Critiques doopiennes, le marathon comics : semaine 3 !

Post Americana n°1

(Steve Skroce)

Critiques Doopiennes semaine 3
(image : © Image Comics, Steve Skroce)

Post Americana : Ça raconte quoi ?

Dans un futur apocalyptique, les 1% de la population les plus riches se sont enfermés dans un dôme à l’abri de toute invasion. Après 80 ans de confinement, ils sont désormais prêts à reprendre le contrôle des Etats-Unis en lançant leur armée sur les habitants dégénérés restés dehors. Mais un petit groupe de résistants va empêcher que ce plan se déroule sans accroc.

Un début intéressant

Mais pourquoi ? Pourquoi ? Je savais bien en achetant ce Post americana n°1 que je n’allais pas aimer. Et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que ce que fait Steve Skroce, c’est très loin d’être ma tasse de thé. Même si certains des rédacteurs de Top comics avaient aimé, j’avais carrément détesté Maestros, sa dernière œuvre. Si je reconnais sans aucune difficulté ses grands talents de dessinateur, je trouve que ses histoires sont justes nulles. Provocation à 2 balles, effets gores, images outrancières, bref, tout l’arsenal utilisé régulièrement pour cacher la misère d’un scénario sans grand intérêt. Pourtant, cela partait plutôt bien. A ma grande surprise, j’ai plutôt apprécié la 1ère moitié de ce comics. L’idée d’un monde post-apocalyptique ressemble vraiment à du réchauffé mais on a toutefois droit à un petit discours sur une opposition entre les riches, les nantis et les autres qui aurait pu être sympathique. Lorsque l’un des rebelles sort du globe pour aller prévenir les autochtones, devenus tous cannibales et difformes, j’ai même trouvé ça plutôt sympa. Evidemment Steve Skroce ne peut s’empêcher de dessiner des images où la moitié de ses personnages semblent faire une fixation anale en se mettant des tas de trucs dans les fesses, mais en toute honnêteté, cela fonctionne correctement. Les enjeux sont exposés, le personnage principal est rendu assez attachant mais voilà, c’est trop peu pour tenir 30 pages.

Retour des mauvaises habitudes

De fait, l’auteur nous propose dans le dernier tiers de son comics une bagarre sanglante, gore et sans aucun intérêt qui n’est présente que pour faire frétiller les amateurs de trash au 1er degré. Et il pousse le bouchon aussi loin qu’il peut en mettant des trainées sanglantes, des énucléations à chaque case. Pourquoi ? Parce que c’est cool ! Moi j’appelle plutôt ça une diversion pour ne pas montrer la vacuité d’un scénario. Pourquoi s’embêter à écrire des dialogues, à proposer une histoire qui avance quand on peut mettre 10 pages de gars qui se battent, s’étripent et font éclater des membranes muqueuses à grand coups de sabres, fusil ? Surtout quand une grande partie du public trouve ça « trop génial et trop rebelle ». Scénaristiquement, si l’idée de départ est intéressante, on comprend au fil des pages que Steve Skroce présente de réelles difficultés dans l’élaboration d’un comics de A à Z. Les ficelles se voient désormais. Ce sont les mêmes que celles de Mark Millar, mais en moins bien.

Des dessins impeccables

En revanche, niveau dessin, c’est toujours excellent. L’auteur nous livre des planches ultra détaillées dans un style que l’on connaît maintenant plutôt bien. Les premières pages, qui se déroulent à l’intérieur du dôme et qui nous présentent une armée entière sur le point d’entrer en guerre sont de véritables petits bijoux. On peut réellement passer de nombreuses minutes à scruter les détails de chaque case. Quel dommage que cette virtuosité graphique ne soit pas au service d’une histoire écrite.

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Post-Americana n°1 est une mini-série mensuelle publiée par Image Comics et encore inédite en France.

Critiques Doopiennes semaine 3
(image : © Image Comics, Steve Skroce)
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A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.