Jessica Jones : l’Enfant pourpre – Faire face à ses angoisses et à ses faiblesses !

Jessica Jones enfant pourpre emma frost
(image © Marvel Comics)

Kelly Thompson, la scénariste de West Coast Avengers, revient pour la 2nde fois sur Jessica Jones, l’héroïne de la série Netflix. Suite directe du comics Jessica Jones : Angle Mort, l’héroïne doit relever son plus grand défi !
■ par Fletcher Arrowsmith

 

Jessica Jones enfant pourpre

 

À son réveil, Jessica Jones découvre que la peau de sa fille vire à la couleur violette. Pourtant l’Homme Pourpre est censé être mort. La détective reprend du service et va devoir se confronter à ses peurs les plus profondes tout en espérant de pas perdre l’amour des êtres chers qui l’entoure… J’ai attaqué la lecture de Jessica Jones : L’Enfant pourpre sans avoir lu Jessica Jones : Angle mort des mêmes auteurs. D’ailleurs, depuis Alias, l’ancien titre de la série Jessica Jones, je ne suis pas revenu sur ce personnage n’ayant même pas visionné la série Netflix consacrée à cette héroïne si particulière du monde Marvel. Par contre, j’ai un bon à priori de la scénariste Kelly Thompson (West Coast Avengers) particulièrement ses récits sur Captain Marvel (avec Carlos Pacheco), Hawkeye et sa vision de la relation entre Malicia et Gambit. Brian M. Bendis l’a publiquement choisi pour reprendre le personnage de Jessica Jones, choix qui me semble opportun.

 

Jessica Jones enfant pourpre daredevil dd
(image © Marvel Comics)

 

Un véritable chemin de croix

Dans Jessica Jones : l’Enfant pourpre, Kelly Thompson confronte l’héroïne à ses angoisses et ses peurs. L’enquête que mène Jessica Jones ne reste qu’un prétexte à explorer ses failles. En permanence en proie au doute, Jessica Jones, à l’instar du Christ, mène son chemin de croix et les embuches sont nombreuses. Est elle manipulée ? L’Homme Pourpre est il bien mort comme l’affirme son amie Captain Marvel ? Peut-être que Carol Danvers est une menteuse également. Et puis à qui faire confiance désormais ? Jessica Jones vire peut-être dans la folie entrainant avec elle son mariage proche d’éclater en morceaux. Et quoi de pire pour une mère d’être responsable de la maladie de sa fille, Danielle ? Voilà l’état d’esprit dont Kelly Thompson plonge son héroïne. Et tout le long de Jessica Jones : l’Enfant pourpre, on va rendre coup pour coup autant physiquement que mentalement. Pourtant, au bout du chemin, la lumière pointe tout comme la rédemption. L’espoir et le pardon existent comme une quête ultime d’une femme qui se relève à chaque fois.

 

Jessica Jones enfant pourpre kara
(image © Marvel Comics)

 

Une histoire de famille

Kelly Thompson peut être décrite comme une characters writer. La caractéristique principale de ses scénarii repose sur le soin apporté au développement des personnages et leur interaction, primant sur l’action. Bien que de ce côté-là, on n’a pas à se plaindre avec Jessica Jones : l’Enfant pourpre. D’ailleurs Kelly Thompson ne propose pas une relecture du run de Brian Bendis mais trace sa route tout en conservant la trajectoire tissée par l’auteur actuel de Superman. Ainsi elle fait du couple Jessica Jones et Luke Cage le moteur de son récit qu’elle ponctue avec nettement plus de moment héroïque et d’action que son prédécesseur sur Alias et Jessica Jones, la série. Intéressée par les liens entre les personnages, Kelly Thompson assène des doutes dans la tête de Jessica Jones quand à sa place dans sa famille. D’ailleurs, la notion de famille est à élargir avec la participation de Captain Marvel, l’amie la plus proche de Jessica Jones. Famille toujours avec la présence des nombreux héritiers de l’Homme Pourpre comme sa fille Kara (vue dans la Division Alpha) ou les enfants pourpres que l’on a vus notamment dans le Daredevil de Mark Waid et Chris Samnee. Ce même Daredevil, présent également dans cet album, qui avait embauché Jessica Jones pendant la période Ed Brubacker, qui succédait lui aussi à Brian Bendis. La famille reste donc au centre de ce récit. De même que les notions de couple et de mariage dont la vision offerte par Kelly Thompson me semblent réalistes et surtout plein d’espoir.

 

Jessica Jones enfant pourpre luke cage famille
(image © Marvel Comics)

 

Des dessins agréables mais un peu froids

Je découvre également le dessinateur principal de Jessica Jones : l’Enfant pourpre, Mattia De Iulis (Jessica Jones : Angle mort, Invisible Woman). Peu de faute dans ses planches mais un trait quand même un peu figé associé à une colorisation assez froide, qu’il assure lui même, me font dire que cela devait mieux passer en format web comics. D’ailleurs quand arrive Emma Frost en guest star de luxe, le côté diamant de la X-Woman sied parfaitement aux couleurs bleutées du comics. Filipe Andrade dessine également un court segment, dans son style légèrement anguleux et nerveux si particulier. Les planches de Filipe Andrade s’intègrent parfaitement avec celle de Mattia De Iulis puisque cela raconte des moments différents. C’est une bonne nouvelle pour le lecteur qui comprend ainsi comment l’action évolue, la transition s’inscrivant dans la logique du script de Kelly Thompson. Les planches de Filipe Andrade (Rocket Racoon, Old Man Logan, les gardiens de la galaxie, Captain America), artiste confirmé et habitué au format papier ont eu ma préférence.

 

Jessica Jones enfant pourpre bebe
(image © Marvel Comics)

 

Du digital au papier

Jessica Jones : l’Enfant pourpre est un web comics datant de 2018 initialement disponible sur la plateforme digitale de Marvel Comics, Marvel Digital Original. Panini Comics propose en version papier l’intégralité de la série composée de 6 chapitres de 20 pages chacun regroupés en 3 épisodes. En plus des couvertures des 3 numéros, Panini publie dans cette édition les études de covers de Martin Simmonds. La traduction, assurée par Jeremy Manesse, est un gage supplémentaire de la qualité de l’ouvrage qui offre finalement un bon moment de lecture. ■

(image © Marvel Comics, Panini Comics)

Jessica Jones l’enfant pourpre est un comics publié en France par Panini Comics.