Avec ce 4e tome, Midnight Tales nous livre avec ses équipes une série d’anthologie fantastique franco-belge de qualité et qui sait rester accessible aux nouveaux lecteurs. Il n’y a donc aucune excuse pour ne pas plonger dans l’univers des sorcières de l’Ordre de Minuit.
■ par Mad Monkey
Une petite présentation s’impose
Avant de parler véritablement du tome 4 de Midnight Tales il pourrait s’avérer nécessaire d’effectuer une présentation de cette série d’anthologies. Dans Midnight Tales chaque histoire est centrée sur une ou plusieurs « midnight girls », des sorcières au service d’une organisation secrète, l’Ordre de Minuit. Ce groupe, issu d’un besoin de se protéger des persécutions, s’est donné pour mission de réguler les activités surnaturelles autour de la planète. Et l’Ordre de Minuit étant une organisation mondiale cela offre aux équipes créatives la possibilité d’explorer différentes légendes traditionnelles et/ou phénomènes sociaux. Et donc après 3 volumes de qualité le superviseur du projet, Matthieu Bablet, continu de développer l’univers des Midnight Tales. Tout comme les précédents tomes ce nouveau livre est construit autour d’histoires courtes prenant place à des époques et des lieux différents auxquelles s’ajoutent une nouvelle et des articles.
Un contenu diversifié
Ainsi dans ce tome 4 de Midnight Tales le Neb Studio plongera son héroïne dans une rame de métro peuplé de démons misogynes. Clément Rizzo et Loic Sécheresse confronteront quant à eux des midnight girls à des créatures, issues du folklore des natifs nord-américains, réagissant à la dégradation de l’environnement. Mathieu Bablet et Neyef nous racontent une histoire sur un conflit entre 2 bandes de jeunes dans l’univers forain, et démoniaque, de Coney Island. Bablet se penche aussi avec Thomas Gilbert sur le poids de la superstition et de la religion avec une histoire de vampire se déroulant en Roumanie. Et la nouvelle écrite Tanguy Mandias nous transporte quant à elle dans une Afrique du Sud encore meurtrie par l’apartheid. Vous pouvez donc constater la grande diversité des thèmes dans cette série et une rapide recherche internet vous permettra aussi de constater que les styles graphiques des artistes sont, eux aussi, très variés. Pour ne pas dire radicalement différents pour certains. On aurait pu craindre que, comme cela arrive parfois dans les comics, le changement de dessinateur se révèle trop brutal et nuise au plaisir de lecture de ce recueil. Mais comme les histoires étant indépendante les unes des autres cette diversité des écritures se révèle plutôt être une des qualités de l’ouvrage. Enfin, un petit mot pour Claire Barbe qui nous offre des articles de qualité sur l’histoire de la magie ainsi que sur les créatures présentées dans les récits. Et elle le fait, ce qui ne gâche rien, en nous livrant ses sources pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir ces sujets.
Un fil rouge se dessine
Ce volume 4 de Midnight Tales est donc dans la lignée des précédents avec des histoires variées et efficaces mises en scènes par des artistes talentueux. Mais l’ombre du début du fil rouge qui était apparu dans les précédents tomes prend ici plus de corps. Ainsi si certains personnages étaient déjà passés d’un récit à l’autre, la continuité se fait ici un peu plus sentir et certains enjeux commencent vraiment à apparaitre. Mais ce sans être pour autant le point central des récits. Bref, Midnight Tales se structure petit à petit et nous promet des enjeux de plus en plus importants pour la suite. Pour autant elle ne perd pas ses fondamentaux et Midnight Tales tome 4 peut parfaitement être un point d’entrée à une série dont chaque tome se veut parfaitement accessible au plus grand nombre. Les quelques éléments qu’il pourrait être nécessaire de connaître étant rappelé dans l’ouvrage un peu à la façon de ce qui se fait dans les séries télé. D’ailleurs ce tome marque la « fin de la saison 1 ». Vivement la suite… ■
Midnight Tales, tome 4 est une bande dessinée publiée chez Ankama Éditions.
