Devil’s Reign : Les héros de New York dans la tourmente face au Caïd

Devil's Reign
Temps de lecture estimée : 3 min.

En janvier 2025 Panini Comics réédite en Marvel Deluxe l’event Devil’s Reign, écrit par Chip Zdarsky et illustré par Marco Checchetto, un événement en six épisodes (plus un épilogue, Omega) qui reprend les bases solides établies dans la série Daredevil du duo Zdarsky/Checchetto. Mais cette fois, ce n’est pas uniquement sur Matt Murdock que la lumière est braquée : Wilson Fisk, alias le Caïd, occupe une place centrale. Alors, que vaut cette incursion dans les bas-fonds de New York et les luttes de pouvoir du maire le plus corrompu de l’univers Marvel ?

Devil's Reign

Wilson Fisk contre tous : un complot digne des plus grands événements

Le pitch est simple mais efficace : frustré de ne plus se souvenir de l’identité secrète de Daredevil, Wilson Fisk passe à l’offensive avec une loi interdisant tout super-héros à New York. Cela rappelle évidemment Civil War, mais à une échelle réduite, centrée sur Manhattan. Le Caïd ne s’arrête pas là : il manipule les masses grâce au pouvoir de l’Homme Pourpre et déploie une répression brutale. Prison de haute sécurité, lois liberticides et manipulations mentales : Fisk ne recule devant rien.

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Des moments forts pour les héros (et les lecteurs)

Chip Zdarsky parvient à donner à chacun des héros un moment de gloire. Que ce soit Daredevil, Elektra, Luke Cage, Miles Morales ou Jessica Jones, chacun brille par son humanité et sa détermination à ne pas plier sous la pression. Mention spéciale à L’Invisible, qui montre qu’elle est une force de la nature, pouvoirs ou pas. La présence des Avengers et de héros comme Moon Knight ajoute une richesse à l’ensemble sans diluer l’impact du récit.

Mais c’est bien Matt Murdock et Le Caïd qui captent l’attention. Leur affrontement final est électrique, à la hauteur de leur relation complexe. Fisk croit avoir tué Daredevil, mais Matt revient pour un face-à-face intense, rappelant que même dans la colère, Daredevil reste fidèle à ses principes.

Devil's Reign

Une écriture solide mais quelques déceptions

Malgré ses qualités, Devil’s Reign souffre de quelques lacunes. La complexité du récit peut perdre les lecteurs qui ne sont pas familiers avec les multiples séries impliquées. Certains éléments, comme l’ascension de Luke Cage au poste de maire, manquent de profondeur, en partie à cause de l’annulation de la mini-série Luke Cage. Une opportunité manquée qui aurait pu enrichir l’intrigue.

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Marco Checchetto : un artiste en état de grâce

Côté artistique, Marco Checchetto est un véritable virtuose. Ses planches débordent de dynamisme, ses scènes d’action sont fluides et percutantes, et ses personnages féminins, comme Elektra et Typhoid Mary, sont à la fois puissants et magnétiques. Chaque numéro contient au moins une image digne d’être encadrée. Marco Checchetto s’inscrit clairement dans la lignée des grands artistes de Marvel, et son travail sur Daredevil est une référence.

Devil’s Reign : un événement à la hauteur ?

Devil’s Reign ne réinvente pas la roue, mais il ne cherche pas à le faire. Chip Zdarsky et Marco Checchetto ont livré une histoire intense, émotionnelle et parfaitement adaptée à l’échelle de New York. Si vous êtes fan de Daredevil, c’est un must-read. Si vous cherchez un événement Marvel compact et impactant, celui-ci vaut clairement le coup d’œil. Avec une écriture solide, des moments de bravoure pour les super-héros, et un dessin attrayant, Devil’s Reign s’impose comme un event Marvel parmi les plus intéressants de ces dernières années.

Devil's Reign

Devil’s Reign est un comics de 416 pages publié chez Panini Comics. Il contient les épisodes VO : Daredevil (2019) 31 à 36, Devil’s Reign (2021) 1 à 6, Devil’s Reign Omega (2022) 1, Daredevil : Woman Without Fear (2022) 1 à 3.




A propos Stéphane 652 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.