
L’univers Energon monte en puissance, et avec lui surgit une série que tout amateur des franchises G.I. Joe et Transformers se doit de découvrir : Destro. Ce recueil des cinq premiers épisodes, signé Dan Watters et sublimé par Andrei Bressan, propose bien plus qu’un banal récit d’action. Ici, le mercenaire masqué Destro se dévoile sous un jour fascinant, entre manœuvres géopolitiques, luttes de pouvoir et ambitions industrielles. Ce récit vaut-il vraiment le détour ? Vous allez voir que la réponse ne se fait pas attendre.

Le Masque d’Acier dans le grand jeu du pouvoir
Tout démarre avec une tentative d’expansion géopolitique. Destro, à la tête de M.A.R.S. Industries, veut s’imposer comme une puissance incontournable. Mais voilà, un attentat vient bouleverser ses plans. Soupçonnant les jumeaux Tomax et Xamot, leaders d’Extensive Enterprises, Destro entreprend de se venger. Le récit, rythmé par les trahisons et les révélations familiales, pose rapidement la question : Destro est-il vraiment un simple exécutant de Cobra Commander ou bien le véritable cerveau œuvrant dans l’ombre ?

Destro : L’incarnation d’un stratège sans pitié
Destro n’est pas qu’un méchant lambda. Derrière son masque d’acier se cache un stratège froid, ambitieux et méthodique. Capable de manipuler ses adversaires avec une précision tactique redoutable, il se distingue par sa capacité à anticiper chaque mouvement de ses rivaux. Son objectif est clair : reprendre son empire, quoi qu’il en coûte. Cette quête de pouvoir se nourrit d’enjeux économiques cruciaux et de guerres d’influence où chaque décision a des conséquences. Le récit parvient à mettre en lumière ses motivations en explorant ses ambitions industrielles et ses liens complexes avec Cobra Commander.
Le travail visuel d’Andrei Bressan installe efficacement cet univers sombre. Les planches regorgent de détails minutieux, avec notamment un soin particulier porté aux scènes spectaculaires du masque argenté de Destro, symbole éclatant de son pouvoir et de son ego démesuré. Les scènes d’action dynamiques, couplées à une ambiance oppressante, renforcent l’image d’un personnage aussi fascinant qu’inquiétant.

Failles et ambiguïtés : Une complexité sous-exploitée
Cependant, malgré la richesse de son portrait, Destro reste parfois prisonnier d’une caractérisation trop superficielle. Les flashbacks censés approfondir son passé et ses origines familiales sont insérés de manière maladroite, ralentissant le rythme narratif. Ces retours en arrière, pourtant prometteurs, n’apportent pas toujours la profondeur espérée. La confrontation avec les jumeaux Tomax et Xamot, bien qu’intense, souffre d’une certaine redondance, manquant d’évolutions marquantes. Par ailleurs, certains personnages secondaires, qui auraient pu enrichir la narration, restent sous-exploités, réduits à de simples figurants dans un jeu de pouvoir complexe.
Malgré ces imperfections, la série maintient cependant l’intérêt en proposant une réflexion captivante sur les thèmes du pouvoir, de la paranoïa et de la précarité des alliances dans l’univers impitoyable de G.I. Joe. Chaque interaction révèle un peu plus les failles d’un personnage prêt à tout pour triompher, y compris se perdre lui-même dans sa quête de domination.

Une ascension rythmée par la guerre et la trahison
L’histoire avance sans temps mort. Destro, loin d’être le simple exécutant qu’on pourrait imaginer, démontre qu’il sait retourner des situations désespérées à son avantage. Chaque épisode dévoile des stratégies machiavéliques et des affrontements d’une belle intensité. Les thèmes de la vengeance, du pouvoir et de la manipulation dominent, rendant chaque retournement de situation relativement imprévisible.
La bataille pour le contrôle de M.A.R.S. Industries illustre parfaitement la précarité des alliances entre vilains. La rivalité entre Destro et les jumeaux Tomax et Xamot traduit une instabilité constante où le moindre faux pas peut s’avérer fatal. Les scènes d’action, toujours aussi percutantes, renforcent cette tension, tandis que l’univers gagne en épaisseur à mesure que les enjeux grandissent.
Conclusion : Destro, un album à lire ?
Oui. Malgré quelques failles narratives, l’album Destro séduit par la richesse de son récit et la profondeur de ses thématiques. Son action effrénée, ses enjeux géopolitiques crédibles (pour un comics) et son personnage principal à la fois fascinant et inquiétant en font une lecture agréable.
Destro plaira autant aux fans de G.I. Joe qu’aux nouveaux venus désireux de plonger dans un univers sombre où chaque décision a son importance. Avec Destro, Dan Watters et Andrei Bressan livrent un comics ambitieux, prouvant que derrière chaque vilain se cache parfois le plus brillant des stratèges.

Destro : Seigneur de guerre est un comics de 136 pages publié en France par Urban Comics. Il contient : Destro #1 à 5.