
Quand Marvel a annoncé Nick Fury vs. Fin Fang Foom #1, je me suis dit que c’était une sacrée bonne blague : comment un simple soldat pouvait-il tenir tête à un monstre géant invincible ? Franchement, sur le papier, ça avait l’air complètement absurde. Pourtant, surprise, ce petit comics pulp signé J. Michael Straczynski et Elena Casagrande se révèle étonnamment plaisant à lire. Avec quelques bémols, certes, mais globalement réussi.
L’histoire démarre dans les années 40 en Angleterre, avec un Nick Fury jeune et casse-cou qui joue les cascadeurs du dimanche pour gagner sa croûte. Il reçoit vite la visite d’un militaire mystérieux (comme toujours, ces types arrivent pile au bon moment) qui l’embauche pour une mission en Chine, où une équipe de soldats a disparu sans laisser de traces. Évidemment, Fury accepte (faut bien payer les factures), et c’est parti pour une expédition improbable au beau milieu des conflits sino-japonais, ambiance pulp et aventure rétro garanties.

Nick Fury, ou comment devenir un héros (un peu malgré lui)
Le premier truc sympa dans ce comics, c’est la façon dont il revisite le passé de Nick Fury. Oubliez le directeur du SHIELD qui se balade sur les héliporteurs avec son air de dur à cuire : ici, Fury est juste un mec doué, mais un peu paumé, loin d’imaginer qu’un jour il sauvera le monde régulièrement. Straczynski s’amuse à étoffer son background, en jouant sur le contexte historique (la Chine envahie par les Japonais), ce qui rend l’ensemble étonnamment crédible malgré l’absurdité du pitch. Bref, un flashback plutôt bien vu, même si parfois un peu léger.

Fin Fang Foom, enfin la star qu’il mérite d’être !
Mais soyons francs : la vraie star ici, c’est Fin Fang Foom. On parle quand même d’un dragon gigantesque, souvent relégué aux rôles de figurant parce qu’il est, disons-le, un poil trop puissant. Cette fois-ci, Straczynski et Casagrande lui rendent justice : dialogues incisifs, présence intimidante, et surtout une patte graphique qui déchire. Elena Casagrande fait des merveilles quand il s’agit de représenter cette créature colossale, tellement imposante qu’on s’étonne que Fury n’ait pas pris ses jambes à son cou dès les premières pages. Et au passage, mention spéciale pour les dessins d’avions d’époque, absolument bluffants de réalisme.

Mais pourquoi ça parle autant ?
Le gros souci, c’est que l’intrigue tient sur un timbre-poste. On comprend vite qu’elle sert surtout de prétexte pour caser quelques scènes d’action spectaculaires, mais entre deux affrontements, on s’ennuie parfois ferme à cause de dialogues qui n’en finissent plus. On dirait que Straczynski s’est parfois laissé emporter par son envie de donner un côté « vieux comics » au récit, quitte à alourdir inutilement le rythme. Dommage, parce qu’avec un peu plus de punch et moins de blabla, on tenait presque un sans-faute.
Conclusion : du bon pulp, à lire sans trop se poser de questions
Alors, faut-il lire « Nick Fury vs. Fin Fang Foom #1 » ? Oui, clairement, si vous êtes fan d’aventures pulp ou si vous avez toujours rêvé de voir un dragon géant mettre une raclée à un Nick Fury un peu trop sûr de lui. L’histoire ne changera pas votre vie, mais les visuels sont tellement cool qu’on pardonne facilement ses longueurs. Un comics fun, décomplexé, parfait pour une soirée tranquille où l’on n’a pas envie de réfléchir trop fort. Bref, un bon petit moment, à condition de savoir dans quoi on met les pieds !
