À la suite des évènements de Wonder Woman tome 5, Darkseid a disparu. Diana, qui espérait profiter de ce répit pour mieux connaitre son frère, se voit quant à elle occupée par la réapparition de vieilles connaissances.
■ par Mad Monkey
Dans ma chronique du tome 5 de Wonder Woman Rebirth, je disais que la menace qui pesait sur Wonder Woman n’était pas « tirée du répertoire de nemesis de l’amazone ». En effet il s’agissait de Darkseid, qui est plus souvent opposé à la Justice League qu’à un personnage en solo. À l’inverse dans Wonder Woman Rebirth tome 6, même s’il est toujours bien présent, James Robinson met le Néo-dieu un peu en retrait. Et ce afin de mieux mettre l’héroïne face à sa galerie vilains traditionnels. Le retour le plus notable étant, pour le moment, celui de Silver Swan dans la version incarnée par Vanessa Kapatelis. En effet, Vanessa est un personnage important dans le parcours de Wonder Woman. Inventée par George Pérez lorsqu’il fut en charge de moderniser les origines de l’amazone après Crisis on Infinite Earths (lisible en français dans Wonder Woman – Dieux et mortels), elle semblait cependant avoir disparue de la continuité depuis le lancement des New 52. Il y a donc une certaine satisfaction à la voir faire ici son grand retour.
Les conséquences du passé
Malheureusement, James Robinson doit composer avec Wonder Woman Rebirth tome 6. Dans la « période classique », on voyait Vanessa Kapatelis apparaître très tôt dans le récit et l’on voyait l’amazone devenir pour elle une sorte de grande sœur. Puis avec les années on l’a vue évoluer, souffrir, se sentir abandonnée, avant de devenir une adversaire de Diana. Cette évolution marchait, car elle était progressive et que le personnage avait bénéficié d’un long développement. Mais dans Wonder Woman Rebirth tout cela nous est malheureusement raconté dans une version simplifiée en seulement quelques pages. Ce qui amoindrit naturellement l’impact émotionnel, surtout si vous ne connaissez pas la précédente version du personnage. Une autre partie de l’histoire est consacrée à Jason, le frère de Diana. Celui-ci cherche désormais à faire ses preuves comme héros, à prouver qu’il est digne de Wonder Woman. Malheureusement pour lui cela s’avère quelque peu difficile en raison de son manque de discipline. Malgré cela, il évolue rapidement, peut être trop rapidement à l’aide de deus ex machina. Au point que c’est même souligné dans l’histoire elle-même. Ce qui, ajouté à ses actions passées (en particulier ses changements de camp intempestifs), n’est pas sans attiser la méfiance de l’entourage de Diana. Quant à Darkseid, s’il a supposément retrouvé sa puissance il ne s’est toujours pas rassis sur le trône d’Apokolips. Pour cela il lui veut une armée pour s’en assurer le contrôle. Certains pourraient trouver que ça diminue le personnage, mais après tout pourquoi pas ? Il a toujours fait appel à des troupes, que ce soit pour conquérir ou se maintenir au pouvoir. Et quelle meilleure armée pourrait il trouver que les Amazones ? Il lance donc Graal et les Folles Furieuses dans la quête d’anciennes reliques laissées inconséquemment sur Terre par les prédécesseurs des Néo-dieux. Il compte en effet s’en servir pour atteindre la dimension où est cachée Themyscira et réduire les amazones en esclavages.
Continuer sur sa lancée pour ouvrir de nouvelles pistes
Bref, il se passe donc de nombreuses choses dans Wonder Woman Rebirth tome 6, mais on a parfois le sentiment que certains points auraient vraiment gagnés à être plus développés. Tout comme pour le précédent volume, certaines situations peuvent sembler se débloquer de façon brusque, voire un peu artificielle. Mais l’aspect positif c’est qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. De plus, James Robinson commence à poser les bases d’évènements futurs qui s’annoncent ancrés dans la mythologie du personnage. Que ce soit avec un adversaire historique qui semble vouloir pointer le bout de son nez ou avec ce que l’auteur réserve à Jason (et qui clairement mérite quelques explications). Bref, Wonder Woman Rebirth tome 6 est globalement dans la continuité du précédent. Que ce soit du point de vue du scénario ou pour son approche graphique on se retrouve dans l’ensemble avec les mêmes défauts et qualités. Ainsi si vous avez aimé Wonder Woman Rebirth tome 5, vous ne serez pas dépaysé et devriez apprécier ce volume. Et les fans de longue date de l’Amazone pourraient même trouver une satisfaction supplémentaire à revoir des personnages laissés un peu de côté depuis les New 52. ■
Wonder Woman T.6 Attaque contre les amazones est édité par Urban comics dans le cadre de la collection DC Rebirth. C’est un volume de 192 pages écrit par James Robinson. La partie graphique est assurée par Emanuela Lupacchino, Carmen Carnero, Setephen Segovia, Jesus Merino, Marcu Santucci, Ray McCarthy et Romulo Fajardo Jr. Ce recueil contient les épisodes 38 à 45 de la série Wonder Woman originalement publiée par DC Comics.
