Extremity : le cycle de la violence dans un monde post-apocalyptique, par l’auteur de Murder Falcon !

Dans Extremity de Daniel Warren Johnson, un conflit remontant à plusieurs générations oppose le clan des Roto et la tribu des Paznina. L’escalade de la violence menace de détruire ce qui reste du monde. Alors qu’une menace ancestrale menace de resurgir, Théa, une artiste mutilée, doit trouver un nouveau rôle pour son peuple.
■ par JB

 

Torture
(image © Image Comics)

 

Extremity se déroule sur un monde brisé. En 1er lieu, au sens matériel du terme. Une catastrophe a ravagé la civilisation précédente et brisé les règles de la physique. Des territoires entiers échappent à la gravité et gagnent les airs. Les survivants sont également brisés moralement. Ils ont constitué des tribus sans cesse en guerre les unes avec les autres. La règle est la vengeance. Toute attaque entraîne une escalade de la violence. Existe-t-il encore une issue ?

Mutilation de Théa
(image © Image Comics)

Extremity est né d’une peur personnelle

La protagoniste de la série est Théa, fille du chef de la tribu des Roto. Des années auparavant, leurs ennemis, les Paznina, ont ravagé leur terre, tué la mère de Théa et coupé la main de la jeune fille, une artiste. Le 1er numéro de la série donne le ton. Jérôme, père de Théa, mène une expédition punitive sur le repère de l’un des coupables. En effet, il jouait du violon pendant la mutilation de Théa, inspiré par son supplice. En retour, la jeune fille lui tranche les 2 mains, et Jérôme l’abandonne pour annoncer sa venue au reste des Paznina. Après l’épisode, Daniel Warren Johnson, auteur et artiste d’Extremity, révèle l’origine de sa série. Murie pendant 3 ans et demi, Extremity émane d’un cauchemar de son auteur: perdre l’usage de sa main droite, qui fait de lui un créateur. Que lui resterait-il alors ? En réponse à cette question, chaque personnage perd un élément qui le définit : sa famille, son ami le plus proche, sa beauté, ses mains. C’est la manière dont chacun surmonte cette perte qui porte la série. Cela et des combats grandioses !

 

Extremity Deuil
(image © Image Comics)

Une histoire moralisatrice mais prenante

Autant le dire, Extremity n’est pas une histoire subtile. Elle illustre la maxime attribuée à Gandhi : « Œil pour œil et le monde finira aveugle. » Non, ce qui rend la série intéressante, c’est l’approche qu’à chaque personnage du problème. Les 2 chefs de clans se perdent dans la violence, quitte à sacrifier leurs propres enfants. Théa commence elle-même à suivre cette voie mais se trouve une limite. Son frère Rollo s’interroge. Hésite-t-il par principe ou par lâcheté ? Une tribu cachée semble avoir trouvé une solution pour surmonter ce sentiment de colère, mais cette voie passe également par le sang des innocents. Au final, le personnage le plus moral est l’automate construit pour tuer, qui envisage de se désactiver plutôt que de prendre d’autres vies. (suite de l’article page suivante)

 

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(image © Dark Horse)

 

La suite ? Tout de suite !




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Lecteur de comics depuis 30 ans, pinailleur Marvel, râleur DC et nostalgique des séries Valiant des années 90.