On ne présente plus Kurt Busiek, auteur de Marvels, Thunderbolts ou encore Arrowsmith. Pourtant, Power Company, publiée chez DC Comics au sortir de son run sur les Avengers, reste un titre méconnu. Il s’agit pourtant de l’un de ses projets les plus personnels. Série atypique, mélange entre un titre de superhéros classique et les intrigues de bureau d’un cabinet d’avocat, redécouvrez l’univers de Power Company.
■ par JB
Qu’est-ce que la Power Company ?
Celia Forrestal est la superhéroïne reconnue et respectée Skyrocket. Pour autant, son héritage et son travail dans un fast food lui permet à peine de maintenir le harnais qui lui donne ses pouvoirs. C’est alors que Josiah Power lui propose de rejoindre la Power Company, une société de héros à louer. Certes, le concept n’est pas original. Cependant, à la différence du Conglomérat ou de Hero Hotline, l’organisation de la Power Company est similaire à celle d’un cabinet d’avocat. Elle fournit conseil, protection, vend ses services à de riches clients mais propose également une aide pro bono aux plus démunis. Skyrocket découvre une équipe d’associés et de partenaires hétéroclites. Les débuts de l’équipe sont houleux mais quand Skyrocket commence à trouver son équilibre, un inconnu abat Josiah Power !
Un projet de longue haleine
Selon une interview pour le site CBR, Kurt Busiek commence à travailler sur ce projet dès 1983, soit près de 20 ans avant sa publication. A l’origine, le format est plus proche d’une agence de superhéros détectives comme les affectionne Peter David. Les personnages ont eux-mêmes évolués lorsque la série est validée par DC Comics. Witchfire, imaginée comme une voleuse, devient une actrice-chanteuse-sorcière avide de gloire afin de ne pas faire doublon avec Catwoman. Un personnage à la Han Solo, voyou au grand cœur, devient Manhunter, le dernier clone survivant du mercenaire Paul Kirk. Kurt Busiek demande d’ailleurs son autorisation à Walt Simonson, qui a créé le personnage avec le regretté Archie Goodwin. Bork, supervilain obscur, prend la place d’un personnage de monstre en quête de rédemption. Skyrocket, initialement un homme caucasien, devient une femme afro-américaine. Striker Z est un cascadeur qui vient de recevoir ses pouvoirs et cherche encore sa voie. Josiah Power est pensé comme un personnage à la Jack Kirby, dont la stature impose le respect et laisse entendre la puissance. Sapphire est une adolescente qui recherche une protection. Une série de 7 one-shots publiés la même semaine présente chacun des personnages. Enfin, un court chapitre publié à la fin de JLA n°61 permettent d’introduire la série régulière.
Une lettre d’amour à DC Comics
Kurt Busiek est un grand connaisseur des comics. Des séries comme Marvels ou Astro City laissent transparaître son érudition. L’auteur parvient à utiliser une continuité parfois lourde tout en livrant un récit accessible par tous. De son propre aveu, Kurt Busiek maîtrise moins l’univers de DC Comics. Pourtant, Power Company est parsemé d’hommages à toutes les périodes de l’éditeur. Les origines des personnages renvoie à toute l’histoire de l’éditeur. Josiah Power se transforme par exemple lors des événements du crossover Invasion! Bork est un personnage uniquement apparu dans un numéro de The Brave and the Bold. Skyrocket devient une héroïne lorsqu’elle rencontre un Hal Jordan qui n’a pas encore été corrompu par Parallax. Striker-Z affronte son 1er supervilain aux côté du clone de Superman, le jeune Superboy. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. La petite-fille de Jeb Stuart se retrouve à conduire un tank hanté par son grand père, héros de la 2de Guerre Mondiale (résultat d’un vote du lectorat de DC Comics). La secrétaire de Josiah Power est Silver Shannon, membre du groupe de rock The Maniacs, apparus le temps de 3 numéros de la série Showcase dans les années 60. Kurt Busiek a fait part de son envie d’explorer d’autres zones obscures de l’univers DC, mais l’annulation de la série a mis fin à ce projet. (suite de l’article page suivante)
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