Green Arrow, The longbow hunters : une œuvre essentielle dans la vie de l’Archer vert !

Green Arrow : Longbow Hunters
image : © DC Comics

Green Arrow : The longbow hunters a redéfini totalement l’univers et le personnage que l’on a pu voir depuis à la télévision. Un recueil indispensable pour les fans d’Oliver Queen.
■ par Doop

 

Green Arrow : Longbow Hunters
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Une redéfinition moderne

Nous voici en 1987. Les comics grim and gritty, c’est-à-dire réalistes et violents, viennent de faire une entrée en force dans l’industrie des comics avec Watchmen ou encore Batman : Dark Knight returns. C’est le moment que choisit DC Comics pour rapatrier un artiste majeur : Mike Grell ! Après avoir dessiné la Légion des super-héros, Green Lantern/Green Arrow et le sublissime Warlord au milieu des années 70, ce dernier avait lancé une série assez réaliste chez First Comics, Jon Sable. Jon Sable est le prototype de ces séries où le héros, qui baigne dans une atmosphère plutôt noire et violente. L’éditeur Mike Gold propose alors à Mike Grell d’appliquer le même traitement à l’archer vert de la compagnie. En gros, on lui demande de redéfinir totalement le personnage et d’en faire un justicier urbain, éloigné de tout ce qui n’est pas réaliste. L’artiste choisit donc dans une mini-série en 3 épisodes format prestige d’appliquer au personnage tout ce qu’il avait pu tester avant. Il relocalise Oliver Queen et Dinah Lance (Black Canary) dans une ville réelle, Seattle, et ne le confronte qu’à des bandits, des truands, des mercenaires ou des mafieux. Fini les flèches en forme de boomerang, les flèches en forme de gant de boxe, désormais nous avons affaire à un archer pur et dur, dont le costume est lui aussi redessiné pour faire penser un peu plus à une version de Robin des Bois. L’histoire elle aussi ne propose aucun élément fantastique ou super héroïque. Pire, on ne voit jamais Black Canary utiliser ses pouvoirs et en dehors du titre, personne n’appelle le héros Green Arrow. Mike Grell détestait en effet ce nom ! On voit bien quelle influence le récit de Mike Grell a donc pu avoir sur la série télévisée.

 

Green Arrow : Longbow Hunters
image : © DC Comics

 

Une histoire violente

A l’instar des personnages, le récit proposé dans Green Arrow : The longbow hunters est très ancré dans le réalisme et la violence. Si Oliver Queen débarque à Seattle, c’est en effet pour essayer de débusquer un tueur en série qui sévit en ville et qui s’attaque principalement à des prostituées. Tandis que Green Arrow recherche le tueur, Black Canary essaye de démanteler un cartel de drogue. Et l’histoire est pour le moins assez cruelle. La violence est assez explicite et c’est la 1ère fois que Green Arrow tue quelqu’un de sang-froid dans une bande dessinée. Nous avons aussi droit à une scène de torture (viol ?) assez explicite, assez gênante pour l’époque. Mike Grell plonge totalement dans une ambiance glauque et sordide, parfois un peu trop rapidement. C’est le seul petit bémol que l’on pourrait soulever à propos de cette série. On sent que parfois Mike Grell part un peu trop dans le côté mature, peut-être parfois sans autre raison que de répondre à l’air du temps. Certaines scènes n’étaient pas obligatoires, mais Green Arrow : The longbow hunters est assez dur pour susciter un paquet d’émotions de la part du lecteur. L’histoire est ensuite assez classique, avec la 1ère apparition du personnage de Shado, une antagoniste que l’on reverra de nombreuses fois dans la série régulière qui suivra ce récit. Tout se mélange un peu rapidement, mais cela tient la route. En revanche, là où Mike Grell réussit parfaitement son pari, c’est sur la relation entre Oliver Queen et Dinah Lance. Entre ce justicier quarantenaire qui désire avant tout avoir une famille et sa jeune compagne qui ne veut pas créer des futurs orphelins à cause de son style de vie, Mike Grell fait mouche à chaque dialogue, à chaque réaction des personnages. C’est vraiment l’un des points forts de la série.

 

Green Arrow : Longbow Hunters
image : © DC Comics

 

Des dessins formidables

Un autre point fort de la série : les dessins fantastiques (et je pèse mes mots) de Mike Grell. L’artiste m’avait déjà bluffé sur pas mal de titres, mais il faut reconnaître que dans Green Arrow : The longbow hunters, il livre sans aucun doute son meilleur travail, avec un trait extrêmement précis et des pages tout simplement sublimes. Ses collections de portraits qui agrémentent le titre et certaines pages coupent peut-être parfois la narration, mais sont tout simplement magnifiques ! Mike Grell arrive à retranscrire les sentiments de ses protagonistes tout en livrant des scènes d’action intenses et précises. On pourrait largement comparer son trait à celui de Neil Adams. Qu’on ne s’y trompe pas, Green Arrow : The longbow hunters est un récit très important pour l’archer vert de DC Comics, c’est la base de toute bonne histoire qui a suivi et cela reste une référence. Et si l’intrigue tombe parfois un peu trop dans les stéréotypes des années 80, les dessins et les interactions entre les personnages font de Green Arrow : The longbow hunters un livre indispensable. D’ailleurs, le récit, nommé aux Eisner Awards, a connu un réel succès, à tel point que la mini-série sera suivie par une série régulière elle aussi signée Mike Grell et qui durera plus d’une centaine de numéros.  ■

Green Arrow : Longbow Hunters
image : © DC Comics

Green Arrow : The longbow hunters est une mini-série produite par DC Comics.

 

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(image © Berlanti Productions, DC Entertainment, Warner Bros. Television, Netflix)




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.