommes politiques pouvaient n’être que des hologrammes, du vide. Pourtant, un discours est montré comme aussi séduisant que dangereux, celui de Darkseid. Il fait appel au cynisme de chacun, et promet de leur ôter toute peur contre un simple prix : le libre arbitre, la liberté. Même Batwoman et Superwoman succombent temporairement à ses idées. Pourtant, le véritable combat est moins idéologique que générationnel. Les antagonistes sont tous 2 vieux. Le Joker, ridé et refait, et Darkseid, un être éternel. un seul être peut les empêcher de nuire : un enfant, Jonathan Kent. Véritable petit bouddha, il est d’ailleurs présenté comme un futur gourou dès la première page ! L’apparition de Greta Thunberg dans les dernières cases n’est pas gratuite : c’est le rejet des vieilles idées qui permet aux héros de l’emporter. [lire la suite de l’article page suivante]

 

La suite ? Tout de suite !




A propos JB 198 Articles
Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.